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surveillait toutes les opérations ’. On comptait à Rome 258 pistriiia publica ’, répartis dans les quatorze régions urhaines ^ ; la Notitia Urbis au iv" siècle signale dans la treizième région un Forum pistoriiiiii ’, dont nous ignorons l’emplacement exact ; H. Jordan suppose qu’il se trouvait devant la Porta Trigemina ’■" ; c’est là en ed’et que se faisait principalement, de tout temps, le commerce des blés. AConstanlinoplo existaient 20 ou 21 /^/.strinn publira et l’IO privata ". Chaque pis/rintim avait à sa tète deux palroni : le premier dirigeait le travail pendant cinq ans, le second l’assistait et, les cinq ans révolus, le remplaçait ’ ; les ouvriers étaient des esclaves et des condamnés, non seulement des capitales, mais même des provinces ; la loi obligeait les magistrats et les gouverneurs ; verser d’office dans le corpus pislorum certaines catégories de coupables *. L’État mettait à la disposition des pistores les bâtiments el le matériel des boulangeries ’■'. D’autre part, le corpus possédait, à titre collectif, des /’undi dotales représentant une valeur foncière considérable ; c’étaient des biens immobiliers, « situés en diverses parties du monde ’" », que les empereurs lui avaient donnés pour récompenser ses services ; les palroni des pistrina les affermaient el en touchaient les revenus ". Personnellement les /)«a7o ;v’.s’ continuaient à jouir des privilèges que leur avaient conférés les Antonins, et notamment de l’exemption de la tutelle. Leur situation était loin, cependant, d’être enviable ; tous ces avantages ne pouvaient les dédommager des charges qui leur incombaient, comme aux membres de toutes les corporations préposées à l’approvisionnement des deux capitales. Au Bas-Empire, les professions deviennent héréditaires et les biens inaliénables. Des obligations très lourdes pèsent sur les boulangers ; ils n’ont pas le droit de sortir du corpus, ni même de changer de pistrinum, ni de se marier au dehors, ni d’entrer dans le clergé ; les enfants sont contraints de succéder au père ’-. A l’origine, e pistor avait la libre disposition de sa fortune privée ; le Code ïhéodosien grève ses biens d’une servitude perpétuelle : nul ne peut les acquérir sans être tenu de se substituer au boulanger et d’exercer effectivement le métier à sa place ; la fortune d’yin pislor désormais est la propriété collective de la corporation ’^ Maintes prescriptions de détail précisent el aggravent encore la sujétion des individus ; ni les personnes ni les biens ne jouissent d’aucune indépendance. Les pistores ne sont plus de libres artisans, s’acquittant à leurs risques el périls de leur tâche professionnelle ; maintenant, un service public essentiel leur est confié ; l’État, qui a besoin ’ Cassiod. Yar. VI, 18. — 2 Curiosum Urbis Homae ; 25* d’après la Notilia regionum ; cf. H. JordaD, Topogr. der Sladt Bom, II, p. 69. — 3 Imcr. christ, urb. Homae, 493 {piator chrétien de la XII’ région, en 401). — * .Vot. Heg. Crb. ap. Jordan, Op. cit. Il, p. 562. — 5 Op. cit. Il, p. 105. — « Notit. Urb. Constant. XVI, 40-41 (éd. Secck) ; le sens des mots publica el privata n’est pas clair. — ’ Cod. Theod. XIV, 3, 7.-8 Cf. Wallzing, Op. cit. Il, p. 333.

— 9 Cod. Theod. t. l. ; XV, l.î, 4 el 17, 3. — 10 Cassiod. L. l. — " Waltling, Op. cil. p. 372-376. — ’2 Voir les telles réunis et appréciés par Wallzing, Op. cit. Il, p. 279-i80 et 303-329. — 13 ibid. p. 286-298. — u Les mots functio. munus, officiitm, obseguium, nécessitas, reviennent sans cesse dans les lois du Cod. rAfoff. XIV, 3, concernant les pistores ; le pistor est obnoxius funclioni. — Bim. iocRAPHiE. Fr. Goeliius, ûcpis/rinij ve/erum, Cygneae, 1730 ; BccWmann, //ci/raeye zur Geschichle der Erfiniiuugen, Leipzig, 17sC-l803, II, p. Isq. ; Ileyne, De origine panificii,(iiniiesOpusculaacademica,Goellwgt :o, 1796-181 1,1, p. 363sq. : O.Jalin, ilans les Berickte d. Saechs. Gesellschaft d. M’issensch. Philot. hist. Class. 1861, p. 3 Wsq. et dans esAbhandl.d. Saechs. Gesellsch. 18C8, p. 276 sq. ; Bûclisenscliiitz, Jjie Hauplslactlen des Gewerbfleisses im Alterlhum, Leipzig, 1869, p, 100-103 ; Becker-U.ill. Charikles, Berlin, 1871-1878 : Blûmner, Technologie und Terminologie d’eux, entend qu’ils ne se dérobent pas et multiplie les mesures oppressives pour assurer l’accomplissement de ce qu’on appelle, d’un mot signilicatif, la functio pistorin . Maurice Besmeii.

