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1883
1884
SUPERSTITION — SUPPLICE


complimente d’être 8eKr18avi|ji.oe<jr&poi, superstitiosiores. Act., xvii, 22. Il n’entend pas approuver toutes leurs manifestations religieuses ; mais il se sert d’un terme qui marque habituellement le respect pour les dieux, bien qu’il comporte parfois un sens défavorable. — Le procurateur Festus appelle 8et<rc6ai(iOvîa, superstitio, la religion au sujet de laquelle saint Paul a été en discussion avec les Juifs. Act., xxv, 19. Un païen ne pouvait pas se servir d’un autre mot. — S’adressant aux Colossiens, ii, 23, saint Paul fait allusion à certaines coutumes humaines qui se recommandent par leur ê6e).o6pir]<îxeïa, superstitio. Le terme grec suppose une religion qu’on se fait à soi-même, par conséquent une vraie superstition. — La superstition proprement dite apparaît dans la Sainte Écriture sous différentes formes. Voir Amulette, 1. 1, col. 527 ; Divination, t. ii, col. 1443 ;

Magie, t. iv, col. 562.

H. Lesêtre.

SUPH, nom d’un Lévite et d’un pays.

1. SUPH (hébreu : Sûf ; Septante, Alexandrinus : EoiSit), Lévite de la descendance de Caath, ancêtre d’Élcana, père de Samuel. ISam. (Reg.), i, l ; IPar., vl, 35 (hébreu, 20). Au ꝟ. 26 (hébreu, 11) de I Par., vi, il est appelé Sophaï. Voir Sophaï, co1. 1835.

2. SUPH (hébreu : Sûf ; Septante : Sicp), région d’une étendue plus ou moins considérable dans laquelle se trouvait probablement Ramathaïm-Sophim. Voir col. 944. Saül passa dans cette région, quand il recherchait les ânesses perdues de son père et arrivé là et ne les ayant pas trouvées, il se proposait de revenir sur ses pas auprès de son père, avant qu’il eût résolu d’aller consulter Samuel. I Reg. (Sam.), IX, 5. Il a été jusqu’à présent impossible de déterminer avec quelque précision ce qu’était la terre de Suph.

    1. SUPHA##

SUPHA (hébreu : Çôfah ; Septante : Swçi), fils aîné d’Hélam, I Par., vii, 35 (ou Hotham, jr. 32), de la tribu d’Aser. Il eut pour fils Sué, Harnapher, Suai, Beri, Jamra, Bosor, Hod, Summa, Salus, Jéthram et Bara (J. 37).

    1. SUPHAM##

SUPHAM (hébreu : Sefûfâm ; Septante : Swçiv), fils de Benjamin et chef de la famille des Suphamites. Num., xxvi, 39. Son véritable nom est incertain. Il est appelé Mophim, Gen., xlvi, 21 ; il semble n’être que le petit-fils de Benjamin et donné comme fils de Balé, I Par.,-vin, 5, sous le nom de Sephuphan, col. 1623. Le texte semble avoir souffert. Voir aussi Sépham, col. 1613 ; Mophim, t. iv, col. 1258. Il fut le père de la famille des Suphamites.

    1. SUPHAMITES##

SUPHAMITES (hébreu : has-Sûfâmt ; Septante : ol Ecoqxxvî), famille descendant de Supham. Num., xxvi, 39.

    1. SUPPLICE##

SUPPLICE (Septante : pâdavoç, pa<ravt(7|J.ôç, izaapô : , xôXaatç, tmwpt’a, t0|ntavov ; Vulgate : supplicium, tormenlum, tortura), châtiment corporel infligé pour une faute grave et entraînant souvent la mort. Le bourreau qui inflige le supplice s’appelle $aaa.vi<rrr, i, tortor. Malth., Ï.VIH, 34. Voir Bourreau, t. i, col. 1895.

I. Supplices Israélites. — 1° Flagellation. La flagellation Israélite ne devait jamais être un supplice mortel ; elle l’était souvent chez les Romains. Voir Flagellation, t. ii, col.2281.— 2° Lapidation. C’était chez les Israélites le supplice le plus ordinairement infligé pour déterminer la mort d’un coupable. Voir Lapidation, t. iv, col. 89. — 3° Combustion. On faisait périr par le feu la prostituée, du moins avant la loi mosaïque. Gen., xxxviii, 24. La Loi condamnait au supplice du feu la fille de prêtre qui se prostituait, Lev., xxi, 9, et

