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PHARAÏ — PHARAN


    1. PHARAI##

PHARAI (hébreu : Pa’urai ; Septante : 0-àpæosp-/i, par corruption de « Êaapai o 'Apëî), un des vaillants soldats de David. II Reg., xxiii, 35. Dans I Par., xi, 37, il est appelé Naaraï. Voir Naaraï, col. 1428. Il était d’Arab, ville de la tribu de Juda, de Arbi, dit la Vulgate. II Reg., xxiii, 35. Voir Arbi, t. i, col. 886.

    1. PHARAM##

PHARAM (hébreu : Pir’dm ; Septante : <Mwv ; Alexandrinus : $£paà[i), roi amorrhéen de Jérimoth, du temps de Josué, qui avec trois autres rois du sud de la Palestine répondit à l’appel d’Adonisédec roi de Jérusalem et marcha avec eux contre les Gabaonites qui s'étaient soumis aux Israélites. Jos., x, 3. Ils furent tous battus par Josué devant Gabaon et s'étant enfuis, ils se réfugièrent dans la caverne de Macéda, mais ils y furent pris et mis à mort, après qu’on leur eut mis le pied sur le cou (voir Pied), par ordre du vainqueur, puis pendus à cinq poteaux et enfin ensevelis dans la caverne. Jos., x, 10, 20-27.

    1. PHARAN##

PHARAN (hébreu : Pâ'rân ; Septante : 4>apâv), nom d’un désert de l’Arabie Pétrée, d’une chaîne de montagnes et, d’après certains commentateurs, d’une localité.

1. PHARAN (DÉSERT de) (hébreu : midbâr-Pd’ran, Gen., xxi, 21 ; Num., x, 12 ; xiii, 1, 4, 27 (hébreu : xii, 16 ; xiii, 3, 26) ; 1 Reg., xxv, 1 ; Septante : èprijjio ; $apâv, Num, , xiii, 4, 27 ; to-3 <t>apàv, Num., x, 12 ; xiii, 1 ; Gen., xxi, 21 ; Septante : <ï>apàv AîyÛtitou), désert de l’Arabie Pétrée, appelé aujourd’hui Badiet-et-Tih, « désert de l'Égarement », parce que les Israélites y errèrent plusieurs années. Num., xiv, 32-33.

I. Identification. — Le désert de Pharan est formé par le large plateau de l’Arabie Pétrée qui est borné à l’est par la partie de la vallée de PArabah, s'étendant du sud de la mer Morte au golfe Élanitique (voir Arabah, t. i, col. 821) ; à l’ouest par le désert de Sur, Gen. xvi, 7 (voir Sur) ; au sud par le Djebel et-Tih, et au nord par les montagnes des Amorrhéens, c’est-à-dire par la frontière méridionale du pays de Chanaan, Deut., i, 19-20, ou de la Palestine, aux environs de Bersabée. Voir H. S. Palmer, Hinai from the fourlh Egyptian dynasty to the présent day, Londres, 1878, p. 198, 205 ; E. H. Palmer, The désert of the Exodus, 1831, t. ii, p. 508-510.

IL Description. — Le Badiet et-Tih est un grand plateau désert qui compte environ deux cent quarante kilomètres de longueur, du sud au nord, et à peu près autant de largeur. Dans sa longueur il est coupé par l’ouadi el-AHsch, qui le divise ainsi en deux parties. La partie orientale, plus élevée que la partie occidentale, est un plateau calcaire d’une surface irrégulière, une contrée montagneuse coupée de grands et de petits ouadis dont beaucoup se dirigent vers le nor.d. Le côté méridional se termine en un long escarpement, abrupt vers le sud et s’abaissant doucement vers le sud-est.

La surface du plateau est aride, sans physionomie marquée, et son aspect n’est relevé que par quelques groupes isolés de montagnes. La contrée est presque sans eau, à l’exception de quelques sources, entourées de tamaris et d’acacias et fréquentées par les gazelles dans les grands ouadis ; l’eau ne s’obtient souvent dans le lit des ouadis qu’en creusant de petits puits, thémail, et en la puisant avec la main. À peu près partout, le terrain est très dur et recouvert de petits cailloux. Malgré l’aridité du sol, une grande quantité d’herbes brunes et desséchées sont éparses à la surface, et fournissent un combustible pour le campement. Pendant la plus grande partie de l’année, le terrain semble brûlé et mort ; mais il arrive, avec la pluie', à une vie soudaine. Dans les ouadis, la végétation est beaucoup plus abondante que dans les plaines. Là, il y a toujours

des pâturages suffisants pour les chameaux ; çà et là même, quelques endroits sont susceptibles de culture. E. H. Palmer, The Désert of the Exodus, t. ii, p. 327348.