PITHOIGIA >loYSi., p. 23M].

l’I TIIOS UOLIl.Mi.

l*LA( :i :.TA, PLACE.VTAHIUS >IST0R, p. 498]. IM.ACIDA. — embarcation mentionnée par Aulu-Gelle’, dans sa liste de noms de navires extraits des ouvrages d’historiens archaïques. La mosaïque d’.l //A /6« ?v<.v (Medeina en Tunisie)’- nous en fait connaître la forme. C’est une barque à rames, ù coque arrondie s’effilant en pointe à l’avant et redressant à l’arrière sa poupe recourbée en volute au-dessus d’une quille très saillante. Une préceinte à laquelle sont accrochés des cables renforce le bordage qu’elle dépasse aux deux extrémités. Le nom du navire est inscrit au-dessus de la figure ; au-dessous, apparaît une courte citation, malheureusement très mutilée : placidn al. . . aoua... . en juger par le nom et l’apparence de a. placidn, ce devait être une embarcation de plaisance, faite pour naviguer en eau tranquille, sur les cours d’eau plutôt que sur la mer. P. Cu cki.kh. PLAGA, PLAGULA. —I. Filet [rete].

II. Lé d’étoffe, tel qu’il sort du métier, avant d’être réuni à un autre [tela].

III. Bande de papyrus, dont plusieurs devaient être assemblées pour former une feuille de papier [papyrus]. IV. Couverture, tapis, rideau [vestis, vélum, lectica]. PLAGIUM. — Ce mot, qui paraît venir du mot grec TcXi^ioç ’ (oblique, tortueux, astucieux), désigne en droit romain le crime spécial qui consiste à tenir un homme libre en servitude de fait, contre sa volonté, ou à s’approprier l’esclave d’autrui. Le coupable s’appelle plagiarius ou plagiator’-. A l’origine l’homme libre, traité comme esclave, n’avait sans doute comme recours que le procès de liberté devant les décemvirs, et le propriétaire de l’esclave que l’action furti. Mais à la fin de la République, les vols d’hommes libres et d’esclaves s’étaient der Gewerbe und Kûnste bei Griechen und Rimern, Leipzig, 1874-1887,1, p. 1-86 ; M. Voigt, Die verschiedenen Sorten von Triticutn, Weisenmehl und Brod bei den Rimern, dans le Rheinisches Muséum, XXXI, 1S76. p. 105 sq. ; Hermann-Blûmner, Lehrbuch der griech. Privatalterthitmer. Fribourg et Tubingen, 1882 ; Boeckli-Fraenlcl, Slaatshaushaltung der Athencr, Berlin, 1886 ; I». Muller, Privalaller-Ihûmer der Griechen, dans son Handbxtch der klass. Allcrlhumswissensch. IV, 1, ;Nordlingen, 1887 ; M. Voigt, Privalalterlhùmer der Rûmer, Ibid. IV, 2 ; Marquardt, La vie privée des Romains, trad. franc. Paris, II, p. 37-47 ; 0. Benndorf, AUgrieehisches Brod, dans l’Eranos Vindobonensi^, Festschr. sur Wie*ier Philologenversamml. Vienne, 1893, p. 372-385 ; Wallzing, Étude historigue sur les corporations professionnelles chez les Romains, Louvaio, 1895-1900 ; A. Mau, Baecierci, dans la Real Encyclopaedie de t’iiy-Sisiov,i, II, Stuttgart, 1896. PLACIDA. 1 ioct. ait. X, 24. — 2 La Blanchére et Gauckler, Calai, du Musie Alaoui, 1897, p. 32, no 166 ; Gauckler, Compt. rend, de l’Acad. des Inser. 1898, p. 642, el Monum. et mijm. Piot, 1905, p. 139, fig. 21 ; Bûclielcr, Rhein. Mus. LIX, p. 324.

PLAGIUM. 1 Isid. 10, 221 : plagiator in» toJ itXap’ou, id est ab obliguo.

— i .Mari. I, 33 ; Terlull. Adr. Marc. 1, 24.