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1905
1906
SYNAGOGUE — SYRACUSE


v, 4 ; Megilla, iv, 3, 5-7 ; Sota, vii, 6. — Sur les réunions de la synagogue, on peut voir les descriptions de Philon, De septenar., 6 ; Hypoth., i, t. ii, p. 282, 630.

3° Époque des réunions. — Une première réunion avait lieu le matin du sabbat dans l’ordre précédemment décrit. Une seconde réunion se tenait l’après-midi du même jour, mais on n’y lisait que la Loi et trois lecteurs seulement se succédaient. Megilla, iii, 6 ; iv, 1. On se réunissait encore en semaine, le lundi et le jeudi, et à la néoménie ; ce dernier jour, on se contentait de quatre lecteurs. Megilla, iv, 2. Tous les jours de fête avaient aussi leurs réunions, avec des lectures assignées d’avance. Megilla, iii, 5, 6. On pouvait même venir à la synagogue tous les jours pour prier en commun. Il ne paraît pas que l’assistance aux séances ait été obligatoire, surtout les jours de la semaine ; sinon, il n’eût pas été nécessaire de recourir à l’institution des « dix oisifs ». — On se rendait aussi à la synagogue pour circoncire les enfants. Voir Circoncision, t. ii, col. 776.

4° Juridiction de la synagogue. — On voit qu’après le retour de la captivité, on retranchait de l’assemblée ceux qui n’obéissaient pas aux ordres émanés de l’autorité. I Esd., x, 8. À l’époque évangélique, ce pouvoir d’exclusion était exercé dans chaque synagogue, non par le chef seul, mais par le conseil des anciens, et spécialement par ceux qui prenaient de plus en plus d’influence sur la direction morale du peuple, ies scribes. Moed katan, iii, 1, 2. On prononçait contre certains membres de la communauté, soit le niddây, ou exclusion temporaire, soit le hêrém, anathème ou retranchement définitif de la communauté. Voir Anathème, t. i, col. 518. Les évangélistes font plusieurs fois allusion à ces sortes de sentences. La synagogue pouvait àcpopïÇeiv, separare, mettre de côté. Luc, vi, 22. On était alors àTtoo’jvâfwTo ; , extra synagogam, hors de la synagogue. Joa., ix, 22 ; xii, 42 ; xvi, 2. La Mischna ne fait ordinairement allusion qu’à l’exclusion temporaire. Taanith, iii, 8 ; Eduyoth, v, 6 : Middotli, ii, 2. Quand l’Evangile fut prêché, les Juifs, dans leurs synagogues, prononcèrent l’anathème contre les chrétiens en général, mais sans pouvoir donner aucune suite à leur sentence. Cf. S. Justin, Dial. cum Tryph., 16, t. VI, col. 512.

5° Les synagogue^ et la prédication évangélique. — On voit que les synagogues exerçaient sur la vie religieuse d’Israël une influence beaucoup plus pratique et efficace que le Temple. Le Temple était le centre unique du ritualisme mosaïque. Mais l’enseignement, c’est-à-dire la formation de la conscience religieuse, se donnait dans les synagogues. Cet enseignement atteignait tous les Juifs, jusque dans les moindres centres, en Palestine et à l’étranger ; il créait et entretenait entre tous les Israélites du monde une communauté de foi, d’espérances et de vie qui constitua le vrai lien de la nationalité juive et survécut à la destruction du Temple. Comme la parole était accordée, dans les synagogues, à quiconque pouvait la prendre honorablement, les Apôtres et les autres prédicateurs évangéliques d’origine juive, trouvèrent dans chacune d’entre elles une chaire et un auditoire tout préparés. Il y eut là un moyen disposé par la Providence pour frayer la voie à lévangélisation. Sans doute, les synagogues devinrent souvent des foyers d’opposition très vive contre le christianisme. Saint Jean donne à plusieurs d’entre elles le nom de « synagogue de Satan ». Apoc, n, 9 ; iii, 9. Mais il y avait toujours un certain nombre de leurs membres qui se convertissaient à la foi nouvelle et qui, par leurs relations, contribuaient à la répandre parmi les gentils. C’est aussi aux synagogues que l’Eglise emprunta la forme de ses communautés. Les « presbytres » ou prêtres correspondaient aux « anciens » de la synagogue. Excommuniés par les chefs

