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1929
1930
SYRIAQUES (VERSIONS) — SYRIE


synagogue du Caire qui avaient été recouverts au xiie siècle de Mischna hébraïque ont été édités : les cinq premiers, par G. H. Gwilliam : The Palestinian version of the Roly Scriptures. Five more fragments recently acquired by the Bodleian library, Oxford, 1893 (Anecdota oxoniensia, I, 5, trois planches) ; les deux derniers, par G. H. Gwilliam, F. G. Burkitt et J. F. Stenning, BibUcal and Patristic relies of the Palestinian Syriac Literature, Oxford, 1896 (Anecdocta oxon., i, 9). On trouve ici Sagesse ix, 8-Il et ix, 14-x, 2 ; D’autres fragments palimpsestes de même provenance ont été édités par M mes Lewis et Gibson : Palestinian Syriac Texts from palimpsest Fragments in the Taylor-Schechter collection, Londres, 1900. On trouve ici des passages du Pentateuque, des Prophètes et des Épitres paulines.

e) M. G. Margoliouth a édité, dans le Journal of the Royal Asiatic Society, octobre 1896, des leçons pour le rite de la bénédiction du Nil (Gen., ii, 4-19 ; II Rois, II, 19-22 ; Amos, ix, 5-19 ; Actes, xvi, 16-34) contenues dans le ms. or. 4951 du ISrit. Muséum : c’est une traduction du grec. Le texte grec a été édité par A. Dmitryewshi, Euchologia, p. 684-691, d’après un manuscrit du Sinaï. La liturgie du Nil peut donc provenir du Sinaï, elle aussi ; elle aurait été rédigée et traduite à l’usage de ses clients qui habitaient l’Egypte. M. Margoliouth a encore édité quatre fragments des Psaumes et de l’évangile de saint Luc, The Palestinian Syriac version of the holy Scriptures, Four recently discovered portions, avec fac-similé, traduction, introduction, vocabulaire et notes, Londres, 1897, voir, du même auteur, sur ces fragments, Proceedings of the Society of BibUcal Archæology, t. xviii (1896), p. 223-236, 275-285 ; t. xix, p. 39-60.

2° Caractère et importance de cette version. — Elle portait sur toute la Bible et comprenait aussi les deutérocanoniques. La langue est inculte et grossière, on y cherchait l’influence du chaldéen, peut-être pourrait-on aussi y chercher l’influence de l’arabe, l’orthographe est vague et arbitraire, elle tient plus de compte de l’oreille que de l’étymologie ; V écriture dérive de l’édessénien avec peut-être la préoccupation de le rapprocher de l’onciale grecque, cf. Land, Anecdota syriaca, IV, p. 212. Sur le dialecte, cf. Noeldeke, dans Zeitschrift der deutschen morgendt. Gesellschaft, t. xxil, p. 443 sq. ; Fr. Schwally, Idioticon des christlich. pal. Aramâisch, Giessen, 1893. La version faite sur le grec, même pour l’Ancien Testament, semble fidèle, le traducteur s’est borné souvent à transcrire les mots {, ’recs. M. Adler a relevé un certain nombre de leçons communes avec le Codex Bezse et a conclu que les manuscrits grecs utilisés pour l’évangéliaire appartenaientà la même famille que les manuscrits grecs de Thomas d’Harkel, p. 201 ; cependant cette version a des caractères d’un grand nombre de manuscrits et ne concorde avec aucun d’eux, ni pour l’uvangile, ni pour les Psaumes, Land, Anecdota syriaca, iv, 199 ; elle diffère aussi des autres versions syriaques. La date de la traduction peut sans doute être fixée vers le vie siècle. Elle nous représente des manuscrits grecs du VIe au Ve siècle, mais on ne sait si elle n’a pas subi de retouches et son caractère composite en rend l’utilisation difficile pour la critique des textes grecs.

3° Origine de la version syro-palestinienne. — On l’a rapprochée à tort de Jérusalem. Le manuscrit xix du Vatican a été écrit par Élie, prêtre d’Aboud, dans le monastère de Moyse, dans la ville d’Antioche au bourg d’Adqous. Assémani a proposé de lire’/** » ae ^ au lieu de. /v<a À » J et a traduit : in urbe Anliochia dilionis

{Urbis) sanctse. C’est la seule raison pour lequelle on a donné à cet Évangile le nom de Hierosolymitanum et au dialecte celui de Palestinien. En réalité El-Douqs

est un village près d’Antioche et Aboud est situé entre Jaffa et Césarée. Tous les fragments syro-palestiniens que l’on possède aujourd’hui proviennent donc de la région d’Antioche-Damas et du Sinaï. Ce fait établi, comme on savait depuis Assémani que l’évangéliaire romain offrait la même disposition de leçons que chez les melkites, Land, loc.cit., 202, il devenait facile de conclure que tous les fragments syro-palestiniens sont des restes de livres d’offices à l’usage de certaines communautés de rite melkite. Ils diffèrent des livres officiels melkites d’aujourd’hui.