III. Histoire. — 1° Le nom de Pharan est mentionné pour la première fois dans la Genèse, xiv, 6. L’auteur sacré indique dans son récit la limite septentrionale du désert et l’extrême point sud qu’atteignit l’expédition de Chodorlahomor et de ses alliés contre les rois de la Pentapole et les pays voisins. Après avoir battu les Raphaïm, les Zuzim et lesÉmim, les confédérés battirent aussi « les Chorréens ou Horréens, dans les montagnes de Séir, jusqu'à 'Êl-Pdrân, qui est près du désert. » La Vulgate traduit 'Êl-Pdrdn, par campestria Pharan, « plaine de Pharan », les Septante, par ri xepéëevOoç toû $apdtv, « le térébinthe de Pharan ». Plusieurs savants modernes croient que 'Êl-Pâràn désigne la ville d’Aila ou Élath. Voir Élath, t. ii, col. 1643. Le texte est trop peu précis pour qu’on puisse trancher la question avec certitude. D'Êl-Pdrân, les envahisseurs n’ayant rien à piller dans le désert de Pharan, ne poussèrent pas plus loin vers le sud ; ils se dirigèrent vers la fontaine de Masphath ('En Mispât), qui est le même lieu que Cadès, Gen., xiv, 7, situé dans le désert de Pharan. Cadès est placé plusieurs fois dans le désert de Sin, Num., xx, 1 ; xxvii, 14 ; xxxui, 36 ; Deut., xxxii, 51, mais Sin était le nom particulier de la partie septentrionale du désert de Pharan. Cf. Num., xiii, 27 (26). Voir Cadès 1, t. ii, col. 21. — 2° Dans le désert de Pharan habita Ismaël, fils d’Abraham et de sa servante Agar, que Sara fit chasser afin qu’Isaac devînt seul héritier des biens paternels. Gen., xxi, 10, 21.-3° Mais le désert de Pharan doit sa principale renommée à ce que les Israélites y ont erré pendant trente-huit ans : il a été ainsi le théâtre des événements les plus remarquables de l’histoire du peuple de Dieu pendant cette période. Voici les principaux. Mais tout d’abord, comme semblent l’exiger les textes bibliques, prenons le désert de Pharan dans un sens moins restreint et étendons-le jusqu’au massif du Sinaï. — Le premier épisode saillant est l’incendie d’une partie du camp d’Israël à Tab'êrâh, Num., xi, 1-3, en punition des murmures du peuple contre Dieu et contre Moïse. Voir Embrasement, t. ii, col. 1729, et Incendie, t. iii, col, 864. Plusieurs sont d’avis qu’on pourrait l’identifier avec la station Qibrôt-Hattaâvah. Cf. Lagrange, L’itinéraire des Israélites, dans la Revue biblique, 1900, p. 275. — Qibrôt-Hattaâvah était en tout cas dans le voisinage. Cette localité fut ainsi appelée, « Sépulcres de concupiscence », comme traduit la Vulgate, à cause des nombreux Israélites qui y furent frappés par la main de Dieu, à la suite de leurs murmures contre la manne, lors du second envoi des cailles. Num., xi, 4-6, 31-34. Voir Sépulcres de conGUPISCENCÉ. — De Qibrôt-Hattaâvah les Hébreux se mirent en marche pour Haséroth, autre endroit du désert de Pharan, pris dans un sens plus large. Voir Haséroth, t. iii, col. 445. C’est là que Marie, sœur de Moïse, de concert avec Aaron, parla contre son frère. Frappée de la lèpre, elle fut séquestrée sept jours hors du camp, et le peuple dut attendre sa guérison pour se remettre en voyage. Num., xii. — Partant d’Haséroth les Israélites gagnèrent le sommet du plateau d’et-Tih, et allèrent planter leurs tentes dans le désert de Pharan, au sens strict du mot, c’est-à-dire dans la partie de cette solitude qui renfermait Cadès (Aïn-Qadis). Il ne fallut pas moins de dix-neuf étapes pour atteindre ce terme final. Les dix-neuf stations, dont plusieurs nous restent inconnues, sont énumérées Num., xxxiii, 17-36. Cf. Lagrange, L’itinéraire des Israélites, dans la Revue biblique, 1900, p. 277 ; L. de Laborde, Commentaire géographique sur l’Exode et les Nombres, in-f°, Paris, 1841, p. 120-127. À Cadès, située dans la partie septentrionale du désert de Pharan qu’on appelle aussi