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Les adjectifs Tto-.xsAo ;’et TtafiTto’./.’Àoç —, brodé, le inol Toix ;’X[AaTa ^, ornements en l)roderie, reviennent assez fréquemment dans les desci’iptions de vêtements que contiennent Vllifidc et VOdt/ssée. Le voile aux couleurs variées qu’Héeubeoirre à Athéna’, celui qu’Hélène donne à Télémaqu<’■, la diplax à fond pourpre qu"Andromaque décore de fleurs et d"orneinents géométriques, Opova TtocxtXa’^, celle où Hélène avait représenté les combats des ïroyens et des Achéens, le héanos dAthéna qu’embellissaient de nombreuses figures, SaiSaXa TiôXXot’, étai( ; nt sans doute des ouvrages de broderie, exécutés à l’aiguille’. Le costume des Grecs à l’époque homérique et pendant les premiers siècles qui suivirent se ressentait de l’intluence orientale ; il contraste par la richesse de sa décoration avec la simplicité voulue de l’âge classique’ ". Les vases peints et les plus anciennes statues témoignent du goût qu’on avait primitivement pour les parures somptueuses. Sur un vase à figures noires, au milieu du chiton de Lélo apparaissent des lions et des sphinx ailés" ; les vêtements de plusieurs personnages du vase François (fig..3008) sont couverts de motifs divers et de figures, parmi lesquelles dominent les chevaux ailés’■-. Sur le costume des statues archaïques de r.cropole on distingue des palmettes, des feuilles de lotus et même une course de chars’^ Il est probable que la plupart des dessins qui rehaussaient alors le costume des (irecs étaient faits à l’aiguille ; les étofl’es tombaient droites sur le dos, formant un large champ où les broderies venaient tout naturellement prendre place’La nature des thèmes traités atteste leur provenance orientale.

A partir du v siècle la mode change l’ALurji.Jjes Grecs de l’époque classique emploient de préférence désormais des étofl’es d’une seule couleur, qui font valoir les formes du corps ; aucun dessin surajouté ne vient rompre l’harmonie deslignes naturelles.Pour les vêtements de dessous, on supprime en général tous les ornements, sauf lorsqu’il s’agit d’étoffes raides qui ne se modèlent pas sur les contours du corps humain. Pour les vêtements de dessus, on se permet tout au plus de les encadrer d’étroites bordures coloriées ; quelques auteurs parlent encore d’t(iiTia bigarrés, mais ce sont des objets de luxe et peu répandus’". La broderie, comme le brochage, paraît avoir joué un rôle beaucoup moins considérable aux v° et IV" siècles qu’aux âges précédents. C’est surtout dans les temples et pour les cérémonies du culte iiue l’on reste fidèle, par esprit conservateur et par scrupule religieux, à l’ancien usage des vêtements ornés. Sur une coupe d’IIiéron (lig. : 2() : 29), Démêler est revêtue d’un riche manteau où l’on distingue des conducteurs de chars, des che-

I lliml. v, 735 ; VIII, 383 ; Od..WIII, i93. —’11. VI, i89 ; Od. XV, 103. — 3 //. VI, 29 » ; Od. XV, 107. — 4 Jl. VI, 293. — 5 od. XV, 107. — « //. XXII, lU ; cr. Hcibig, Op. cit. p. 493. — 7 II. III, 125, — 8 Md. XIV, 178. — 3 l’crrol el Clii|iicz, O/i. cil. III, p. « 77 ; VII, p. iCfi, — lO Sludnicika, tteitTfige zur Geach. der aUgricch. Trac/it (dans les Abhandt. dcr nrch, epiijr. Scmin. der Cniieit. Wiens, VI, 1) ; Hcibig, Op. cil. p. 286-297. — n’Esiii ». i{,. « ia. 188.1, pi. ui. p. 33-58. — 12 Monum. ined. delV Jnst. IV, pi. uv-lvim ; S. KciDacli, liépert. dit rnte » peinlt, I, p. 134-13ri. — H’E : r, ^. i ;)ri>to’ « . 1883, p. H, n » ’2C. — !’• Pcrrol cl Cliipici, Op. cil. VII, p. 200. — <i llclkig, Op. cit. p. 293-295. — 16.Xristoph. Plul. 330 ; Plal. ttepubl. VIII, p, 557 C. I.c ccirbrc pi’plo* d’Alcislli » nr de Svbaris, décrit par le Ps. Arislolc (Z/f mir. ausc. XCIX) ii’csl pas un vdcnicnt, mais un lapifi (llclliig. Op. cil. p. 292, noie 1). — 17 Des ■léhris do lis<<n9 grecs, dalanl ponr la plupart de cc « deux siècles, onl él* relrourésdans les fouilles de la Itussic mt^Tidionalc, Complet rendim de lu cnmm. nrchéol. de Sl-Pétertliourg (voir surtout année 1878-79, p. 11 si|, avec pi.) ; lU non » renseignent surtout sur le lissage elle brochage ; cependant il y a aussi, ’ians le nombre, ipielqucs morceaux brodés. —’8 Monum. ined. dell’Juttit. L. — Vêtement bl’odé de

vaux aijt’s, des oiseaux cl des dauphins’~ ; une autre coupe d’IIiéron nous m(inln> une image d(— Dionysos

