800 ARIANE — ARIAS MONTANUS
Sa couronne , transformée par Bacchus en constellation brillante, annonce encore de quelle félicité a dû jouir celle qui l’a portée. Les peintres, les sculpteurs et les poètes anciens et modernes ont traité ce brillant sujet de mille façons différentes. On possède des pierres précieuses sur lesquelles est gravée Thistoire d’Ariane. Il y a aussi une Ariane parmi les peintures d’Herculanum. En France elle a fourni le sujet de plusieurs opéras et de plusieurs tragédies.
ARIANE, ou ARIADNE, princesse grecque, fille de l’empereur Léon Ier, fut successivement l’épouse de Zenon l’Isaurien et d’Anastase, que son choix éleva au trône de Constantinople. Elle mourut en 515. On a prétendu que, dégoûtée des actes de barbarie de son premier époux, elle l’avait fait enterrer pendant qu’il était ivre pour épouser le second.
ARIANISME. Voyez Ariens.
ARIARATHE I-X, rois de Cappadoce. Voyez Cappadoce.
ARIAS MONTANUS (Benoît), né en 1527, à Frexenal, petit bourg situé non loin de Séville, descendait d’une famille noble, mais pauvre. Après avoir consacré toute sa jeunesse à l’étude approfondie des langues grecque et latine, et à celle de la littérature orientale, dans laquelle il avait
ARIAS MONTANUS
A son retour en Espagne, Arias Montanus alla s’enfermer dans la solitude d’un cloître situé au milieu des montagnes de l’Andalousie, à l’effet de s’y livrer sans distraction à ses études favorites; mais Philippe II l’arracha à son obscurité, et le chargea de préparer une nouvelle édition de la Bible polyglotte, qui fut imprimée à Anvers chez les célèbres Plantin, chef-d’œuvre typographique dont la publication eut lieu en huit volumes in-folio, de l’an 1569 à l’an 1572. Quoique plus chère que l’édition anglaise, celle-ci n’est pas aussi correcte. Arias Montanus enrichit cet ouvrage de transcriptions et d’explications chaldéennes; mais il lui est échappé quelques fautes dans sa traduction de San-Pagnino , déjà si peu exact lui-même.
Philippe II lui ayant offert un évêché en récompense de ce travail, notre modeste érudit se contenta d’un bénéfice de l’ordre de Saint-Jacques et du titre de chapelain du roi. 11 mourut en 1591. De ses nombreux ouvrages, les plus estimés sont ses Antiquités Juives, en neuf livres (Leyde, 1596, in-4o). On les trouve aussi dans l’édition d’Anvers de la Bible polyglotte.