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SYRIE — SYRINGE


parfois de chapeau. Voir fig. 432. Cf. Clermont-Ganneau, Recueil d’archéologie orientale, Paris, 1888, 1. 1, p. 176-182 ; Ledrain, Mgypto-Semitica, dans la Gazette archéologique, 1880, p. 199-202 ; W. Max Mùller, Âsien und Europa, p. 311-312. — Rekub 'El, "mwi, « la monture de El », ou Rakkab 'El, « le cocher de El », dont on retrouve le premier élément dans Barrekub, est à rapprocher du cocher du dieu-soleil que connaissaient les Assyriens. — Samaé, ïraw, est le dieu Soleil ; c’est une divinité d’un nom général, et qui fut très honorée, surtout à Palmyre. Les Syriens s’attachèrent principalement au dieu-lune, comme nous l’apprennent d’autres inscriptions.

En 1891, on a trouvé à Neirab, au sud-est d’Alep, deux de ces inscriptions qui datent de la même époque, probablement du vie siècle avant J.-C. La première débute ainsi : ï De Sin-zir-ban, prêtre de Sahar en Neirab, défunt, et c’est son image et sa couche. Qui que tu sois qui déroberais cette image et couche de son lieu ! que Sahar et ëamas et Nikkal et Nusk arrachent ton nom et ton lieu de la vie… » Les mêmes imprécations existent sur la seconde : « De Agbar, prêtre de Sahar en Neirab, c’est sa statue… Qui que tu sois qui fais injure ou qui me pilles, que Sahar et Nikkal et Nusk rendent misérable sa mort et que sa postérité périsse. » Ici cependant ëamas a disparu ; il ne reste plus que le dieu-lune avec sa femme et son fils. Cf. Lagrange, Études sur les religions sémitiques, p. 499501. Sahar, "vw, en effet, est le dieu Lune ; c'était le dieu principal de Harran. Nikkal, hD2, est Nin-gal, « la grande dame », épouse de Sin, le dieu-lune assyrien. Nusk, ")tm, est Nusku, fils de Sin, et personnification du croissant d’après les uns, du feu d’après les autres. Enfin, sur la stèle de Teima, en Arabie, les Araméens désignent « dieu » ou « ba’al » par le mot Salm, nbs, « image, statue », dans le sens d' « idole », ou bien, suivant Lagrange, ibid., p. 503, il faut reconnaître ici un dieu assyrien, Salmu, le g. sombre », ou la planète sombre, un nom de Saturne. Deux divinités spéciales y sont mentionnées : Singalla, ïoi : w, le « grand Sin » ; et Àsîra, mmn, qui correspond à VAsêrah des Chananéens. Voir Aschéra, t. i, col. 1073.

Les inscriptions de Sendjirli et de Neirab sont des textes funéraires, qui nous font connaître les idées des Araméens sur la vie d’outre-tombe. Ce qui survivait du mort s’appelait néféS, « âme », mais c'était un principe matériel, puisqu’il pouvait manger et boire, s’associer aux sacrifices alimentaires qui sont offerts aux dieux : « Que mange l'âme dePanammu avec toi et que boive l'âme de Panammu avec toi, pourvu qu’il mentionne l'âme de Panammu avec Hadad… ce sacrifice… qu’il s’y complaise comme un présent (?) à Hadad… » Inscription de Hadad, lig. 17, 18. Le mort a aussi le grand désir de rester tranquille dans la tombe : « Ils n’ont mis avec moi aucun objet d’argent ni de bronze, on m’a mis avec mon habit, afin que tu ne pilles pas ma couche en faveur d’un autre. » Inscription de Neirab, 2, lig. 6-8. — Cf. P. Dhorme, Où en est l’histoire des religions ? dans la Revue du clergé français, 1 er décembre 1910, p. 513-519, et la bibliographie, p. 541542 ; G. Maspero, Histoire ancienne, t. ii, p. 154-164 ; R. Dussaud, Notes de mythologie syrienne, Paris, 1903.

Le culte des dieux syriens pénétra jusqu'à Rome. Un sanctuaire a été découvert au.ïanicule, dans les jardins de la villa Sciarra. Un petit autel en marbre blanc porte en avant cette dédicace" :

0CCO AAA

ACO ANCOH

Sur le côté droit, Adad est qualifié de Libanais, AIBANCCOTH, et, sur le côté gauche, de dieu du sommet des montagnes, AKPOP£ITH. Cf. P. Gauckler, Le bois sacré de la nymphe Furrina et le sanctuaire des

dieux syriens, au Janicule, à Rome, dans les Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belleslettres, mars 1907, p. 135-159. — Pour VÉpigraphie, voir Syriaque (Langue), col. 1909.

