Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/971

Cette page n’a pas encore été corrigée
1891
1892
SUSE — SYCOMORE


et ils égorgèrent… les dix fils d’Aman… Le jour même, le nombre de ceux qui avaient été tués dans l’Acropole de Suse fut rapporté au roi. Et le roi dit à la reine Esther : Les Juifs ont tué et fait périr cinq cents hommes et les dix fils d’Aman dans l’Acropole de Suse ; qu’auront-ils fait dans le reste des provinces du roi ? Que demandes-tu (encore) et cela te sera accordé ? que veux-tu encore et ce sera fait ? — Et Esther lui dit : Si le roi le trouve bon, qu’il soit permis aux Juifs qui sontà Suse (dans la ville proprement dite, en dehors de l’Acropole) de faire demain (dans la ville) comme aujourd’hui (dans l’Acropole) et que les dix fils (déjà morts) d’Aman soient pendus à la potence. — Et le roi dit de faire ainsi. Et l’édit fut publié (dans la ville de) Suse. On pendit les dix fils d’Aman. Et les Juifs qui se trouvaient dans (la ville de) Suse se rassemblèrent le quatorzième jour du mois d’Adar et ils tuèrent dans (la ville de) Suse trois cents hommes, mais ils ne mirent pas la main au pillage. »

Suse comprenait donc l’Acropole, où était la résidence royale, et la ville proprement dite qui était habitée par le peuple. De la ville, il ne reste que des ondulations de terrain à peine sensibles. Les édifices qui couvraient l’Acropole sont ensevelis sous trois monticules de terre qui viennent d’êlre explorés en partie par M. Dieulafoy et par M. de Morgan. La superficie de l’Acropole était considérable : elle mesurait 123 hectares, à partir des parements extérieurs des murailles. Les ouvrages défensifs couvraient un dixième de son étendue. Elle était complètement séparée de la ville et n’avait de communication avec elle qu’au moyen d’un pont, situé au sud, à l’entrée du donjon qui défendait, à l’angle sud-est, l’habitation royale. Voir le plan de l’Acropole de Suse, t. ii, fig. 607, col. 1974. À l’angle occidental, du côté sud, était la citadelle. Le côté oriental était occcupé par les palais où le roi de Perse et sa cour résidaient pendant l’hiver. Ces palais se composaient de deux groupes principaux d’appartements, enfermés chacun dans une enceinte spéciale, mais tous compris dans la large ceinture de murailles qui enveloppait l’Acropole entière. C’était d’abord le palais du roi et ensuite les appartements des femmes. Au nord-ouest s’élevait Vapadàna ou salle du trône, immense salle hypostyle entourée de jardins, appelée bilan dans Esther, i, 5 ; vie, 7, 8. Tels étaient les lieux où se passèrent du temps du roi Assuérus ou Xerxèsl 1 "’(435-466 avant J.-C.) les événements racontés dans le livre d’Esther. Voir Assuérus 1, t. i, col. 1141. Les palais dont les explorateurs français ont exhumé les restes et reconstitué le plan ne sont pas les mêmes complètement que ceux qui avaient été habités par Assuérus et Eslher. Ils avaient été construits par Darius et turent brûlés, vers 440 avant J.-C, sous le règne d’Artaxerxès I er, tandis que ceux dont on a retrouvé les ruines avaient été rebâtis par Artaxerxès II Mnémon (405-359) ; mais il est à croire qu’il avaitrétabli les édifices tels à peu prèsqu’ils étaient du temps de ses prédécesseurs. — Néhémie, II Esd., i, 1, fut à Suse éebanson du roi Artaxerxès I er, ou selon quelques-uns, d’Artaxerxès II. Voir Néhémie, t. IV, col. 1565.

Lorsque Alexandre le Grand, vainqueur du dernier roi des Perses, entra dans Suse, il y trouva d’immenses richesses dans le trésor royal. Arrien, Exp. Alex., iii, 15. Après sa mort, sous la domination des Séleucides, Suse fut remplacée par Babylone et par Séleucie. Elle déchut peu à peu et quand le royaume des Sassanides eut été conquis par les Arabes, elle fut abandonnée. Voir W. K. Loftus, TraveU nnd Researches in Chaldsea and Susiana in 1849-1852, in-8°, Londres, 1857 ; Jane Dieulafoy, À Suse. Journal des fouilles, 18841886, in-4°, Paris, 1888 ; M. Dieulafoy, La Perse, la Chaldée, et la Susiane, 1887 ; Id., L’Acropele de Suse d’après les fouilles exécutées en 1884, 1885, 1886,

in-4 « , Paris, 1893 ; A. Billerbeck, Susa, in-8°, Leipzig, 1893 ; J. de Morgan, Mission scientifique en Perse, 4 in-4°, Paris, 1894-1896 ; G. Perrot, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. v, 1890, p. 756-769.

