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caverne de voleurs ; vous y trouverez votre maître. Parlez-lui. Persuadez-le ; amenez-le ici. Mon ami, dites-lui que j’ai une affaire de la dernière conséquence à lui communiquer ; mais surtout qu’il ne vous échappe pas un mot de Stukely… vous pourriez l’offenser, le fâcher, et le porter à quelque action violente… Courez vite, courez, hâtez-vous, mon bon monsieur Jarvis ; ne perdez pas un instant.

CHARLOTTE.

Monstre infernal ! ministre de Satan ! Si ces mains avaient autant de force que j’ai là de courage, tu ne tarderais pas à être mis en pièces.

MADAME BEVERLEY.

Mon amie, je suis lasse du monde et de la vie. Cependant le ciel est juste ; le temps de sa vengeance viendra, et tous ces scélérats seront écrasés.


Scène III.

La scène change ; on voit l’appartement de Stukely.
STUKELY, BATES. Ils se rencontrent en entrant.
BATES.

Qu’avez-vous fait ? Qu’êtes-vous devenu depuis que nous nous sommes quittés ?

STUKELY.

Je ne sais… J’ai perdu mon temps à faire le sot autour d’une femme… Cette femme est… Mais le lieu et le nom n’y font rien… L’ami Stukely s’est un peu mécompté… Il espérait, et il a été reçu comme un chien… Mais où est Beverley ?… où est-il ?… Et sa dernière catastrophe, comment l’a-t-il soutenue ?

BATES.

Dauson m’a dit, comme un homme abasourdi. Lorsqu’il eut tout perdu, ses yeux s’attachèrent à la terre. Il demeura quelque temps ainsi, les bras croisés sur la poitrine, immobile, stupide. Puis tirant son épée, qui était accrochée à une des boutonnières de sa veste, il se coucha par terre ; et les regards