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trî-s vite en Asie Mineure durant les ii* et i" siècles av. J.-C.’. Sous riiinpire, jusqu’à une période basse, voisine de l’âge byzantin, on fabriqua en Syrie et en Mésopotamie des vases à glaçure bleue, verte, jaune-. En Italie, cette industrie était très prospère et a fourni de nombreux et beaux spécimens ^ qui expliquent bien comment les faïences byzantines, arabes, persanes, sont une filiation directe de cette fabrication ’.]

II. US.( ;K des vases. — Prix. — Une fois les vases fabriqués, ils étaient mis en vente. 11 est probable que les marcliands venaient faire leurs commandes à l’atelier et, grâce aux inscrip- tions incisées sous le pied d’un certain nombre de pièces, on peut se faire une idée de leurs

façons de procédcr Malheureusement, dans le détail, l’inter- prétation des ins- criptions est diflicile ; en outre, notre igno- rance des noms vé- ritables des poteries anciennes nous em- pêche souvent de pré- ciser. 11 semble pour- tant qu’on puisse voir dans les vases à

Fig. 7339. - Ac1rM,.ui- ilans ui. magasin .k- vases, g r a f II le S c o ui m c r-

ciaux les modèles que le marchand choisissait dans l’atelier du fabricant ; l’inscription indique le nombre de vases semblables au modèle que l’on désire : parfois, on demande un certain nombre de vases semblables au modèle et un certain nombre de tailles différentes °. Souvent aussi, on commande en même temps des vases de formes diverses, destinés sans doute à constituer un service assorti".

En étudiant ces inscriptions, on constate le bon mar- ché des vases. Les plus chers sont les cratères qui coûtent 4 draclimes les 6, soit 4 oboles la pièce*. Et

’est là le prix de poteries telles que celles du Louvre

(G 49G, 50 ;J), dont le décor comprend une scène à plu- sieurs personnages et qui, s’il n’est pas particulièrement soigné, est d’une bonne exécution moyenne (deuxième partie du ° siècle ;. Il ne faut pas oublier, il est vrai, qu’il s’agit d’achats en gros et que la valeur de l’argent était alors 7 ou 8 fois plus forte qu’aujourd’hui Les renseignements donnés par les gralittes s’accordent avec l’indication d’.X^ristophane disant que pour une obole on peut avoir un très beau lécythe ’°. La vente au détail devaitavoir lieu dans un local annexé à la fabrique même, et sur une jolie coupe altique du v’ siècle on voit

[1 /îer. arch. 1003. I. p. Il ; Poltier ol Reiuacli, Cataloijue Jet terres cuites et antiquités île JJijrina, n" 011, 788 sq. ; UiageuJoilT, op. l. p. 113. — - Voir au Louvre uue vilriae spéciale pour ces poteries. — 3 Ravel- CollignOD, pi. XIV, a’ 3 et fig. liO. Voir les planches de Mazard. — * i :f. i’ézarJ et l’otliei-, Les Antiquités de la Susiune. p. iiy-2r>lj.| — ô llackt, Merkanlii : Insclir. aaf atlische Vasen, dans i/û/ic/ien. arch. Stud. (inouograpliie complète ; cf. en partie, p. 9i sq.| ; cf. l’oltier, Catttlog. vas. Launre, p. 085 ; WaltersBircli, 11, p, i3’J. — 6 Par ex. i4 pièces à S dr. et 7 pièces à * dr. (Hacld, p. 53 cl 73, ; cf. l’oltier, Catalog. cas. Louvre, p. 0 !) !*. — lurl- waeoglcr-Keiclibold, Oriech. Vasenmal. 1. p. 178. — « Uackl, p. 98 (et rappr. let illustratious, p. 84-3). — 3 Cf. Dictionn. IV, p. 1130, n. 11. — 10 /iaiiae.

un client venir faire son choix dans le magasin (fig. 7339)".

Réparai ions. — Si faible que fiit le prix des vases, on tenait pourtant à les conserver et, lorsqu’ils se brisaient dune façon qui permit le raccommodage, on essayait souvent de les réparer. C’est ce dont témoignent les nombreuses poteries, parvenues jusqu’à nous, dans les- quelles un fragment est rattaché par des crampons de bronze ou de plomb’- ; on a même employé parfois, pour réparer un vase, des morceaux provenant d’un autre ’^

Plus tard, lorsque la poterie peinte à personnages ne fut plus de fabrication courante, elle acquit une valeur de curiosité et devint très appréciée par les amateurs ; c’est ainsi que, sous César, les anciens vases corintliiens déposés dans les tombeaux furent recherchés avec passion et pendant quelque temps vendus fort clier à Home ".