SUSI (hébreu : Sûsî ; Septante : Soucti’), de la tribu de Manassé, père de Gaddi. Celui-ci fut un des douze explorateurs envoyés par Moïse en Palestine. Num., xiii, 12. Voir Gaddi, t. iii, col. 32.

    1. SUTHALA##

SUTHALA (hébreu : Sûtélah ; Septanle : Sou6a).i, -w8a)iâ8, À lexandrinus : ©oytraXi), fils d’Éphraïm et petit-fils de Joseph, Num., xxvi, 35, ancêtre de Josué, fils de Nun. I Par., vii, 20-27. Il eut pour fils Héran, d’après Num., xxvi, 36, et Bared, d’après I Par., vii, 20. La généalogie de ses descendants est très obscure et difficile à expliquer dans I Par., vii, 20-21. Le texte paraît tronqué, ꝟ. 21. La Vulgate traduit ce verset comme si Suthala, fils de Zabad, avait eu pour fils Ézer et Élad.Ces deux derniers furent tués par les habitants de Geth (les Hévéens, d’après Deut., Il, 23). Éphraïm, leur père, les pleura, ꝟ. 22. Si la traduction de la Vulgate était exacte, Ephraïm aurait vécu encore à la huitième génération de ses descendants et serait alors devenu père de Beria, ꝟ. 23. Mais la paternité de ce second Suthala ne repose que sur une traduction inexacte. Le texte hébreu contient un membre de phrase tronqué : « Ézer et Élad… » La version latine le complète en disant, hujus (Suthala) filins Ezer et Elad. Elle aurait dû dire filii, au pluriel, puisqu’ils sont deux, mais elle a employé le singulier qui se lit pour tous les noms précédents des ꝟ. 20 et 21. Quoi qu’il en soit de ce point, il est certain que le texte actuel hébreu ne dit point qu’Ézer et Élad étaient fils de Suthala, et le ꝟ. 22 dit au contraire que leur père était Éphraïm. Il y a donc quelque altération dans le ꝟ. 21. Ézer et Élad devaient être frères de Suthala et fils d’Éphraïm. Voir Élad et Ézer, t. ii, col. 1629, 2163. Les Nombres, xxvi, 35, mentionnent expressément trois fils d’Éphraïm, mais le second et le troisième sont appelés Bêcher et Théhén, et non Élad et Ézer. Parmi les commentateurs, les uns admettent deux Suthala, croyant que celui du ꝟ. 21 de I Par., vii, est différent de celui du jr. 20 ; les autres n’en comptent qu’un seul, parce qu’ils pensent que l’expression du ꝟ. 21, « Suthala, son fils », ’c’est-à-dire fils de Zabad, est une altération du texte. D’autres interprètes supposent que l’Éphraïm du JF. 22 est, non pas le fils de Joseph, mais un de ses descendants éloigné. Aucune de ces hypothèses n’est complètement satisfaisante ni assez bien établie ; on n’a pu réussir jusqu’à présent à rétablir le texte dans sa pureté primitive, à cause des lacunes qui s’y trouvent.

    1. SUTHALAÏTES##

SUTHALAÏTES (hébreu : has-Sutalhî ; Septante : ô SouOaXâv), famille descendant de Suthala, le fils aîné d’Éphraïm. Num., xxvi, 35.

    1. SYCOMORE##

SYCOMORE (hébreu : siqmim, siqmot ; Septante : duxdtjiivoi ; , et Nouveau Testament : cruxo[iopéa ; Vulgate : Sycomorus), arbre d’Orient.

I. Description. — Cet arbre de la Haute-Egypte, cultivé dans les régions les plus septentrionales, appartient au vaste genre des Figuiers. Il en a le fruit, ou mieux le réceptacle fructifère en forme de toupie, brièvement stipité, légèrement velu, naissant sur de petits rameaux tortueux et sans feuilles, insérés eux-mêmes sur le tronc ou sur les vieilles branches. Les feuilles sont persistantes, petiolées, à limbe ovale-cordiforme, obtus et entier, glabres, sauf le long des nervures qui sont saillantes et un peu hérissées. Le Ficus Sycomorus (fig. 422) est un bel arbre d’avenue par sa cime formée de branches horizontales supportant un épais feuillage. F. Hy.