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1924
SYRIAQUES (VERSIONS)


texte de l’Apocalypse qui semble provenir de la version héracléenne. En 1630, Pococke publia à Leyde les quatre Épitres catholiques qui manquaient dans la version Peschitto, d’après un manuscrit de la Bodléienne d’Oxford (Or. 119) qui représente peut-être la Philoxénienne. Cf. John Gwynn, The older SyriacVersion of the four minor catholic Epistles, dans Hermathena, n. xvi (t. vu), 1890, p. 281-314. Quant à l’épisode de la femme adultère qui manquait à l’origine dans la Peschitto, il y en avait au moins trois traductions différentes dès le temps de Mara, vers 520. Cf. Bernstein, Zeitsch. der deutschen morg. Gesellsch., t. viii, p. 397 ; Gwynn, On a syriac MS. belonging to the collection of archbishop Ussher, Dublin, 1886, dans les Transactions of the Royal Irish Academy, t. xxvii, 8. Louis de Dieu l’édita, en 1627, d’après un manuscrit d’Ussher. C’est la Peschitto ainsi complétée que toutes les éditions suivantes ont reproduite. Parmi ces dernières signalons l’édition Gutbir, Hambourg, 1664, à cause du lexique syriaque qui lui fut ajouté en 1667. L’édition de Leusden et Schaaf, Leyde, 1708, était aussi accompagnée d’un lexique, 1709. La première partie jusqu’à Luc, xviii, 27, porte surtout des voyelles nestoriennes, la fin, imprimée après la mort de Leusden, porte plutôt des voyelles jacobites. Cette édition était regardée comme la meilleure et a été utilisée par Tischendorf pour relever les variantes de la Peschitto. Signalons encore les éditions de la société biblique anglaise, dont la première a été donnée par Samuel Lee en 1816 et delà société biblique américaine, dont la première édition donnée par J.Perkins(Ourmiah, 1841), d’après des manuscrits nestoriens, a été reproduite plusieurs fois à New-York. L’imprimerie des Dominicains de Mossoul a publié le Nouveau Testament en 1891. Enfin une édition critique des Évangiles vient d’être donnée par P. E. Pusey et G. H. Gwilliam, Tetrævangelium sanclum, simplex Syrorum versio, Oxford, 1901. La bibliographie complète a été donnée par M. Nestlé, dans sa grammaire syriaque et la Realencyklopâdie fur prot. theol., 3e édit., article Bibelûbersetzungen, t. iii, col. 167.

3° L’évangrtiaire de Cureton. — En 1858, paraissait à Londres une ancienne version syriaque différente de la Peschitto sous le titre : Remains of a very ancient Recension of the four Gospels in syriac, hintherto unknown in Europe, discovered, edited and translated by W. Cureton, xcx et 87 pages. C’était l’édition du manuscrit de Londres add. 14451, qui compte 88 feuillets, mais les feuillets 12-15 et 88 sont des restitutions du XIIe et du XIIIe siècle. Trois autres feuillets du même manuscrit ont été apportés d’Egypte à Berlin par H. Brugsch ; ils furent édités par jEmilius Rœdiger dans Monatsbericht der Kœnigl. Preussischen Akademie d. Wiss. zu Berlin, 1872, p. 557-559 et 1-6, puis réédités par W. Wright, Fragments of the Curetonian Gospels, Londres, 1872. Ce manuscrit, d’après Cureton, serait du milieu du Ve siècle ; il contient Matthieu, i, i-viii, 22 ; x, 32-xxih, 25 ; Marc, xvi, 17-20 ; Jean, i, 1-42 ; iii, 6-vn, 36 ; [vu, 37-52 ; viii, 12-19 ; ] xiv, 10-12, 16-18, 19-23, 26-29 ; Luc, ii, 48-m, 16 ; vii, 32-xv, 21 ; [xv, 22-xvi, 12 ; xvii, 16-23 ; ] xvii, 24-xxiv, 44. Les passages entre crochets figurent sur les feuillets de Berlin. Les feuillets 12-15 récemment ajoutés, comme nous l’avons dit, portent Matth., viii, 23-x, 31 d’après la Peschitto et le feuillet 88 porte Luc, xxiv, 41 à la fin. Le texte syriaque de Cureton a été retraduit en grec par J. R. Crowfoot, Fragmenta evangelica quse ex anliqua recensione Novi Testamenti (Peschito dictae) o Gui. Curelono vulgata sunt, grâce reddita textuique syriaco editionis Scharfianse et grseco Scholzianae (ideliter collata, Londres, 1870-1871. Wildeboer a relevé une liste des variantes que ce texte syriaque ajoute à l’édition de Tischendorf : De waarde der nyrische Evangelien door Cureton ontdekt en uitgegeven^

Leyde, 1880. Enfin, en 1885, Fr. Bæthgen a donné une nouvelle reconstruction du grec : Der griechische Text des Curetonschen Syrers wiederhergeslellt, Leipzig.

