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prétendons le demander et nous espérons de l’obtenir.

« On fait un acte d’invocation des Saints, en priant les Saints auxquels on a une dévotion particulière, principalement ceux qui ont été présents au mystère, ou qui y ont contribué, ou qui ont beaucoup et parfaitement pratiqué cette vertu ou cette maxime, de s’intéresser auprès de Dieu pour lui demander pour nous l’esprit de ce mystère, ou la pratique de cette vertu ou de cette maxime, et leur témoignant la grande confiance que nous avons en leur intercession » (Explication de la Méthode d’oraison par le B. Jean-Baptiste de La Salle, édition conforme à celle de 1739, Paris, 1898, p. 159).

h) Dans la Méthode d’oraison de saint Alphonse de Liguori le colloque a son équivalent dans les affections et les demandes qui suivent la lecture du sujet et précèdent les résolutions. Ces demandes ont pour objet la lumière divine, les vertus chrétiennes et surtout le salut éternel et le don de l’amour divin. Les affections sont d’ordinaire des actes de foi, de remerciement, d’adoration de louange, d’humilité, de contrition (Cf. Alphonse de Ligori, I, 383 ss :).

Cette revue rapide des Méthodes d’oraison nous suggère deux remarques.

La première est que dans toutes les Méthodes d’oraison nous trouvons le colloque ou son équivalent. Car l’oraison est essentiellement une prière, prière qui se fait normalement vers la fin de l’exercice. Les considérations et les réflexions sur soi-même ont pour but de faire prier avec plus de ferveur. Aussi toutes les Méthodes placent-elles la demande ou colloque après elles, en précisant que la prière est l’acte le plus important de la méditation.

L’autre remarque a trait au degré d’oraison auquel il faut rattacher le colloque, c’est l’oraison discursive, l’oraison des commençants. Dans cette oraison de méditation ou oraison discursive, les considérations occupent une place prépondérante. La Méthode, propre à cette oraison, doit donc amener l’âme à prier après l’avoir fait méditer, autrement les considérations, plus ou moins abstraites et spéculatives, absorberaient tout le temps de l’oraison et tous les efforts du méditatif. Et il n’y aurait point de prière. Le colloque, étant une partie de la Méthode, avertit qu’après avoir médité, il faut prier.

Lorsque l’oraison est affective, il n’y a pas lieu de parler de colloque ni de la nécessité de quitter les considérations pour prier. À vrai dire, l’oraison affective est un colloque presque continuel de l’âme avec Dieu. Ce qui est vrai a fortiori de l’oraison contemplative.

Outre les ouvrages cités, voir R. de Maumigny, Pratique de l’Oraison mentale, Premier traité, oraison ordinaire, p. 359, Paris, 1916 ; Semaine des exercices de saint Ignace, Les grandes directives de la retraite fermée, Paris, 1930. — Courbon, Instructions familières sur l’oraison mentale, Paris, 1874, Première Partie.

COLLOT (Pierre), † 1741, docteur de Sorbonne et prêtre du diocèse de Paris. — Né vers 1672, Pierre Collot fut, après ses études théologiques, chargé de la direction des catéchismes dans deux églises de Paris, à Saint-Paul et à Saint-Nicolas des Champs. Puis il devint curé de Chevreuse où il mourut en 1741.