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son emploi indiscret, ainsi Bérulle, d’après la Vie de la Mère Magdeleine de Saint-Joseph (J. B. Eriau, Paris, 1645, p. 381 ; cf. VS., t. 41, p. [90-91]. Maïs il y éut des condamnations formelles, portant sur le mot lui-même ou plutôt sur le sens qui lui était attribué dans certaines doctrines. Dès 1310, l’Inquisition de Paris condamne cette proposition : « Anima annihilata dat licentiam virtutibus nec estamplius in earum servitute... » C’était l’erreur d’une béguine, sans doute apparentée à celles des Béghards, et aussi à celles des « Frères du libre esprit », souvent réproüvées par Suso. De Guibert, Documenta ecclesiastica christianae perfectionis, Rome, 1931, n° 273). Ce sont les mêmes erreurs d’une spiritualité prétentieuse sombrant dans l’immoralité que rénouvelle le Quiétisme de Molinos. Dans sa Guide spirituelle (1. 3, ch. 19 et 20), il fait de l’anéantissement « la plus courte voie pour la conteplation parfaite » ét n’a pas assez de louanges en l’honneur du « néant » : Parmi les propositions condamnées par Innocent XI, la Ire, la 5e, la 46° ont trait à l’annihilation de l’âme ou de ses puissances ; cette dernière fait des « violeñces » démoniaques, c’est-à-dire dés tentations impures, un « moyen pluüs propottionné pour apnihiler l’âme » (cf. RAM., 1931, p : 284 sv.).

Petrucci avait parlé longuement de l’anuihilation, Lettere e Trattati spirituali, Op :9, L : 3, c. 5, n. 7 ; c.6 ; Venise, 1679, p. 561-568 ; 598-608. Patmi les propositions qu’il dut rétracter, signalons la 11°, 12°, 42°, 49e. On trouvera la réfutation de ces théories du Quiétisme dans les Analecta Juris Pontificii, t. VI, col. 1576 sv. Madame Guyon parle souvent de l’anéantissement. Dans le Moyen Court, ch. 20, c’est une forme de la prière et du sacrifice ; dans les Torrents, 1° P., c. 8, c’est le dernier degré de la purification passive, après la mort et la putréfaction de l’âtfie (Patis, 1790, t. 22, p. 47, 295) ; dans le Petit abrégé de là voie, ® P., pat. 1, C’est l’uvion transformänte (ib£d., t. 23, p. 337). Dans ses Justifications, au mot anéantissement, elle rapporte quelques-uns des passages où elle emploie ce fnot, et elle accuïule à la suite ut boh nombre de citations de divers auteurs spirituels pour se couvrir de leur aütorité.

L’abüs fait par le Quiétisme du mot ätiéañtissemenñt a sans doute beaucoup cohtribué à rendre lés écrivains spirituels plus réservés dans son émploi : il semble actüellernent être passé de vogue, et même deveru relativement rare.

Calatayud, Theologica oralionis elucidatio etlérminañdo molinismo [Molinos] praevia, n° 281-985 : Divus Thotnas, Valentia, 1750, t. 2, p. 111. — Terzago, Theologia historicomystica, diss. XI, Venetiis, 1764, p. 82. — Antoine du Saint-Esprit, Direclorium mysticum, tr. ! ; n° 83, Paris, 1904, p. 28. — P. Pourrat, La spiritualité chrétienne, t. IV ?, p. 132. — H. Bremond, Hist. lilt. du sent. rel., t. 3, p. 86, 497 : t. 6, p.359. — Nicole, Les Visionnaires, lettre VI, Cologne, 1683, p. 367 (contre Desmarets de Saint-Sorlih). — H.-J. fcard, Doctrine de M. Olier, b. 37-40, 530.


ANFOSSI (Annibal). — Naquit à Palerme le 1er août 1707 ; entra au noviciat de la Compagnie de Jésus le 14 octobre 1722 et mourut à Viterbe en 1785. Il a écrit un traité ascético-théologique sur la tiédeur dans le service de Dieu. Trattato ascetico teologico sopra la tiepezza nel servizio divino, Viterbe, 1774.