groupe nouveau, schismatique par rapport à l’ancien, avec ses réunions à part, son esprit, sa doctrine, ses directeurs spéciaux. Ainsi se fonda la chréti enté locale, la corporation des fidèles de Jésus-Christ, l’église. » Duchesne, Origines du culte chrétien, Paris, 1903, p. 6. Les emprunts faits à la liturgie de la synagogue furent encore plus marquants. L’église adopta les lectures, les chants, les homélies et les prières de la synagogue, n’y ajoutant que les textes du Nouveau Testament et spécialement de l’jivangile. Les synagogues avaient dû réserver au Temple l’offrande du sacrifice. L’Église, qui ne pouvait se passer de cet élément essentiel, se contenta de le faire succéder, dans ses réunions, au service emprunté à la synagogue. Cf. Duchesne, ibid., p. 46-49. — Voir Jlaimonide, Hilchoth Te/ihilla, 1™ part., p. 257-341, Saint-Pétersbourg, 18501852 ; Vitringa, De synagoga vetere, Franecker, 1696 ; Reland, Antiquitates sacrée, Utrecht, 1741, p. 64-71 ; S. J. Cohen, Hist.-kritische Darslellung des jûdisch. Gottesdienles, Leipzig, 1819 ; Fretté, Les synagogues, dans la Revue biblique, 1892, p. 137-147 ; Schûrer,

Gesch. des judisch. Volkes, Leipzig, 1898, t. ii, p. 427459.

H. Lesêtre.
    1. SYNTIQUE##

SYNTIQUE (grec : Suvrûxi). femme de l’Église de Philippes. Phil., iv, 2-3. Elle avait aidé saint Paul avec Évodie (voir Évowe, t. ii, col. 2131) dans son œuvre d’évangclisation à Philippes, mais un désaccord était survenu entre elles. L’Apôtre leur recommande la concorde et prie un chr’étien de Philippes (qu’il appelle Synzigue, germane compar, voir SynziGUE) de travailler à leur réconciliation. On ignore en quoi consistaient leurs divisions.

    1. SYNZIGUE##

SYNZIGUE, SYZIGUE (grec : S^u-fo : , Svî ;-jy° « ), nom propre d’homme, Phil., iv, 3, d’après certains commentateurs. Pour la plupart, c’est un nom commun, qui signifie littéralement « compagnon de joug » et, dans un sens général « compagnon, camarade ». D’après quelques-uns, il signifie « époux », et désigne le mari d’Évodie ou de Syntique. D’autres, qui prennent le mot grec dans le sens de collaborateur, l’entendent du chef actuel de l’Église de Philippes. Il y en a qui ont imaginé que Syzigue était un nom de femme et celui de la femme de saint Paul. Clément d’Alexandrie, dans Eusèbe, H. E., iii, 30, t. xx, col. 277. Mais la tradition chrétienne, s’appuyant sur les paroles mêmes de saint Paul, admet généralement qu’il ne fut jamais marié. I Cor., vii, 7-8. De plus, l’épilhète fVT, (jie qui accompagne le nom de Syzigue est masculin.

    1. SYRACUSE##

SYRACUSE (grec : SupaxoOaai), ville de Sicile, Act., xxviii, 12 (fig. 428). — 1° Description. — Syracuse était bâtie vers le milieu de la côte orientale de la Sicile, au sud de Catane et au nord du cap Pachinum. A l’époque de sa plus grande prospérité, elle atteignait, comme on le voit par les ruines de ses murs d’enceinte, non seulement 180 stades de circonférence, c’est-à-dire environ 25 kilomètres, comme le dit Strabon, VI, ii, 4, mais jusqu’à33 kilomètres, de sorte queson étendue égalait presque celle du Paris actuel. Fondée d’abord dans l’îlot d’Ortygie, à l’est, elle ne tarda pas à déborder sur la grande île sicilienne, dont cet îlot, appelé aussi Nêsos, ou Xasos en dorien, 1’  « lie » par antonomase, n’était séparé que par un canal étroit. Cf. Tite-Live, XXV, xxiv, 30. Peu à peu, quatre quartiers considérables se formèrent à l’ouest et au nord-ouest d’Ortygie : 1’  « Achradine », au centre, sur le bord de la mer, avec l’agora, le temple de Zeus et d’autres édifices aussi riches que nombreux ; « Tyché » au nord, quartier ainsi nommé en l’honneur de la déesse de la Fortune ; « Néapolis » au sud, avec un théâtre gigantesque et le temple de Cérès ; « Epipolæ » au nord-est de Néapolis, à l’est de Tyché. Dans la ban-