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C. Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. I, col. 386.

1. — ANGE DE CARPENEDOLO. — Capucin lombard d’une grande érudition et piété. Il a écrit un petit volume intitulé : Gemma preziosa adorna di meditazioni ricavate dall’officina della Santa Croce, secondo la mistica teologia per introdurre le anime all’esercizio dell’orazione mentale. Vol. in-8o, Brescia, 1617, per Bartolommeo Fontana. (Introuvable.)

Wadding, Script. Ord. Fr. Min., Roma, 1650, p. 21, change le nom d’Ange en Angelic. — Bernardus a Bononia, Bibl. Scr. Cap., p. 13. — P. Valdemiro da Bergamo, Conventi e Cappuccini bresciani, Milano, 1891, p. 144.

2. — ANGE DE JOYEUSE. — Capucin de la province de Paris, Henri, comte du Bouchage, est né à Toulouse en 1563. Il était fils de Guillaume, vicomte de Joyeuse, maréchal de France, lieutenant-général d’Henri III en Languedoc, et de Marie de Batarnay. Sa mère, femme de haute vertu, eut sur la formation de son âme une profonde influence. À douze ans, après la lecture de la Règle de saint François d’Assise, dans la bibliothèque des cordeliers de Toulouse, il manifeste vivement le premier appel divin pour la vie franciscaine. Il part pour Paris continuer ses études au collège de Navarre, séjourne à la Cour d’Henri III, devient l’un de ses « mignons » estimé entre tous.

Sur l’intervention du roi et de sa famille, il épouse. en 1582, Catherine de Nogaret de la Vallette. Elle meurt le 8 août 1587, lui laissant une fille, Henriette-Catherine, mariée en 1596 au duc de Montpensier.

Peu de temps après la mort de sa femme (4 sept. 1587), le comte Henri du Bouchage réalise enfin son désir de vie religieuse, en entrant chez les Frères mineurs Capucins, au couvent de la rue Saint-Honoré, à Paris. Il avait alors 24 ans. Après un rude noviciat, il fait profession en 1588. Le cours des études théologiques le conduit à Venise pour quelques années. À son retour en France, 1592, par la mort de deux de ses frères, Anne, tué à la bataille de Coutras, et Scipion, noyé dans le Tarn à Villemur, la Ligue n’a plus de chef. Les autorités civiles et religieuses, la noblesse, le peuple entier de Toulouse l’obligent à quitter le couvent et à prendre en main la direction de la Ligue. Le Pape Clément VIII le fait entrer dans l’ordre de Malte et le Père Ange, redevenu Henri, duc de Joyeuse, dirige la Ligue en Languedoc, bataille contre les troupes d’Henri de Navarre, négocie la paix avec le nouveau roi relevé de l’excommunication.

Le 8 mars 1599, Henri de nouveau quitte tout, honneurs, fonctions, titres, richesses, luxe, rentre dans l’ordre des Capucins et redevient le Père Ange. Prédicateur à la parole ardente, il remplit successivement dans sa province les charges de gardien et de provincial. Il revenait du chapitre de son ordre, tenu à Rome en 1608, qui l’avait nommé définiteur général, quand la maladie l’arrêta dans un petit village du Piémont à Rivoli, c’est là qu’il mourut le 28 septembre 1608. Son corps, ramené à Paris sur les ordres de sa fille, fut inhumé au couvent des Capucins de la rue Saint-Honoré.

Comme doctrine spirituelle le P. Ange se rattache au P. Benoit de Canfeld. Une grande amitié les unis-