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SYNAGOGUE


était suspendue au plafond et brûlait nuit et jour, " Terumoth, xi, 10 ; Pesachim, iv, 4, des ëôfârôt ou trompettes pour le jour de la nouvelle année, et des fyâsôsrôt ou instruments analogues pour le jour de l’Expiation. Bosch haschana, iii, rv ; Taanith, ii, m. Lesassistantsprenaient place surdes sièges déterminés. Les principaux personnages occupaient ceux qui se trouvaient entre la tâbâh et l’estrade, tournant le dos à la première et faisant face au peuple. C’étaient là les places d’honneur, 7tpMToxaflE3pîa, primas calhedrss, que les scribes et les pharisiens aimaient à s’attribuer dans les synagogues. Matth., xxiii, 6 ; Marc, xii, 39 ; Luc, xi, 43 ; xx, 46. Saint Jacques, ii, 3, protestait contre ces distinctions. Les autres assistants étaient assis entre la porte d’entrée et l’estrade, les hommes et les femmes séparés les uns des autres. Le placement variait d’ailleurs suivant la disposition des locaux. Dans les grandes synagogues d’Alexandrie, les hommes étaient même séparés par professions. Jer. Sukka, v, 1, ꝟ. 55 ab.

427. — Coffre renfermant les rouleaux sacrés.

Une place à part était parfois ménagée pour un lépreux. Negaim, XIII, 12.

7° Sa dignité. — La synagogue ne servait qu’après avoir été consacrée par des prières, que le bâtiment fût neuf ou seulement approprié à cet usage. Sa dignité était cependant considérée comme inférieure à celle de l’école. Aussi pouvait-on convertir une synagogue en école, mais non une école en synagogue. Toutefois, dans les localités trop pauvres, on pouvait utiliser la synagogue pour faire l’école en semaine. Il n’était permis de démolir une synagogue que pour des raisons très graves, et l’emplacement, du moins en Palestine, demeurait saint. Cet emplacement et les matériaux provenant de l’édifice ne pouvaient être donnés ou vendus qu’avee des clauses restrictives. Megilla, m, 3. Cf. Iken, Antiquitates hebraicse, Brème, 1741, p. 101, 105.

II. Fonctionnement le la synagogue. — 1° Le personnel. — 1. Chaque synagogue avait un chef, le rôS hak-kenését, « chef de l’assemblée », Sota, vii, 7, 8, appelé en grec kpy >.<rnif u>ia^, archisynagogus. Marc, v, 35 ; Luc, xiii, 14 ; Act., xviii, 8. Ce dignitaire se retrouve avec le même nom dans toute la Palestine et, en général, dans tout l’empire romain. Les inscriptions montrent qu’un même personnage pouvait être à la fois chef de la synagogue et ap/uv, ou chef de la communauté juive ; mais souvent l’un était distinct de l’autre. Le chef de la synagogue, ordinairement choisi parmi les anciens de la communauté, avait la haute surveillance de tout ce qui se rapportait au service religieux. Comme il n’existait aucun fonctionnaire spécial pour faire les prières, les lectures ou les prédications, c’est lui qui désignait dans l’assistance ceux qui devaient