Bibliographie. — Elle a été relevée dans le plus grand détail par M. Eb. Nestlé dans Syrische Grammatik, 2e éd., Berlin, 1888, p. 17 sq., et dans Realencyklopâdie fur protest. Théologie und Kirche, 3e édition, Bibelûbersetzungen, t. iii, col. 117 sq., et reproduite par M.Rubens Duval, dans La littérature syriaque, 3e éd., Paris, 1907. Voir aussi W. Wright, À short history of syriac Literature, in-8°, Londres, 1894. Mentionnons ici : 1° Ancien Testament. Aux principales éditions indiquées plus haut, i, 3° et n ; 2°, ajoutons celles du Psautier qui a été édité souvent à cause de son utilité liturgique : Th. Erpenius, Psalmi Davidis régis et prophètes, lingua syriaca, Leyde, 1625, édition princeps avec version latine, rééditée à Halle, 1768. Gabriel Sionita, Liber Psalmorum Davidis régis…, Paris, 1625, donnée aussi comme édition princeps et réimprimée dans les Polyglottes de Paris et de Londres, et dans l’édition de

5. Lee. Joseph David, Psalterium syriacum… oui accedunt x cantica sacra, Mossoul, 1877. Psalterium tetraglottum par S. G. F. Perry et E. Nestlé, Tubingue, 1879, contient le syriaque. P. Bedjan a imprimé le Psautier à la fin du Breviarium Chalda ; .cum, Paris, 1887. Une édition a été donnée à Ourmia, en 1891, par la mission protestante. Voir L. Schermann, Orientalische Bibliographie, 8°, 1887 sq., xxie année (pour 1907), Berlin, 1908-1909. E. Barnes, The Peshitta Version of 2 Kings, dans The journal oftheol., Studies, t. xi (1910), p. 533-542.

F. Nau.

    1. SYRIE##

SYRIE (hébreu : ’Ardm ; Septante : Supia), pays situé sur la côte orientale de la Méditerranée, habité primitivement par les Araméens et des peuples d’origine différente, englobé plus tard dans le royaume des Séleucides, puis devenu province romaine. Gen., xxviii,

6, 7 ; Jud., iii, 10 ; I Mach., iii, 13, 41 ; Matth., iv, 24 ; Luc, II, 2, etc. Nous avons à en étudier les noms et les limites, qui ont varié avec le temps, la géographie et l’histoire générale, la religion.

I. Noms. —La Bible hébraïque appelle régulièrement ce pays mu, ’Ardm, nom que porte le cinquième fils

T - :

de Sem, père des tribus araméennes. Gen., x, 22, 23 ; III Reg., XV, 18 ; xx, 1, 20, 21, etc. On retrouve ce nom dans les inscriptions assyriennes, mais avec une application plus restreinte, sous les formes Aramu, Arumu, Arimu et Arma. Cf. E. Schrader, Die Keilinschriften und das Alte Testament, Giessen, 1883, p. 115-116 ; Fried. Delitzsch, Wo lag das Paradies ? Leipzig, 1881, p. 257-258. Les Septante le traduisent par 2-jpfa, excepté : Jud., x, 6, où on lit, Cod. Vat., ’ApàS, dans d’autres manuscrits’Apip. ; Is., vii, 1, 2, 4, 5, 8, où se rencontre le même mot’Apixii, ; I Par., XIX, 19 ; Is., xvii, 3, où il y a 2-jpoc, et Jer., xxxv, 11.’Aroupfot. Dans trois endroits, II Reg., viii, 12, 13 ; III Reg., xi, 25, ils ont lu n’m, ’Edôm, au lieu de ai* ; ’Ardm, en mettant *I80u|iaîa et’Eôwji. La Vulgate porte régulièrement Syria. On croit généralement que les noms de Svipîoe, Sûpioi, S-Jpcu, sont des abréviations de’Afftrupïa, ’A(j(iûpioi, A<i<Tupoi, et datent du temps de la domination assyrienne sur les contrées araméennes. On remarque, en effet, qu’Homère, II., p, 783, et Hésiode, Theog., v, 304, ne connaissent encore les habitants du pays que sous la dénomination de’Afppai,