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514 » (P. Ubald d’Alençon, O. M. C., dans Études Franciscaines, Paris, 1927, t. 39, p. 293, note 13).

Sbaralea, Supplem. ad Scriptores, Romae, 1806, p. 405. — Fr. de Sessevalle dans Revue d’histoire Franciscaine, Paris, 1926, t. 3, p. 156-7. — Paulin Paris, Les manuscrits français de la Bibliothèque du Roi, Paris, 1848, t. 7, p. 304-6. — Brunet, Manuel du libraire, Paris, 1861, t. 2, col. 162. — Catalogue général des livres imprimés de la Bibl. Nationale, Paris, 1907, t. 31, p. 78-9. — Gesamtkatalog der Wiegendrucke, Leipzig, 1934, Bd. VI, p. 755-6.


COMBAT SPIRITUEL. — 1. L’Écriture. — 2. La Tradition spirituelle.

L’article Ascèse a déjà établi la nécessité d’un effort intérieur allant à supprimer les obstacles au domaine de la charité en nous. Cet effort s’exerce, à proprement parler, non pas contre le péché lui-même, mais contre nos tendances mauvaises ou dangereuses, sources de nos péchés.

La tradition spirituelle, s’engageant, comme nous le verrons, dans la voie ouverte par l’Écriture, et rejoignant par surcroît l’idéal stoïcien (cf. Sénèque, lettre 51 : nobis quoque militandum est…), a souvent comparé cet aspect répressif de l’ascèse à une lutte, à un combat contre les ennemis de l’âme. Le présent article étudiera uniquement cette comparaison. Il n’y a pas lieu de revenir en effet sur ce qui à été dit aux mots agere contra, ascèse, abnégation, ni d’anticiper sur les articles force, mortification, tentation.

1° L’ÉCRITURE

I. Ancien Testament. — Le texte de Job, 7, 1, assimilant la vie de l’homme sur terre à celle d’un soldat, évoque plutôt, dans le texte hébreu, la corvée perpétuelle qu’est pour les mercenaires, la vie des camps. Mais la traduction de la Vulgate : militia est vita hominis super terram, a orienté les commentateurs et la littérature spirituelle vers l’idée de combat proprement dit.

II. Nouveau Testament. — La vie du Christ fut une longue lutte contre l’ensemble des forces hostiles au Royaume de Dieu. Au premier rang des adversaires de Jésus, l’Évangile place le démon. La scène de la tentation au désert, nous montre dès le début du ministère public, une lutte personnelle entre Notre-Seigneur et Satan (Mt., 4, 2-11). Si le Christ a tenu à la raconter à ses Apôtres, c’est qu’il y voyait pour nous un enseignement. La grande lutte du chrétien, a lieu en effet, comme dira saint Paul, contre les princes de ce monde de ténèbres, et c’est pourquoi le Christ a voulu s’attaquer en premier lieu à Satan, l’homme fort et bien armé qui se croyait en sûreté dans la maison qu’il avait envahie (Luc, 11, 21). Cette lutte menée par Jésus sans une défaillance lui coûtera la vie, mais par sa mort rédemptrice, le prince de ce monde sera jeté dehors (Jn., 12, 31), cf. J. Lebreton|, La Vie et l’Enseignement de Jésus-Christ, Paris, 1931, p. 78-79).

Satan trouve un allié dans le monde, c’est-à-dire dans l’ensemble de ceux qui, se passionnant pour les biens de la terre, se ferment volontairement à la bonne nouvelle et font échec à l’œuvre rédemptrice. À cet ennemi visible, le Christ aussi livrera bataille, et il pourra dire aux siens avant de mourir :