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1879
1880
SUFFIXES — SUNAM


    1. SUFFIXES##

SUFFIXES, terme grammatical par lequel on désigne les particules qui sont placées en hébreu à la fin de certains mots. Voir Hébraïque (Langue), t. iii, col. 473.

    1. SUFFOCATION##

SUFFOCATION (hébreu : mahânag, de Ifânaq, « étrangler » ), pression qui empêche de respirer et amène la mort. — Job, vii, 15, préférerait la suffocation à son malheureux état ; Septante : « Retire de ma vie le souffle ; » Vulgate : « Je préfère la pendaison, suspendium. » Achitophel s’étrangla lui-même. IIReg., xvii, 23. Voir Pendaison, col. 34. Le mauvais serviteur étranglait son compagnon pour lui faire rendre ce qu’il devait. Matth., xviii, 28. — Le lion étrangle ses victimes pour nourrir sa lionne et ses petits. Nah., ii,

12. D’après la Vulgate, David étranglait des lions. I Reg., xvii, 35. D’après l’hébreu, il les tuait. Cf. Ezech., xxxvi,

13. Les pourceaux qui se précipitèrent dans le lac y furent étouffés par asphyxie. Marc, v, 13 ; Luc, viii, 33. — Par analogie, les plantes sont étouffées quand elles manquent d’air. Matth., xiii, 7 ; Marc., iv, 7 ; Luc, vin, 7. La parole de Dieu est de même étouffée par les richesses et les soucis de ce monde. Matth., xiii, 22 ; Marc, iv, 19 ; Luc, viii, 14. — Il était rigoureusement défendu aux Israélites de manger du sang. Lev., iii, 17. Aussi saignaient-ils avec grand soin les animaux dont ils devaient manger la chair. L’animal étranglé garde tout son sang ; sa chair était donc prohibée. Cette prohibition fut maintenue par les apôtres, même pour les chrétiens qui venaient de la gentilité. Act., xv, 20, 29 ; xxi, 25. Elle manque dans plusieurs anciens textes, probablement parce qu’elle était équivalemment comprise dans la simple défense du sang. Cf. H. Coppieters, Le décret des Apôtres, dans la Revue biblique,

1907, p. 37-40.

H. Lesêtre.
    1. SUHAM##

SUHAM (hébreu : ëûham ; Septante : Eajié), fils de Dan, chef de la famille des Suhamites. Nura., xxvi, 42.

    1. SUHAMITES##

SUHAMITES (hébreu : haS-Sûhamû ; Septante : à S » [i£t), unique famille danile, descendant de Suham, qui se composait de soixante mille quatre cents membres, lors du recensement fait par Moïse dans les plaines de Moab.Num., xxvi, 42, 43.

    1. SUHITE##

SUHITE (hébreu : has-Siihî ; Septante : 4 Sauxîrr, ç), qualification ethnique de Baldad, un des trois amis de Job, ii, 11 ; viii, 1 ; xvii, 1 ; xxv, 1 ; xlii, 9. Le livre de Job, d’après ses indications, fait penser que Baldad habitait une région située à l’ouest de l’Euphrate, sur les frontières de l’Arabie septentrionale. Les documents cunéiformes mentionnent sur la rive droite de l’Euphrate, au sud de Carchamis., la tribu des Suchi, dont le nom est le même que celui de Sûfyi.

    1. SUICIDE##

SUICIDE, acte par lequel on se donne la mort à soimême. Quelques cas de suicide sont mentionnés dans la Sainte Écriture. Abimélech, atteint à la tête par une pierre qu’une femme avait lancée du haut d’une tour, ne voulut pas qu’on pût dire : « C’est une femme qui l’a tué ! » et il se fit transpercer par son écuyer. Jud., IX, 53, 54. Saûl, pressé parles Philistins, ordonna aussi à son écuyer de le transpercer. Sur le refus de celui-ci, Saül se jeta sur son épée et mourut ; l’écuyer se donna aussi la mort de la même manière. I Reg., xxxi, 3 5. Le traître Achitophel, mécontent qu’Absalom ne lui confiât pas le soin de poursuivre David, se retira chez lui, donna des ordres à sa maison, puis s’étrangla.

II Reg., xvii, 23. Zambri, qui fut roi d’Israël à Theras pendant sept jours, se voyant assiégé par Amri, mit le feu à la maison du roi et s’y fit périr dans les flammes.

