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BEAUVAIS (Gilles-François de). — Il naquit le 7 juillet 1693, dans le diocèse du Mans. Le 7 août 1709 il entra dans la Compagnie de Jésus. Sans doute fut-il apprécié comme orateur : il fut chargé de prêcher à la cour l’avent de 1744 et le carême de 1750. Lors de la suppression de la Compagnie de Jésus en France (1764), il s’établit à Paris comme prêtre séculier. Il y mourut vers 1773. Il a écrit un certain nombre d’opuscules de piété. Citons : Épîtres et Evangiles avec des réflexions et des sentiments de piété pour tous les tems de l’année… Paris, 1752 ; Considérations et élévations affectives envers N.-S. Jésus-Christ au très-saint Sacrement de l’autel, Paris, 1753 ; Sentiments de piété tirés des psaumes, qui peuvent servir d’exercices pour la confession et pour la communion. Paris, 1760. Le plus connu des ouvrages du P. de Beauvais sont les Lettres de Madame… à une dame de ses amies… Paris, 1755. Il y expose en trois parties les motifs de travailler à son salut, les obstacles au salut, enfin les moyens de garantir son salut. Tous ces ouvrages révèlent un esprit pondéré, judicieux et pratique ; soucieux de fournir aux âmes une bonne spiritualité classique.

Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. I, col. 1080-1082, t. VIII, col. 1789. — Mémoires de Trévoux, août 1752, p. 1909 ; février 1756, p. 555. — Michaud, Biographie universelle, t. III, p. 426-427.


BEAUVILLIERS (Françoise de). — († 1625), sœur de l’abbesse de Montmartre, Marie de Beauvilliers. Elle fut de 1600 à 1609 abbesse de Saint-Pierre de Lyon, puis du monastère d’Avenay où elle introduisit la réforme. Elle composa, pour l’usage de son monastère, la Pratique spirituelle utile et profitable à l’âme religieuse, qui désire s’advancer à la perfection, avec plusieurs méditations et salutaires enseignements tirés la plupart des exercices de sainte Gertrude ; Avenay, 1622, Paris, 1623, 1664.

Gallia christiana, t. IV, col. 288 ; t. IX, col. 282. L. PARIS, Histoire de l’abbaye d’Avenay, Paris, 1879. D. U. BERLIERE, La Dévotion au Sacré-Cœur dans l’Ordre de Saint-Benoît ; coll. Pax. Maredsous, 1923, p. 113-114.

M. Mähler.


BEAUVILLIERS (Marie de), Abbesse de Montmartre ; elle naquit en 1574 au château de la Ferté-Saint-Hubert en Sologne, de Claude de Beauvilliers, comte de Saint-Aignan, et de Marie Babou de la Bourdaisière. Vers l’âge de dix ans elle se trouvait confiée aux soins d’une de ses tantes, Anne Babou de la Bourdaisière, abbesse de Beaumont les Tours. Elle manifesta bientôt un vif désir de la vie religieuse, et par ses instances, âgée de douze ans, obtint d’être revêtue de l’habit monastique. Ce ne fut toutefois que trois ans plus tard qu’elle commença son noviciat, observant scrupuleusement tous les points de la règle. A seize ans, du consentement de ses parents, elle fut admise à la profession le 11 juin 1590. Son beau-frère, M. Pierre Forget de Fresne, secrétaire d’État, sollicita et obtint pour elle, l’abbaye de Montmartre. Pour obtenir son consentement deux théologiens des plus renommés lui furent envoyés et lui représentèrent qu’elle ne devait pas se refuser au fardeau. Sa tante en fut fort contrariée et lui représenta le triste état de l’abbaye de Montmartre. Après deux années, en 1598, les bulles étant arrivées, M. de Fresne envoya à Beau-