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SYRIE


parmi lesquels Irhulêni de Hamath et Achab d’Israël, avec Adad-idri pour chef. La bataille eut lieu à Qarqar, près de l’Oronte, probablement là où fut plus tard Apamée. Les princes ligués furent battus. Cf. Monolithe, col. ii, 78-101 ; E. Schrader, Keilinschr. Bibl., t. 1, p. 170-175 : Amiaud et Scheil, Les inscriptions de Salmanasar II, Paris, 1890, p. 40-43. Salmanasar n’usa pas de sa victoire contre Damas, qui refît ses forces pour une ligue nouvelle. Cinq ans plus tard, en 849, il fut obligé de reprendre le chemin du pays de IJattu et de Hamath et de combattre à nouveau les rois coalisés, qui furent encore défaits. En 846, il voulut frapper un dernier coup. Cf. Obélisque et Inscription des taureaux, dans Amiaud et Scheil, Les inscriptions de Salmanasar II, p. 52-57 ; F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, Paris, 1896, t. iii, p. 475-477. Sur Adad-idri, on peut voir P. Dhorme, Les pays bibliques et l’Assyrie, dans la Revue biblique, 1910, p. 63-64, 70-72. La lutte cependant, reprit avec Hazaël de Damas, qui osa supporter seul le choc de l’Assyrien. Il commença par se fortifier dans la partie nord de l’Anti-Liban, afin d’arrêter lenvahisseur ; mais, chassé de ses positions, il fut obligé de se replier sur Damas, où Salmanasar l’enferma. Celui-ci partit ensuite pour les montagnes du Hauran, dévasta ces régions, et, revenant vers la côte, reçut le tribut des Tyriens, des Sidoniens, et de Jéhu d’Israël. Cf. Obélisque de Nimrud, dans E. Schrader, Keil. Bibl., p. 140-143 ; Fragment d’annales de Salmanasar II, estampage conservé au British Muséum, dans Frd. Delitzsch, Assyrische Lesestûcke, Leipzig, 4e édit., 1900, p. 51.

Après toutes ces expéditions, Salmanasar II laissa répit à la Syrie. Les royaumes de Damas et de Hamath, d’Israël et de Juda auraient dû en profiter pour s’unir contre les invasion futures. Ils passèrent leur temps à s’entre-déchirer. Hazaël chercha à établir sa prépondérance sur ses voisins. Pour ses luttes avec Israël et Juda, cf. IV Reg., viii, 28-29 ; x, 32-33 ; xii, 17-18 ; xiii, 1-7, 22-23. Voir Hazaël, t. iii, col. 459. De son côté, le royaume de Hamath s’était relevé, grâce à l’affaiblissement de l’Assyrie sous le successeur de Salmanasar II. Un usurpateur, nommé Zakir, vit se Coaliser contre lui plusieurs rois, dont le chef était le fils d’Hazaël, Bénadad II (Bénadad III pour d’autres). Les alliés vinrent mettre le siège devant la ville de Hazrak, l’Hadrach de Zach., îx, 1 (voir Hadrach, t. iii, col. 394), qui devait se trouver entre Damas et Hamath. Zakir délivra la ville et, en témoignage de reconnaissance envers le dieu qui le protégea, éleva une stèle sur laquelle sont relatés ces faits. Cf. H. Pognon, Inscriptions sémitiques de la Syrie, de la Mésopotamie et de la région de Mossoul, Paris, 1908, p. 160. Le royaume d’Israël profita de l’échec de Bénadad pour reprendre les villes conquises par Hazaël. Cf. IV Reg., xiii, 24-25.

Cependant l’Assyrie revenait à ses desseins ambitieux. Adad-nirari III (811-783) vint assiéger dans Damas le successeur de Bénadad III (II), Mari’(que quelques-uns identifient avec Bénadad lui-même), et ramena ainsi la puissance de l’Assyrie aux frontières qu’elle avait eues à l’époque de Salmanasar II. Parmi ses conquêtes il compte les pays de Hatti, d’Amurru, de Tyr, de Sidon, d’Omri (royaume d’Israël), d’Édom et de Philistie. Cf. Inscription des dalles de Kalah, dans E. Schrader, Keil. Bibl., t. i, p. 190. Le même monarque eut à combattre une peuplade araméenne que nous avons mentionnée plus haut, les ltu’a, contre lesquels son successeur Salmanasar III (781-772) dut également guerroyer. Cf. Canon des éponymes avec notices, Keil. Bibl., t. i, p. 210-211. Le successeur de Salmanasar III, Asur-dân II (771-754), malgré un règne malheureux, fit plusieurs campagnes contre le nord de la Syrie. Le roi d’Israël, Jéroboam II, sut habile ment profiter de ces événements pour secouer le joug de Damas et de Hamath, reconquérir même des territoires perdus. IV Reg., xiv, 24-28.