III Reg., xvi, 18. À la suite de sa trahison, Judas, pris de désespoir, alla se pendre. Matth., xxvil, 5. « Étant

tombé en avant, il se rompit par le milieu et toutes ses entrailles se répandirent. » Act., i, 18. Ces suicides ont pour cause la honte ou le désespoir. Le cas de Samson est différent. Il commence par invoquer Jéhovah, puis fait écrouler le palais dans lequel il se trouve. Il périt, mais trois mille Philistins périssent avec lui. Jud., xvi, 27-30. Il est clair que Samson a la conscience d’accomplir un acte de légitime vengeance, pour lequel Jéhovah ne peut manquer de lui venir en aide. Il n’y a pas de suicide dans le fait de courir au-devant de la mort, dans une bataille, pour accomplir une action utile, comme le fit Éléazar Abaron. I Mach., vi, 43-46. Mais voici un vrai suicide, accompli dans des conditions atroces et avec un sang-froid extraordinaire, sous l’empire de sentiments très honorables. À l’époque des Machabées, Razias, appelé le « père des Juifs », pour échapper à Nicanor qui a envoyé cinq cents soldats pour le prendre, se perce de son épée, ensuite se précipite du haut d’une tour, se relève tout ruisselant de sang, arrache ses entrailles, les jette à la foule et expire. II Mach., xiv, 37-46. Voir Razias, col. 994. L’historien sacré raconte ce fait sans l’approuver, mais néanmoins avec une sympathique admiration, à cause des sentiments qui animaient Razias. Il est encore raconté que Ptolémée Macron s’empoisonna lui-même. II Mach., x, 13. — La loi mosaïque ne prévoit pas le suicide, dont la prohibition est certainement comprise dans celle qui vise l’homicide. Josèphe, Bell, jud., III, viii, 5, fait à ses compatriotes révoltés un long discours contre le

suicide.

H. Lesêtre.
    1. SULAMITE##

SULAMITE (hébreu : has-Sûlammi{ ; Septante : r| SouvajitTiç), nom donné à l’épouse du Cantique des Cantiques, d’après l’interprétation la plus générale. Cant., vi, 12 ; vii, 1. Il paraît être la forme féminine du nom de Selômôh (Salomon), de même que Salomé et Salomith. Quelques interprètes l’ont confondue, mais sans raison, avecvbisag (t. i, col. 58), en prenant Sulamite pour Sunamite, parce que Abisag était deSunam. Voir Cantique des Cantiques, t. ii, col. 185.

    1. SUNAM##

SUNAM (hébreu : Sûnêm ; Septante : Touvân, Swvân, Swixiv), ville de la tribu d’Issachar. Jos., xix, 18 (Vulgate : Sunem). — 1° La forme actuelle de son nom, Soulem, remonte à une haute antiquité. Elle est située sur la pente sud-ouest du Petit Hermon ou Djebeled-Dahy, qui déjà du temps de saint Jérôme était connu sous le nom d’Hermoniim, par opposition au grand Hermon. Soulam ne renferme que quelques centaines d’habitants, mais le site en est très gracieux. Au milieu du village est une fontaine (fig. 420) qui, au moyen d’un conduit, arrose des jardins plantés d’orangers, de citronniers, de grenadiers et de figuiers. La plupart des maisons sont bâties avec de petits matériaux. On n’y trouve point d’antiquités. On y montre seulement dans une maison une chambre voûtée en plein cintre qui, sans remonter très haut, passe pour fort ancienne. On donne à cette maison le nom de Beit Soulamiéh et l’on y rattache le souvenir d’Elisée et de son hôtesse.

2° Sous le règne de Saûl, les Philistins, avant de livrer la bataille du mont Gelboé, qui devait être fatale au roi d’Israël, campèrent à Sunam. I Sam. (Reg.), xxviii, 4.

— Abisag, que sa beauté fit choisir pour servir David devenu vieux, était originaire de Sunam, III Reg., i, 1-4, et plusieurs commentateurs croient que c’est elle qui est nommée dans le Cantique des Cantiques. Voir Sulamite. — Elisée, dans ses courses, passa souvent par Sunam. Une femme pieuse et riche lui donnait l’hospitalité et le logeait dans une chambre haute qu’elle avait meublée pour lui d’accord avec son mari : c’est celle dont on a conservé le souvenir dans le Beit Soulamiéh. Le prophète pour récompenser son hospitalité obtint de Dieu pour elle un fils, quoiqu’elle fût avancée