4° Le palimpseste syriaque du Sinai. — Il fut découvert par M me Smith Lewis et M me Dunlop Gibson qui en photographièrent quelques pages dans un premier voyage et la totalité dans un second. Cf. How the codex was found, a narrative of two visits to Sinaï fromMrs. Lewis’s Journal* 1892-1893, by M™ Dunlop Gibson. Les photographies étaient plus petites que l’original et il fallut un troisième voyage pour terminer le déchiffrement, auquel prirent part les professeurs Bensly, Rendel Harris et Burkitt. Ce voyage fut raconté par M me Bensly : Our joumey to Sinaï, a visit to the couvent of St. Catarina, Londres, 1896. Le texte et une traduction anglaise parurent en 1894 : The four Gospels in syriac, transcribed from the Sinaitic palimpsest by R. L. Bensly, J. R. Harris, F. C. Burkitt, with an introduction by Agnes Smith Lewis, Cambridge ; et À translation of the four Gospels from the syriac palimpsest by Agnes Smith Lewis, Cambridge ; et À translation of the four Gospels from the syriac palimpsest by Agnes Smith Lewis, Londres. En 1896, à la suite d’un nouveau voyage fait au Sinaï au printemps de l’année 1895, M rs Smith Lewis a publié un complément à l’édition précédente : Some pages of the four Gospels retranscribed from the sinaitic palimpsest, Londres. M. Burkitt a réédité le texte de Cureton avec une traduction anglaise et a donné en notes les variantes du palimpseste du Sinaï avec certains passages du Diatessaron ; dans un second volume le même auteur expose ses recherches et ses conclusions sur les anciennes versions du Nouveau Testament : Evangelion da-Mepharreshê. The Curetonian Version of the four Gospels with the readings of the Sinai palimpsest and early syriac patristic évidence, edited, collected and arrangea, 2 in-4°, Cambridge, 1904. M. Cari Holzhey a donné les variantes parallèles des manuscrits Cur. et Sin. : Der neuentdeckte Codex syrus Sinaiticus, Munich, 1896. Cette même année, M. Alb. Bonus éditait à Oxford un travail analogue : Collatio codicis Lewisiani rescripti Evangeliorum sacrorum syriacorum cum codice Curetoniano, cui adjectse sunt lectionese Peshitto desumptœ. Enfin M. A. Merx a traduit en allemand et commenté le texte syriaque, Die vier kanonischen Evangelien, Berlin, 1897, 1902, 1905. Le manuscrit du Sinaï portait comme texte supérieur des vies de saintes femmes écrites en 778 de notre ère par Jean le stylite de BeitMarQonoun, monastère de la ville de Mearrath Mesrén, dans le district d’Antioche. Ces vies ont été éditées par Agnès Smith Lewis : Select narratives of holy women from the Syro-Antiochene or Sinai palimpsest, Londres, 1900. Pour écrire ces vies, Jean le stylite a utilisé l’évangéliaire syrien, une partie d’un Évangile grec de saint Jean et quelques feuilles des actes de saint Thomas. Il manque malheureusement dix-sept feuilles de l’Évangéliaire syrien ; lesl42 qui ont été retrouvées, sur lesquelles Jean a récrit les vies mentionnées plus haut, comprennent : Matth., i, i-vi, 10 ; viii, 3-xii, 1 ; xii, 31xiv, 13 ; xiv, 31-xvi, 15 ; xvii, 11-xx, 24 ; xxi, 20-xxv, 12 ; xxvi, 17-xxviii, 7 ; Marc., i, 12-44 ; ii, 21-m, 21 ; iv, 2-iv, 16 ; iv, 41-v, 26 ; vi, 5-vm, 15 ; viii, 26-xii, 19 ; xii, 30-xv, 4 ; xv, 19-xvi, 8 ; Luc, i, 1-16 ; i, 38-vi, 6 ; vi, 15rx, 13 ; ix, 27-x, 6 ; x, 11-xi, 13 ; xi, 32-xih 12 ; xiii, 22xvii, 16 ; xvii, 22-xxiv, 53 ; Joa., i, 25-47 ; ii, 16-m, 31 ; iv, 7-37 ; v, 12-19 ; v, 46-vi, 20 ; vi, 31-vu, 11 ; vii, 16viii, 22 ; viii, 26-41 ; viii, 44-x, 38 ; xi, 5-xii, 28 ; xii, 47xv, 7 ; xv, lô-xvii, 13 ; xvii, 21-xviii, 31 ; xix, 40-xxi, 25. Il a d’ailleurs quelques fragments qui n’ont pu être déchiffrés et, par suite, quelques lacunes qui portent ou sur quelques mots ou même sur des versets. L’édition reproduit le manuscriUigne pour ligne afin de faciliter