les coupables de l’inceste commis par un homme avec la mère et la fille. Lev., xx, 14. On consumait par le feu ceux qui avaient été lapidés. Jos., vii, 25. Voir Feu, t. ii, col. 2225. Les Juifs infligeaient ce supplice de deux manières différentes : on enflammait des fagots autour du condamné, c’était la « combustion du corps » ; ou bien on lui versait du plomb fondu dans la bouche, c’était la « combustion de l’âme ». Ce second mode était le plus souvent employé. Cf. Iken, Antiquitates hebraicse, Brème, 1741, p. 423. — 4° Mort par le glaive ou une arme perforante. Exod., xix, 13 ; xxxii, 27 ; Num., xxv, 7, 8 ; I Reg., xv, 33 ; xxii, 18 ; II Reg., i, 15 ; iv, 12 ; III Reg., ii, 25 ; xix, 1 ; Jer., xxvi, 23 ; etc. Quelquefois on procédait par le glaive à la décapitation. II Reg., xx, 22 ; Matth., xiv, 8, 10 ; Act., xii, 2. La mort par le glaive était réservée à l’homicide et aux habilants d’une ville tombée dans l’idolâtrie. — 5° Pendaison. Infligée quelquefois comme supplice indépendant, elle n’était d’ordinaire que la suite d’un autre supplice ayant causé la mort. Voir Pendaison, ’col. 34. — 6° Strangulation. La Sainte Écriture ne dit rien de ce supplice. Mais les docteurs juifs en parlent comme du genre de mort le moins pénible. On faisait entrer le coupable dans la boue jusqu’aux genoux, et deux hommes tiraient de chaque côté les extrémités d’un linge passé autour de son cou, jusqu’à ce qu’il expirât. La strangulation faisait périr celui qui avait frappé son père ou sa mère, celui qui avait mis un Israélite en esclavage, le vieillard rebelle aux décisions du sanhédrin, le faux prophète, l’adultère, celui qui avait commis le mal avec la fille d’un prêtre ou avait accusé faussement celle-ci de l’avoir fait. Cf. Sanhédrin, vu, 3 ; Iken, Ant. hebr., p. 420. — Sur les cas qui entraînaient la peine de mort, voir Pénalités, col. 131.

II. Supplices non Israélites. — 1° Crucifixion. C’était le supplice infligé par les Romains aux esclaves et à ceux qui n’avaient pas le droit de cité. Voir Croix, t. ii, col. 1127. — 2° Submersion. Exod., i, 22 ; Matth., xviii, 6 ; Marc, ix, 42. Voir Meule, t. iv, col. 1054. Saint Jérôme, In Matth., iii, 18, t. xxvi, col. 129, dit que ce supplice était en usage chez les anciens Juifs de la province. Il n’en est pas fait mention ailleurs que dans les deux passages des évangélistes. Le xaraitovti <t|X(5 ; , précipitation dans la mer ou les fleuves, était en usage chez les Phéniciens, les Syriens, les Grecs et les Romains. Chez ces derniers, la submersion était le châtiment du parricide. Cf. Cicéron, Pro Rose., 25 ; Ad Herenn., i, 13. ; Juvénal, viii, 204. Plus tard, on retendit à tous les crimes graves. Cf. Suétone, Octav., 67 ; Quinte-Curce, x, 4 ; Josèphe, Bell, jud., i, xxii, 2 ; Ant. jud., XIV, xv, 10. — 3° Précipitation du haut d’un rocher. II Par., xxv, 12 ; Ps. cxli(cxl), 6 ; II Mach., vi, 10 ; Luc, iv, 29. Cf. Suétone, Calig., 27. — 4° Dic /jotomie, supplice qui consistait à couper quelqu’un en morceaux. I Reg., xv, 33. Il était en grand usage chez les Égyptiens, cf. Hérodote, ii, 139 ; xiii, 3, chez les Perses, cf. Hérodote, vii, 39 ; Diodore de Sicile, xvii, 83, et surtout chez les Babyloniens. Dan., ii, 5 ; iii, 96. Le prophète Isaïe aurait subi ce supplice sous le roi Manassé. Heb., xi, 37. Voir Isaïe, t. iii, col. 940. Ptolémée VIII Lathurus, pendant son expédition en Judée, faisait égorger et déchiqueter en morceaux des femmes et des enfants, dont ensuite on cuisait les membres dans des marmites, afin de faire croire que les soldats égyptiens étaient cannibales et d’effrayer par là les populations. Josèphe, Ant. jud., XIII, xii, 6.-5° Mutilation, supplice consistant à couper un ou plusieurs membres, à crever les yeux, à déchirer de coups, Matth., xxiv, 51 ; Luc, xii, 46, sans que toujours la mort suivit. Voir Mutilation, t. iv, col. 1360. — 6° Bastonnade. Dans le monde grec, on l’administrait au moyen d’un instrument appelé-rûixiravov, « c tambour ». -