Les tribus araméennes avaient, depuis un certain temps déjà, envahi la Mésopotamie et devenaient une menace perpétuelle pour l’Assyrie. Téglathphalasar III (745-727), qui en énumère trente-cinq, dit qu’il eut à lutter pendant tout son règne contre ces Araméens « qui habitaient sur les rives du Tigre, de l’Euphrate et du fleuve Surappu, jusqu’au fleuve Dknû (la Kerfia actuelle) aux bords de la mer inférieure (le golfe Persique). » Cf. Inscription de la tablette d’argile de Nimrud, 1. 5-10, Keil. Bibl., t. ii, p. 10-11. Mais il eut aussi à porter ses armes du côté de l’ouest, où Azriiahu de Iaudi (qu’on identifiait autrefois avec Azarias de Juda) avait groupé autour de lui plusieurs principautés des environs de Hamath. Vainqueur des rebelles, il transforma leurs territoires en provinces assyriennes. Cf. Annales, Keil. Bibl., t. ii, p. 26-27. Parmi les princes qui lui apportèrent le tribut, il mentionne Kuus-ta-aS-pi de Kummuh (Commagène), Rasin (Ra-sunnu ) de Damas, Manahem (Me-ni-hi-me) de Samarie, Hiram (Hi-ru-um-mu) de Tyr, Si-bi-it-ti-bi-’-li de Gébal, 1-ni-ili de Hamath, Pa-na-am-mu-u de Sam’al, etc. Cf. Annales, Keil. Bibl., t. ii, p. 30-31. Rasin II, dont il est ici question, s’étant ligué avec Phacée, roi d’Israël, contre Juda, Achaz implora le secours de Téglathphalasar III, qui mit à la raison les deux alliés. Voir Achaz, t. i, col. 130 ; Damas, III, Histoire, col. 1228 ; Phacèe, col. 178. En étendant ses conquêtes jusqu’au sud de la Palestine, le monarque développa la suprématie assyrienne dans des limites et avec une stabilité qu’elle n’avait pas connues autrefois.

Pour les campagnes de Salmanasar IV et de Sargon en Palestine, voir Salmanasar IV, col. 1377 ; Sargon, col. 1486 ; Samarie, col. 1401. Les tribus araméennes qui peuplaient le pays de Kaldu, les Sutû, les Puqudu, I les Bu a, les Blindant avaient réussi à asseoir sur le trône de BabylonieMérodach-Baladan. Sargon les soumit et les incorpora aux provinces assyriennes. Voir Mérodach-Baladan. t. iv, col. 1001. Mais il n’était pas facile de maintenir sous le joug ces peuplades toujours rebelles. Sennachérib (705-681) mentionne dix-sept de ces tribus qu’il appelle « les Araméens insoumis », et parmi elles les Gambulu, les Puqudu, les Nabatu, etc. Ses soldats eurent raison de ces bandes indisciplinées. Cf. Cylindre de Taylor, lig. 40-62, Keil. Bibl., t. ii, p. 8485. Tranquille du côté de l’est, le roi d’Assyrie voyait aussi dans l’impuissance de lui nuire les royaumes syriens de Hamath et de Damas. Israël n’existait plus ; restait Juda ; c’est de ce côté que Sennachérib portera ses armes. Voir Sennachérib, col. 1603. Asarhaddon (681-668) étendit les conquêtes de l’Assyrie jusqu’en Egypte. Parmi les « 22 rois de la terre de IJatti sur les côtes de la mer et au milieu de la mer » qui lui payaient tribut il compte : Ba’lu, roi de Tyr, Manassé (Mi-na-si’i), roi de Juda, QauSgabri, roi d’Edom, Musuri, roi de Moab, etc. Cf. Prisme brisé, Keil. Bibl., t. ii, p. 148-151. Ce fut probablement vers l’époque de sa campagne d’Egypte qu’il transporta en Samarie les peuplades dont il est question I Esd., iv, 2, 9. Voir Asarhaddon, t. i, col. 1058. Assurbanipal, pendant ses campagnes contre l’Egypte, vit les mêmes rois de IJatti et des côtes de la mer lui faire hommage de vassalité. Cf. Keil. Bibl., t. ii, p. 238-241. Mais ils se soulevèrent bientôt, à l’instigation de Samassumukin, le plus jeune de ses frères, qui voulait le supplanter. Le monarque les soumit en leur imposant des gouverneurs assyriens. Cf. Cylindre de Rassam, col. iii, lig. 96-106, Keil. Bibl., t. ii, p. 184-185 ; The cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. iii, pi. xxi, col. v, lig. 38-39. Manassé fut conduit prisonnier à Babylone. Voir Assurbanipal, t. i, col. 1144. Après la ruine de