; lig. G7) recouverte d’un manteau f|ue décorent des 

chevaux et des dauphins’•’; il est vraisemblable que ces vêtements servaient à Eleusis pour le culte des Grandes Déesses —", Dans la fêle des Panathénées, on oH’rait à Athéna le péplos sacré, teuvre des Arréphores, que la procession portait en pompe e.w.v-TiiEXAi. ^l ; c’était une grande pièce ciirrt’C où l’on voyiiil figurés en couleur, sur un fond safran, les travaux et les combats de la déesse —’; les tapisseries appendues aux murs intérieurs du Parlhénon reproduisaient en plusieurs exemplaires les sujets brodés du péplos-— ; elles sont décrites, semble-t-il, dans un passage de VIon d’Euripide où il est question d’une tente dressée par Ion à Delphes ; le poète parle de Delphes, mais il ne pense qu’à Athènes —■’, Le péplos d’Athéna est représenté, sous une forme « ^L^/’schématique, sur une coupe à figures rouges, trouvée dans ■•’? ■= » '• ^^_^ les fouilles de r.cropole, et qu’ornent des scènes de lutte, de course et de danse-’. Il est loujoursdifficilededislinguer sur les vases peints les étoffes brodées el les tissus brocliés. Cependant le doute ne paraît guère possible quand l( ; s dessins sont repré.sentés chevauchant, et non pas alignés régulièrement comme ils le seraient par le travail mécanique du métier : c’est ainsi par exemple qu’une couronne de feuillage se détachant sur le devant du vêtement et une guirlande courant à travers la tunique ou le long des bras étaient vraisemblablement ajoutées à l’aiguille". D’autre part, il est bien probable que ce sont des broderies qui ornent les costumes caraclérisliques de certains personnages originaires de Phrygie, patrie présumée de cet art : il suffit de citer le Paris du vase de Carlsruhe ■’(fig. otiM) celui de la pyxis de Copenhague’•.

Jamais It^s Grecs ne cessèrent tout à fait de broder-*. Le verbe îTO’.xiXXw ou lixTïoixtXXd) —’, broder, avec ses synonymes 7tâ(T(Toj, ÊfA7ri(7iTco, Ypiteo)’", le substantif Tiotx’Xs’J ; OU TioixiXxr, ;, brodeur, les mots TrotxtXjAaTa’-, étoffes brodées, TtotxtXt’i, TToixt’XCTtç el TtotxiXjjio ;, qui désigneni l’activité du brodeur, noixilzr/.r^ « ’ou encore TroixiXt’a^ », l’art de la broderie, enfin —oix’Xo ;’", brodé, se rencontrent souvent dans les textes des auteurs de toutes les époques.

pi. X1.1U. — " Gerhard, Tiinkscllalen imd Gcfàssc, I, pi, xi v. — io Kokulc, dans les.

nal. delf /nslit. 1872, p, 227, — 21 Kurip. ffec. •M6-471 ; Plat. ICutijphr. p. ti C ; Verg. Ciris, 20-25. — 22 |.. de fionchaud, La tapisserie dans l’antiquité, te péplos d’AIhéni !, la décoration intérieure du Parlhénon restituée d’après un passage d’Euripide. — *3 Eurip. Ion, 1132-1163. — 2t •£çr, n. itjvt^. 1889, pi. V, 3, p. 123 ; 1886, p. 131. _ 2i Inghirami, Vasi fittiti, I, pi. i.vn ;.Voni.ra. ined. deir Inslit, VIII, pi. m ; Arcli. Zeit. 1830, pi. xviii. — 2ii Ovcrbcck, Caler, ber. Bildwerkc, H ; Purtwaengler et Rcichhold, Griech. Vasenmalcrei, pi. xxx.

— 27 Uunionl el i ; iiaplaiu, Céramiques de la Grèce propre, III, pi. x. _ s » 11. Hliimner, Technol. und Terminal. I, 2, p. 208. — 29 Kurip. Urc. 1711 ; Iph. Taur. 221 ; Plal. /tep. VIII, p. 337 C ; Plul, rim. S ; Poil. VII, 3 • Me.

— M Par exemple ap. Aristopli. /î « i ». 937. — 31 Acschin. I, 97, p. li ; Poil. VII, 3t ; llcsych. ». i’. io.ïiIiùî. —32 Aesch. Choeph. ini3 ; Plat, llipp. mai.f. 298 A ; liutyphr p. C:Alhen. XII, p. ! 39 e ; Poil. VII, 51. — 33 piai. Hep. III, p. KM A.

— II. Poil. VII, 3t. — 3i Plul. Oc It. et Os. 77, p., 382 C. — 30 |>oll. L..

— ri Plat. Ilep. Il, p. 373. A; III, p. 4fl| A. — 3 » Par exemple:Aesch. Pers. 83( !  ; Agam. 92t; Plal. Itep. VIII, p. 5.i7 C.