Page:Dictionnaire de la conversation et de la lecture - Ed 2 - Tome 01.djvu/11

Cette page n’a pas encore été corrigée

DICTIONNAIRE
DE
LA CONVERSATION
ET DE LA LECTURE.


A, lettre voyelle, la première de l’alphabet dans la plupart des langues connues, n’occupe que la treizième place dans l’alphabet éthiopien. Les Romains l’appelaient la lettre salutaire, littera salutaris, parce que, Iorsqu’ils’agissait de prononcer sur le sort d’un accusé, le juge qui voulait l’absoudre écrivait sur sa tablette a, première lettre et abréviation du mot absolvo, j’absous. Au contraire, si la culpabilité lui était démontrée, il y inscrivait la lettre c, première lettre et abréviation du mot condemno, je condamne. Employé comme lettre numérale, A valait 1 chez les Grecs, et 500 chez les Romains avant l’adoption du D.
Possidet A numeros quingentos ordine recto.
Mais quand cette lettre était surmontée d’un trait, elle valait 5,000. ─ En numismatique, L’A qu’on voit sur quelques médailles grecques indique qu’elles furent frappées soit Athènes, soit à Argos. Sur les médailles du Bas-Empire A indique Antioche, Aquilée, Arles, etc. Sur des monnaies françaises, la lettre A désigne l’hôtel des monnaies de Paris ; AA. est la marque de Metz. ─ En chronologie, les deux lettres A. D. sont l’abréviation des mots anno Domini, l’an du Seigneur ; A. C., celle des mots anno Christi, l’an du Christ ; A. M., celle de anno mundi, an du monde ; A. K., celle de ante calendos, avant les calendes ; A. U. C. s’emploient pour l’an de Rome (ab urbe condita, depuis la fondation de la ville) ; A. A. C. signifient anno ante Christum, année avant le Christ, avant l’ère chrétienne. ─ A., chez les Latins, s’employait pour Aulus, Augustus ; AA., pour Augusti, les Augustes ; Ap., pour Appius ; Agr., pour Agrippa. Plus tard, A. M. s’est mis pour artium magister, maître ès arts. - En musique, chez les peuples qui, comme les Anglais, les Allemands, se servent de lettres pour solfier, la lettre A désigne le sixième ton de la gamme, celui que les Français et les Italiens appellent la. Ecrite en tête d’une partie de musique, elle indique la partie de la haute-contre (Alto). ─ On dit de quelqu’un qui n’a rien fait, rien écrit, qu’il n’a pas fait une panse d’a, c’est-à-dire la moitié de cette lettre ; le mot panse étant synonyme de ventre et désignant ici la partie de la lettre qui avance. On dit aussi d’un ignorant qu’il ne sait ni A ni B.

En chimie, Ag signifie argent ; Al, aluminium ; As, arsenic, Au (abréviatiun d’aurum), or ; Az, azote.

Dans les prescriptions médicales, ã ou ãã est employé pour ana, et signifie de chaque.

AA, nom commun à divers cours d’eau situés au nord de

DICT. DE LA CONVERS. – T. 1.

la France, en Hollande, en Allemagne, en Suisse, en Courlande, et que les étymologistes dérivent du vieil allemand Ahha, Ach ou Aach, synonyme du latin aqua, de l’anglosaxon ea, et du français eau.

AAH-HOTEP, mère d’Aah-Mès, fondateur de la dix-huitième dynastie des Pharaons d’Égypte, et dont M. Mariette a trouvé la momie à Gournah, en 1859. Elle était enfermée dans une boite de cèdre et couverte de bijoux de toute espèce valant au poids seulement environ 30,000 ff. Ces objets, fabriqués avant Moïse, d’une conservation admirable, d’un travail fini et soigné, riches, de bon goût, élégants, appartiennent au musée de vice-roi d’Égypte. On y remarque un diadème, un collier, des agrafes, un pectoral offrant l’image d’Aah-Mès, une chaine, des bracelets, des anneaux, un miroir en métal, deux poignards, une hache votive, un éventail, un baron de commandement, une bague représentant des personnages qui rappellent le voyage de l’âme après la mort. Presque tous sont en or avec des incrustations curieuses. E.D.

AAH-MÈS ou AAH-MOS. Voyez Amasis.

AALBORG, Ville de Danemark, sur la rive droite du Limfiord. chef-lieu de bailliage, siège d’un évêché, compte 7,500 habitants. Elle est le centre d’un commerce important, et son port, où règne une grande activité, emploie plus de 100 navires à la pêche. Aalborg a une école de navigation, une bibliothèque publique, des raffineries de sucre, des manufactures de tabac, d’armes à feu, etc.

AALI-PACHA. (Méhémet-Emin), grand vizir turc, est né à Constantinople en 1815. Entré en 1829 dans les bureaux de la Porte, il s’y fit remarquer par son aptitude et fut emmené comme second secrétaire, par Ahmet-Fethi-Pacha, ambassadeur à Vienne en 1834. De retour à Constantinople en 1837, Aali fut nommé premier drogman de la Porte. Il accompagna plus tard Rechid-Pacha à Londres, revint avec lui et remplit sous lui les fonctions de sous-secrétaire d’État au ministère des affaires etrangères. De 1841 à 1844, il résida en Angleterre comme ambassadeur. Nommé à son retour membre du grand conseil, il géra le ministère des affaires étrangères pendant l’absence Chekib-Effendi. Chancelier du divan, il prit en septembre 1846 la direction du ministère des affaires étrangères qu’il conserva jusqu’en 1848. Appelé à cette époque à la présidence du grand conseil, il reprit bientôt le portefeuille des affaires étrangères, et en cette qualité il eut à répondre au ministre autrichien à propos de la mise en liberté de

1