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1945
1946
SYRIE


grecques et romaines de Daremberg et Saglio, Paris, t. vii, p. 716 sq.

V. Type et costume. Religion. — 1° Le mélange des races en Syrie finit par éliminer en grande partie leurs caractères particuliers et produire un type unique que l’on retrouve partout sur les monuments assyriens et égyptiens, sous des noms différents. C’est le type sémitique : haute stature, tête grosse, un peu étroite, aplatie ou déformée artificiellement, joues creuses, pommettes saillantes, barbe frisée et dense, nez aquilin. Le type est moins fin dans l’ensemble que celui des Égyptiens, moins pesant que celui des Chaldéens de Goudéa. Cf. G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, t. ii, p. 149 ; W. Max Mûller, Asienund Europa, p. 293-294. Quelques auteurs cependant distinguent plusieurs types, entre autres l’héthéen et l’amorrhéen. Voir Héthéens, t. iii, col. 670. Cf. A. H. Sayce, Patriarchal Palestine, p. 47-48. Le costume ne permet guère non plus de caractériser les

431. — Syriens. Tombeau de Khamhàit.

Vers la fin de la XVIII' dynastie. D’après Maspero, Hist. anc, t. it, p. 151.

peuples et les époques. Les gens de classe inférieure se contentaient d’un pagne analogue à celui des Égyptiens, ou d’une chemise jaune ou blanche qui leur flottait jusqu'à mi-jambe, comme la kefônép des Hébreux. Ceux de la haute classe ajustaient par-dessus une bande d'étoffe assez longue, couverture de laine rayée, surchargée de dessins éclatants, qui, après leur avoir serré les hanches et la poitrine, revenait s'évaser en pèlerine sur leurs épaules. Les plus élégants ou les plus riches substituaient à la draperie unique deux grands châles rouge et bleu, dont ils s’enveloppaient avec art en alternant les couleurs : une ceinture de cuir amassait les plis autour de la taille. Un mouchoir, un bonnet mou, un voile lié d’une bandelette, parfois une perruque à l'égyptienne, complétaient le costume. Voir fig. 431. Cf. Maspero, Hist. anc., t. ii, p. 150-154.

2° Pour la religion, nous n’avons à envisager ici que celle des Araméens. Chez les sédentaires, elle nous est connue principalement par les inscriptions. La plus ancienne de ces inscriptions est probablement celle que M. Pognon a récemment découverte dans la région d’AIep, et qui nous a fait connaître un roi de Hamath et de La’as, Zakir, dont nous avons parlé plus haut. Elle remonte jusque vers l’an 800 avant J.-C. Le début porte : <r Stèle qu’a érigée Zakir, roi de Hamath et de La’as, à Alur. s Cette divinité était jusqu’alors inconnue. Elle doit représenter « un dieu local, peut-être le Genius loei de Hazrak, où la stèle paraîtrait avoir été dressée. C’est même, sans doute,

pour ce motif que le monument aura été consacré à Alour, car il est assez curieux de noter que dans tout ce qui suit le grand rôle n’est point attribué à cette divinité, mais bien à Ba’al Samain. » R. Savignac, Revue biblique, 1908, p. 597. Viennent ensuite trois inscriptions trouvées par des explorateurs allemands à Sendjirli, entre Antioche et Mar’asch. La première, dite de Hadad, est la plus ancienne, mais peu antérieure à la seconde, celle de Panammu, datée du règne de Théglathphalasar III (754-727 avant J.-C) ; la troisième de Barrekub est de la même époque. L’inscription de Hadad énumère ainsi au commencement les dieux honorés par le roi de Iadi : « C’est moi, Panammu, fils

432. — RaSpu.

D’après les monuments égyptiens, dans W. Max Mûller,

Asien und Europa, p. 311.

de Qrl, roi de Iadi, qui ai élevé cette statue à Hadad, parce que se sont tenus avec moi les dieux Hadad et El et RéSef et Rekub-El et ëamaS… » Celle de Panammu se termine par ces mots : « Et ceci est un mémorial, et que Hadad et El et Rekub-El, maître de maison, et Samas et tous les dieux de Iadi… » Dans la troisième, Barrekub se déclare roi par la grâce de Rekub-El. Voir les textes dans M. J. Lagrange, Études sur les religions sémitiques, ysxi&, 1905, p. 492-499.

Le mot 'El est, chez les Hébreux, le nom générique du vrai Dieu. Voir El, t. ii, col. 1627. Chez les Araméens, il indique une des divinités du panthéon, qui cependant n’occupait pas le premier rang. Le dieu le plus vénéré était Hadad. Voir Hadad 2, t. iii, col. 391 ; Bénadad, t. i, col. 1572, fig, 481, 482. — RéSef ou RaSuf, "}Wi, incarnait l'éclair et la foudre. L’orthographe égyptienne est Raspu ; c'était un nom commun à toute une catégorie de divinités delà foudre et de la tempête. Les inscriptions phéniciennes nous montrent plusieurs RaSuf locaux. On s’imaginait ce dieu comme un soldat armé de la javeline, de la masse, de l’arc et du bouclier ; une tête de gazelle aux cornes pointues se dresse sur son casque, et peut-être lui sert