[Emploi. — Nous n’avons pas de renseignements parles textes sur le départ qu’on pouvait faire entre les vases d’usage quotidien et les vases employés dans des occasions spéciales. Il est probable qu’à cet égard la vie antique ressemblait à la nôtre. Tout le monde n’avait pas de vaisselle peinte ou ornée. Même dans les familles aisées, on ne devait pas se servir journellement de ces vases qui constituaient sans doute, avec la vaisselle de inétal, un mobilier de luxe qu’on apportait aux jours oit l’on recevait des amis, où l’on banque- tait, oit l’on célébrait des fêtes doiiiesti(|ues ; on les portait aussi dans les temples pour des libations et des offrandes ; on les y consacrait comme ex-voto aux dieux, etc. Si toutes ces variétés se trouvent aujourd’hui réunies et mêlées dans les tombeaux, c’est que l’on considérait la demeure du mort à la fois comme une maison, oii les récipients usuels étaient nécessaires à la vie d’outre-tombe, et comme un temple, un héroon, où prenaient place les vases d’offrandes rituels. C’est ainsi que le tombeau a été le lieu de concentration de toutes les catégories connues ; c’est à nous à établir des divisions logiques dans cet ensemble et à recon- naître, autant que possible, d’après les formes et les re- présentations, la destination de chaque série, en uti- lisant aussi les textes des auteurs. C’est ce que l’on trouvera étudié dans les articles particuliers consacrés aux divers noms de vases.] Nous nous bornons donc à les rappeler. Pour les vases, soit employés à boire à table "^, soit destinés à conserver les liquides, on consul- tera : AMPUOUA, AMPL’LLA, ASKOS ’ CADUS, CALIX, CANTUARl’S, CATLNUM, COrUON ", COTYLA, CRAÏEH, CYATUUS, CYMBÉ, DÉPAS, DINOS, DISCL’S, DOLIUM, UYDRIA ", KALPIS, KÉLÉBÈ, LANX, LOPAS, MASTOS, OINOCUOÉ, OLPÉ, PAÏELLA, PATINA, POCULIM, PKOCUOUS, RllYÏON’, SCAPUIUM, SCYPUL’S, SIMPULUM, STAMNOS ;

pour les vases sei vant à la toilette : alauaster, amis,

AMPLLLA, ARYBALLOS, BO-MBYLIOS, GUTTUS, LECYÏUUS, LÉIvAMÎ,

Lûi’TER, MATL’LA, pYxis ; poiir l’emploi dans les céré-

)Î3(>. — Il Noire lîg. 7339 d’ajjrès l’crrol, X, p. 40i, lig. tio (COupc de Phin- lias). — 12 Uackl, Jahrb. arch. Insl. 1907, p. 83, 83 ; Evangélidi-, ’E». 4s/,. I91i, p. 133 et n. I ; cf. pour le raccommodage du pied dune coupe, Jacotisllial, (lûl- ting. Vasen (.iàhandl. d. /njl. Grsetlsdi. :i< Gôttinyen, phil. tiist ■ Klassu, n. s. XIV|, p. 17. — 13 Pollier, //eu. arch. 1904, I, p. 49 ; Catalog. vas. Louvre, p. 010, 1IS5 (G .Ï07) ; l-urlwaeijgk>r-Reichliold, Oriech. Vasenmal. I, p. 114 — ii Slrab. Vlll, 0, H, p. 3S1 C ; cf. Suet. Caesar, 81, l. — [’» Wallers, Ane. potteri/, 1, p. 131 ; PerrolCIiipiez. Hist. de fart, IX, p. 297.] — ’S Cf. aussi les illustrations réunies par Jacobsllial, (•ùttin’i. Vasen. p. 38 sq. — 17 Cf. aussi Mayer, Jahrb. arch. Inst. 1907, p. 2o7. — ’« Ajouter Burrows-Ure, Jovrn. hell. itud. 191 1, u.li ; PfaUl, Jahrb. arch. Inst. 1912, p. 3i. — l’JCf.aussi ¥uicr,lJie IJijdrin, p. I.