remplir ces offices. Il veillait au maintien de l’ordre dans l’assemblée, Luc, xiii, 14, et à l’entretien de l’édifice. Certaines synagogues semblent avoir eu plusieurs chefs. Act., xiii, 15. — 2. Le collecteur des aumônes, gabbd’ê sedâqâh, n’avait point de fonction spécialement religieuse à exercer. Mais comme la population se rassemblait à la synagogue, il était naturel qu’on y fit la collecte. Déniai, iii, 1 ; Kidduschin, iv, 5. Il fallait être à deux pour recueillir les aumônes et à trois pour les distribuer. On les acceptait soit en argent, soit en nature. Pea, viii, 7 ; Pesachim, x, 1. — 3. La synagogue avait un serviteur, hazzân hak-kenêsêt, intipizr, / ; , minister, Luc, iv, 20, qui était chargé de prendre soin des livres sacrés, de les présenter au lecteur, Sota, vu, 7, 8 ; Yoma, vii, 1, d’infliger les châtiments aux coupables, Makkoth, iii, 12, et d’apprendre à lire aux enfants. Schabbath, i, 3. — 4. Le seliafr sibbûr ou « héraut de l’assemblée » récitait certaines prières au nom de la communauté. Berachoth, v, 5 ; Rosch hatchchana, iv, 9. On a rapproché de ce fonctionnaire I’  « ange de l’église », Apoc, i, 20 ; ii, 1 ; etc., qui serait plutôt figuré par le chef de la synagogue. — 5. Les « dix oisifs », ’âsârâh batlânîn, étaient des hommes qui, dans les grandes villes, recevaient un salaire pour assister à toutes les réunions de la synagogue, afin qu’on y fût toujours en.nombre suffisant. Megilla, i, 3 ; Jer. Megilla, i, 6, 70 b ; Bab. Megilla, 5 a ; Sanhédrin, 17 b ; etc.

2° Ordre des réunions. — Les réunions de la synagogue se composaient régulièrement des exercices suivants : 1. La récitation du Schéma et du Schmoné-Esré. ^ir Prière, col. 671. Le chef annonçait la prière par la formule bârkû’et (Yehôvâh), « bénissez (Jéhovah ) », dont le nom était prononcé autrement (Élohim). Berachoth, vii, 3. Voir Jéhovah, t. iii, cot. 1223. Pendant la récitation de ces formules, on se tenait debout et le visage tourné du côté de Jérusalem. Matth., VI, 5 ; Marc, xi, 25 ; Luc, xviii, 11 ; Berachoth, v, 1 ; Taanith, n, 2 ; Ezech., viii, 16 ; III Reg., viii, 48 ; Dan., vi, 11 ; Berachoth, iv, 5, 6. La prière était récitée par celui des assistants qu’avait désigné le chef de la synagogue, et l’assemblée répondait’dmên. Berachoth, v, 4 ; viii, 8 ; Taanith, II, 5 ; 1 Cor., XIV, 16. — 2. La lecture du texte sacré. Voir Lecteur, t. iv, col. 146. Le hazzdn remettait le rouleau sacré à celui qu’avait désigné le chef de la synagogue. On lisait debout, Luc, iv, 16 ; Yoma, vii, 1 ; Sota, vii, 7, sauf pour la lecture d’Esther, à la fête des Phurim, où il était permis de s’asseoir. Megilla, iv, 1. On lisait d’abord un morceau de la Loi. Sept lecteurs au moins devaientse succéder, le premier commençant par une formule de bénédiction et le dernier terminant par une formule semblable. Chacun devait lire trois versets ou plus. Megilla, iv, 2, 4. Chez les Juifs de la dispersion, le même lecteur lisait le morceau tout entier. Jer. Megilla, iv, 3, ꝟ. 75 a. On lisait ensuite un passage des prophètes, Luc, iv, 17 ; Act., xiii, 15 ; Megilla, iv, 1-5, sans qu’il fût nécessaire de suivre ce qui avait été lu précédemment, le lecteur pouvant faire son choix. Megilla, iv, 4. Dans les pays où l’hébreu n’était plus compris du peuple, un traducteur, melûrgemdn, mettait le texte en langue vulgaire à la suite de chaque verset pour la Loi, et tous les trois versets pour les prophètes. Megilla, iv, 4, 6, 10. — 3. La prédication. Le chef de la synagogue appelait à cetie fonction celui qu’il savait capable de la remplir. Celui-ci s’asseyait, Luc.iv, 20, et développait, en vue de l’utilité pratique, le passage qui venait d’être In. C’est ainsi que le Sauveur put prendre la parole dans les synagogues. Matth., iv, 23 ; Marc, i, 21 ; vi, 2 ; Luc, iv, 15 ; vi, 6 ; xiii, 10 ; Joa., vi, 59 ; xviii, 20. — 4. La bénédiction. Elle était donnée par un prêtre faisant partie de la réunion, ou à son défaut par le Seliah sibbûr, et tous répondaient’dmên. Berachoth,