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Vulgarisateur et écrivain populaire de mérite, il a publié : 1° L’Esprit de saint François de Sales recueilli de divers écrits de M. Jean-Pierre Camus, évêque de Belley, Paris, 1727, dédié aux Visitandines ; souvent réédité, Paris, 1737, 1747 ; Lyon-Paris, 1816, 1822… C’est l’abrégé en un volume de l’ouvrage de même titre publié par Camus, avec quelques additions tirées des autres écrits de l’évêque de Belley. 2° La vraie et solide piété, expliquée par saint François de Sales, Paris, 1728, dédié à la reine, lui aussi fréquemment réimprimé, Paris, 1736 ; Lyon et Paris, 1786, 1822. 3° Conversations sur plusieurs sujets de morale, propres à former les jeunes demoiselles à la piété, Paris, 1728, dédié aux demoiselles de Saint-Cyr. Ce sont des dialogues, sur les vertus et les défauts de jeunes filles, les devoirs et les usages, sur la pratique des sacrements, sur la mort, le ciel. Il ne craint pas d’y parler d’oraison, de perfection, de dévotion, de recommander la communion des huit jours. La première conversation porte « sur le mensonge » ; la dernière « sur la joie d’être pensionnaire ». Réédité à Paris, 1756, 1768 ; Lyon, 1814, 1822 ; Amiens, 1827… C’est l’ouvrage le plus original de Collot. On le trouverait aujourd’hui un peu mièvre.

Les deux derniers ouvrages sont plus directement en rapport avec les fonctions que Collot a exercées : 4° Explication des premières vérités de la religion chrétienne, pour en faciliter l’intelligence aux jeunes gens, Paris, 1739. 5° Instructions sur les dimanches et fêtes en général et sur toutes les fêtes qui se célèbrent dans le cours de l’année, Paris, 1734. Plusieurs rééditions. Une Suite des Instructions a été aussi imprimée.

P. Féret, La faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres, t. VII, XVIIIe siècle, Paris, 1910, p. 154-159.


COLOMBAN (Saint). — 1. Vie et influence. — 2. Les écrits spirituels.

1. — Vie et influence. — C’est à Jonas de Bobbio, qui écrivit une Vie de saint Colomban environ vingt-cinq ans seulement après sa mort, que nous sommes redevables d’à peu près tout ce que nous savons de cette grande figure monastique (éd. Br. Krusch, M. G. H., Scr. rer. Merov., t. IV, p. 1-152). Il fournit des renseignements particulièrement abondants sur la carrière continentale du moine irlandais.

Après avoir traversé la Grande-Bretagne (non la Bretagne armoricaine) et franchi la Manche, Colomban, religieux de Bangor, se dirigea avec ses douze compagnons vers le royaume de Bourgogne, qu’il atteignit en 590 ou 591. Il y fonda successivement trois monastères, Annegray, Luxeuil et Fontaine ; mais la fureur de Brunehaut le contraignit à quitter Luxeuil en l’année 610. Il reprit alors ses courses, descendant sous escorte la Loire jusqu’à Nantes, où, à la faveur de circonstances providentielles, il échappa à ses gardiens. Rebroussant alors chemin, il tra versa la Neustrie et l’Austrasie, gagna les bords du Rhin, remonta le fleuve pour atteindre, par un de ses affluents puis à travers les montagnes, le lac de Zurich puis le lac de Constance. Fixé à