VI. Bibliographie. — Outre les ouvrages cités dans le corps de l’article, nous indiquons encore : E. Rey, Rapport à S. E. le ministre de l’Instruction publique sur une mission scientifique dans le nord de la Syrie, dans les Archives des missions scientifiques, t. iii, 2 8 série ; Carte du nord de la Syrie, au 1 500000e, Paris, 1885 ; Fr. Hommel, Die altisrælitische Ûberlieferung, Munichn, 1897, p. 203-236 ; Grundriss der Géographie und Geschichte des Alten Orients, Munich, 1904, t. i, p. 187-194 ; G. Hoffmann, Aramaïsche Inschriften aus Nêral bei Aleppo : Neue und alte Gôtler, dans Zeitschrifl fur Assyriologie, Weimar, t. xi, 1897, p. 207292 ; P. Jensen, Nik(k)al-Sarralu, dans la même revue, 1897, p. 293-301 ; A. Sanda, Die Aramâer, Leipzig, 1902.

A. Legendre.

2. SYRIE DE DAMAS (hébreu : 'Âram Damméséq ; Septante : Eupîa AocjjLao-xoO), partie de la Syrie dont Damas était la capitale. II Sam. (Reg.), viii, 5, 6 ; I Par., xvin, 5-6. La Syrie de Damas porta secours à Adarézer, roi de Soba, contre David. Celui-ci, ayant vaincu Adarézer et ses alliés, mit des garnisons dans la Syrie de Damas et" lui fit payer tribut. Voir Damas, t. ii, col. 1255 ; Syrie, col. 1932.

3. SYRIE DE ROHOB (hébreu : 'Âram Rêf Rehôb ; Septante : 'Powé), petit royaume de Syrie qui avait Rohobpour capitale et dont Hanon, roi des Ammonites, avait tiré des mercenaires pour résister à Joab, général de David. Ces mercenaires s’enfuirent quand Joab s’avança pour les attaquer. Il Sam. (Reg.), x, 6-8. Voir Rohob, 3, col. 1113. Rohob devait être près de la ville de Laïs ou Dan, à l’extrémité septentrionale de la Palestine. Voir Syrie, col. 1932.

4. SYRIE DE SOBA. Voir Soba, col. 1814 ; Syrie, col. 1931.

    1. SYRINGE##

SYRINGE (chaldéen : maSrôqîtâ ; Septante, Théodotion : « jûpcy ? ; Vulgate : fistula). C’est le deuxième instrument musical de la nomenclature babylonienne, dans Daniel, iii, 5, 7, 10, 15 ; non toutefois d’origine grecque comme les quatre qui le suivent, voir Corne, t. ii, col. 1010 ; Sambuque, t. v, col. 1428 ; Psaltérion, col. 803 ; Symphonie, col. 1899, mais d’origine orientale. La racine p-w>, èâraq, qui est en effet sémitique, ne permet pas de préciser ce qu'était l’instrument biblique, mais la syringe grecque, <7ÛpiYii ou <rOptY ?> à laquelle les traducteurs assimilent la maêrôqîtâ, était, dans sa forme la plus primitive, le roseau sans embouchure ; on eut ensuite les « roseaux percés », TpY]To0ç Sâvaxaç, Théocrite, Epigramm., B', 3 ; le tuyau entaillé d’une sorte de languette, ancêtre du hautbois, ou muni d’une embouchure à sifflet, comme le flageolet, mais de plus petites dimensions. La syringe grecque désignait ces diverses sortes d’instruments, à sons aigus, par opposition à aûXôç, nom générique des hauthois, clarinettes et flûtes proprement dites, qui jouaient dans les tons graves. Voir Flûte, t. ii, col. 2293. Mais syrinx devint aussi le nom spécial du sifflet à plusieurs tuyaux appelé vulgairement flûte de Pan, et qui se composait de plusieurs pièces de roseaux, neuf dans Théocrite ; ldyll., viii, 18, 21, <s-jpiy(OL èvveipwva, « à neuf notes », par conséquent à neuf tuyaux, attachés par de la cire ou des liens légers et diversement ornés. Ces tuyaux, de longueur inégale, sont alignés par leur partie ouverte et sans embouchure, et on les fait glisser le long des lèvres en soufflant pour produire les sons. L’ivoire ou le métal remplacèrent plus tard le roseau, mais le procédé d’exécution ne varia