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1943
1944
SYRIE


Ninive, Nabuchodonosor voulut chasser de la Syrie et de la Palestine les Égyptiens qui en étaient maîtres depuis quelques années. Il marcha sur Charcamis, la principale place forte du pharaon, mit en déroute l’armée ennemie, et, poursuivant sa route vers le sud, reçut l’hommage de tous les rois du pays. Il se rendit de nouveau en Syrie pour y étouffer les mouvements de révolte qui s’y produisaient sans cesse. C’est dans une de ces expéditions qu’il mit fin au royaume de Juda. Voir Nabuchodonosor 1, t. iv, col. 1437. Cf. P. Dhorme, Les pays bibliques et l’Assyrie, dans la Revue biblique, 1910, p. 54-75, 179-199, 368-390, 501-520 ; 1911, p. 198-218.

3° Les Perses. — L’empire babylonien étant tombé aux mains des Perses, la Syrie fut soumise à ces nouveaux maîtres. Ceux-ci virent dans la variété des éléments que renfermait chaque région de leur immense territoire une garantie de paix pour le souverain. Ils laissèrent donc subsister côte à côte les royaumes et les nations tributaires, et conservèrent à tous leurs dynasties locales, leur législation particulière, leur religion. Darius I er distribua l’ensemble de son empire en différentes circonscriptions. La Syrie fit partie de VArabayd, qui allait du Khaburau Leïtani, au Jourdain et à l’Oronte. Cf. Inscriptions de Persépolis, dans F. H. Weissbach, Die Keilinschriften der Achâmeniden, Leipzig, 1911, p. 82-83. Il mit à la tête de ces provinces des satrapes ; mais, pour ne pas concentrer dans les mêmes mains l’autorité civile et le commandement militaire, il adjoignit à ceux-ci deux autres officiers, le secrétaire royal et le général ; tous trois, indépendants l’un de l’autre, relevaient directement du roi. Cf. G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, 1895-1899, t. iii, p. 686, 688. C’est ainsi que la Syrie suivit les vicissitudes du royaume des Perses. Voir Perse, t. v, col. 449 ; Satrape, col. 1497.

4° Les Séleucides. — Après n’avoir été longtemps qu’une province du vaste empire de Sargon, de Nabuchodonosor, de Darius et d’Alexandre, la Syrie retrouva son indépendance et joua un rôle important sous les Séleucides, qui régnèrent de l’an 312 à l’an 65 avant J.-C. Cependant l’étendue de ce royaume varia aux diverses époques de son histoire Le fondateur, Séleucus I er Nicator, se bâtit une magnifique capitale sur l’Oronte, Antioche, qui fut, de longs siècles, la reine de l’Orient. Il construisit aussi ou agrandit d’autres villes, comme Séleucie, Apamée, Laodicée, Edesse, Bérée. L’histoire des Séleucides n’est qu’une triste énumération de tragédies domestiques, de révoltes et de guerres malheureuses. Pour le tableau chronologique des rois de Syrie, voir Ère des Séleucides, t. ii, col. 1906. Leurs possessions étaient disséminées sur une trop grande étendue et vulnérable par trop d’endroits pour rester longtemps intactes. Les rois d’Egypte, du reste, ne cessaient d’encourager les peuples à la révolte. Vers 124-123, la Syrie fut partagée entre plusieurs souverains de la même race. Fatigués de ces dissensions, les Syriens se donnèrent à Tigrane, roi d’Arménie, et finirent par accueillir avec joie Pompée, qui assura leur tranquillité en réduisant le pays en province romaine. Pour les démêlés des rois de Syrie avec les juifs, voir Machabées, t. iv, col. 479. Voir Séleucides et la bibliographie, col. 1579.

5° Les Romains. — Devenue province romaine en 65 avant J.-C, la Syrie fui administrée par des propréteurs. Le Nouveau Testament, Luc, ii, 2, cite seulement le nom de celui qui était en fonction lors du recensement fait en Judée, à l’époque de la naissance de Notre-Seigneur. Voir Cyrinus, t. ii, col. 1186. Jusqu’à quel point les procurateurs de Judée leur étaient-ils soumis ? Voir Procurateurs romains, col. 689. Nous donnons ici la liste des gouverneurs de Syrie de 65

avant J.-C. à 69 après J.-C. d’après E. Schûrer, Geschichte desJûdischen Volkesim ZeitalterJesuChristi, Leipzig, 1901, t. i, p. 304-337.

I. Fin de la répudlique (65-30 av. J.-C.) M. iEmilius Scaurus ….. 65-62

Marcius Philippus 61-60

Lentulus Marcellinus ….. 59-58

A. Gabinius 57-55

M. Licinius Crassus ….. 54-53

C. Cassius Longinus 53-51

M. Calpurnius Bibulus …. 51-50

Q. Metellus Scipio …… 49-48

Sextus Csesar. 47.46

Cæcilius Bassus. 4g

C. Antistius Vêtus …… 45

L. Statius Murcus …… 44

C. Cassius Longinus ….. 44.42

Decidius Saxa. 41-40

P. Ventidius. 39-38

C. Sosius 38-37

L. Munacius Plancus. …. 35

L. Calpurnius Bibulus …. 32-31 ?

II. Empire (30 av. J.-C. -70 ap. J.-C).

Q. Didius 30

M. Messalla Corvinus 29

M. Tullius Cicero 28 ?

Varro jusqu’à 23

M. Agrippa 23-13

M. Titius vers 10

C. Sentius Saturninus …. 9-6

P. Quintilius Varus 6-4

P. Sulpicius Quirinius …. 3-2 ?

C. Cœsar 1 av. J.-C.-4ap.J--C ?

L. Volusius Saturninus… 4-5

P. Sulpicius Quirinius …. 6 ss.

Q. Cæcilius Creticus Silanus. 12-17

Cn. Calpurnius Piso 17-19

L. jElius Lamia …. jusqu’à 32

L. Pomponius Flaccus …. 32-35 ?

L. Vitellius 35-39

P. Petronius 39-42

C. VibiusMarsus 42-44

C. Cassius Longinus 45-50

C. Ummidius Quadralus… 50-60

Cn. Domitius Corbulo 60-63

C. Cestius Gallus 63-66

C. Licinius Mucianus 67-69

L’étendue de la province de Syrie changea constamment au 1 er siècle avant notre ère. Pompée restaura les franchises des nombreuses villes grecques dans un sens aristocratique. Chez les peuples nomades, on maintint les dynastes, responsables et tributaires. Le royaume de Chalcis changea plusieurs fois de limites et de possesseurs. La tétrarchie d’Abilène passa en 44 sous le gouverneur de Judée, puis sous le légat de Syrie. Damas, tributaire, mais administrée par un ethnarque des rois nabatéens, fut incorporée à la Syrie, probablement sous Néron. La Judée avait été de fait annexée dès le commencement. On sait comment Ilérode y fut établi roi et ses fils se partagèrent ses domaines. Elle fut ensuite gouvernée par des procurateurs, subordonnés au légat de Syrie. — Cf. Schôpflin, Chronologia Romanorum Syrise prxfectorum, dans les Commentationes historiées et cHticse, Bàle, 1741, p. 465-497 ; H. Gerlach, Die rômischen Statthalter in Syrien und Judâa von 69 vor Christo bis 69 nach Christo, Berlin, 1865 ; Mommsen et Marquardt, Manuel des antiquités romaines, t. ix, et x, trad. Weiss et Lucas ; V. Chapot, art. Provincia, dans le Dictionnaire des antiquité »