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1165 AVE MARIA — AVEN pour Îa paix. Nous en entendons parler à Prague en 1386 et à Mayence en 1493 ; mais pendant une période d’anxiété, provenant en partie de la inenace d’une invasion turque, en partie de l’état troublé de l’Europe, cette dévotion de l’Angelus de midi en vint, dans la seconde partie du xve siècle, à être pratiquée tous les jours de la semaine. Ce fut seulement au xvue siècle que l’Angelus fut imposé comme une observance générale et qu’on arriva à uniformiser la formule employée. T. Esser dans Hislorisches Jahrbuch, 1884, pp. 88 sq. ; voir plus spécialement 1902, p.2…, 247…, 775… —Thurston- Boudinhon, dans Revue duClergé français, 1901, 1905, 1916, 1917. — U. Berlière, DTC., t. 1, c. 1273. — E. Weller, dans Zeilschr [. kat. Theol., 1904, pp. 394 sq. — M. Bihl, dans Theol. Quartalsch., 1906, pp. 436 sq. — H. Leclercq, dans Hefele, Histoire des Conciles, t. V (1913), pp. 1734-1759. — S. Beïssel, Geschichle der Verehrung Marias in Deutschland, t 1 (1908) et t. II (1909). — Bächtold-Stäubli, Handwôrter- buch des deutschen Aberglaubens, 1. 1, 1927, pp. 36-41. H. THURSTON, S. J. AVENT (Spiritualité de 1’). — 1. Origine. — 2. Caractère. I. — ORIGINE. La plus ancienne attestation de la fête de Noël se trouve dans le calendrier philocalien, dressé à Rome en 336. À ce moment le cycle pascal était définitive- ment formé avec le Carème comme prélude et prépa- ration. On voulut de même commencer le cycle de Noël par une période préparatoire. Les premiers vesti- ges s’en rencontrent dès avant la fin du iv° siècle. Il s’agit d’un temps de préparation de 21 jours. « Notre Sainte Mère l’Eglise, dit saint Hilaire (+ 366), se dis- pose chaque année à l’avènement du Sauveur par ce temps mystérieux de trois semaines. » (D. Wilmart, Revue Bénédictine, 1910, p. 500-513.) Un canon du concile de Saragosse (380) prescrit : « Pendant les 21 jours qui vont du 16° des kalendes de janvier (17 dé- cembre) jusqu’au jour de l’Epiphanie, qui est le 8° des ides de janvier (6 janvier), sans interruption, il n’est per- mis à personne de s’absenter des réunions à l’église » (Mansi, Collectio conciliorum, 3, col. 634.) Au 1v° siècle, saint Grégoire de Tours (+ 490) parle d’un temps de pénitence qui comporte trois jours de jeûne par semaine et qui s’étend de la saint Martin à Noël. Le concile de Tours (567) établit : « qu’au mois de décembre dans les monastères on doit jeûner tous les jours jusqu’à la Noël. » Le concile de Mâcon (580) ordonne que « du jour de la saint Martin (11 novembre) jusqu’à Noël on jeüne les lundi, mercredi et vendredi de chaque semaine et on célèbre l’office divin comme au Carême » (Jbid., coll. 933.) Ce souci d’analogie avec le Carème ayant étendu, notamment dans les Gaules, démesurément cette sai- son, l’Eglise romaine la ramena à de justes propor- tions. On trouve dès le vie siècle dans le Sacramentaire et l’Antiphonaire grégoriens le Temps de l’Avent à peu près constitué comme nous l’avons de nos jours encore dans le rit romain. Les âges postérieurs n’y ont ajouté que de légères additions comme les antiennes O et quelques hymnes et proses. La liturgie de l’Avent nous présente donc, dans l’office et les messes des quatre semaines qui précèdent le 25 décembre, les mêmes chants, les mèmes oraisons et les mêmes lectures qu’aux chrétiens qui s’assem- blaient au temps de saint Grégoire le Grand (590-601),