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SUA — SUAIRE


Annales de Sargon, lig. 27-29, soit de Bocchoris, soit du roi de Napata. Dans le premier cas, il aurait été un chef mercenaire au service de Bocchoris ; dans le second, il aurait agi en qualité de vice-roi de l’Éthiopien Piankhi ou de son successeur Kasta et maintenu leurs droits à l’orient du Delta. Cf. Pétrie, loc. cit., p. 283. En 715, ce même Sibu est régulièrement appelé Piru par Sargon, puisqu’il est monté sur le trône, et le tribut dont il est question pourrait bien n’être « qu’un présent envoyé par ëabakon à son frère d’Assyrie afin de lui notifier son avènement. » Maspero, dans Sphinx, t. xii, 1908, p. 126. C’est toujours le même Piru, c’est-à-dire Sabaka, qui soutient lamani d’Azot et le conduit à sa perte. Les cartouches

SUAA (hébreu : Sû’oV ; Septante : SwXà), fille d’Héber, de la tribu d’Aser, dont les trois fils sont également nommés. I Par., vii, 32. La raison de la nomination exceptionnelle d’une fille dans la descendance d’Héber n’est pas donnée.

    1. SUAIRE##

SUAIRE (grec : couoiotov ; Vulgate : sudarium), linge dont on se servait J tuessuyerla sueur du visage.

1° Les suaires ordinaires. — Le mot grec n’est que la reproduction du mot lalin sudarium. Il désigne donc un objet dont l’usage avait passé de Rome en Orient. Plusieurs écrivains latins le mentionnent. Catulle, xii, 14 ; xxv, 7 ; Martial, xi, 39, 3 ; Quintilien, lnstit., VI, m, 60 ; XI, iii, 148 ; Suétone, Ner., 25, 48, 51 ; etc. Une statue de femme, de la collection Farnèse, tient un sudarium de la main gauche (fig. 419). Pendant que saint Paul était à Ephèse, on se servait de suaires et de ceintures qui l’avaient touché, pour guérir des malades.

418. — Sua. D’après Lepsius, Denkmâler, Abth. iii, Blatt 301.

de Sabaka ont été retrouvés à Koyoundjik qui fut la résidence de Sargon bien plus que celle de Sennachérib. Layard, Nineveh and Babylon, 1853, p. 156. Aussi Budge, History of Egypt, 1902, p. 127, n’hésite pas à attribuer ces cartouches à l’époque de Sargon. Ils forment cachet sur une bulle d’argile qui devait sceller un traité. Cf. Olmstead, loc. cit., p. 68-69 (fig. 418).

En résumé, tout concorde à nous montrer que, de 725 à 713, le Musri qui intrigue en Syrie contre Salmanasar et Sargon ne peut être que l’Egypte. L’agent égyptien, l’âme de l’intrigue, semble bien être ëabaka, d’abord comme simple chef d’armée, autant que nous permettent de le conjecturer la chronologie et le titra que lui donne Sargon ; puis, à partir de 715, comme pharaon quru) régnant sur l’Egypte entière après y avoir rétabli partout l’autorité éthiopienne partiellement mise en échec un instant par Bocchoris. Ses menées n’empêchèrent pas Salmanasar de prendre Samarie, ni Sargon de dominer en Syrie et de pousser ses limites jusqu’au Torrent d’Egypte. Il demeure le commentaire vivant de la parole d’Isaïe, xxx, 7, savoir que, pour Israël et Juda, « le secours de l’Egypte n’était que néant et vanité. » C. Lagier.

419. — Sudarium.

D’après Rica, Dict. des antiq. gr. et rom., 1859, p. 612.

Act., xix, 12. Un suaire était un linge de dimension restreinte, à peu près comme nos mouchoirs. Il suffisait pour envelopper une somme d’argent que l’on voulait conserver. Luc, xix, 20. On donnait aussi le nom de suaire à la pièce d’étoffe dont on entourait la tête d’un défunt, Joa., xi, 44.

2° Le suaire de Jésus. — Pour ensevelir le corps du Sauveur, Joseph d’&rimalhie l’enveloppa <nvl6vi, insindone. Matth., xxvil, 59 ; Marc, xv, 46 ; Luc, xxiii, 53. C’était le linceul. Voir Linceul, t. iv, col. 266. Saint Jean, xix, 40, dit que le corps fut lié « dans des linges », à la manière dont les Juifs ont coutume d’ensevelir. Parmi ces linges étaient donc compris le suaire et les bandelettes, comme pour Lazare. Joa., xi, 44. Après la résurrection, Pierre vit les linges posés, « et le suaire qui couvrait la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé dans un autre endroit. » Joa., xx, 7. Le mot iOoviot, diminutif de iQôvvi, « linge fin », ne peut guère désigner que de menus linges, comme des bandelettes. Pour Jésus, comme pour Lazare, il n’est ensuite question que de suaire enveloppant la tête, sans mention de linceul. C’est donc que saint Jean n’a pas jugé à propos de parler du linceul qui enveloppait tout le corps. Saint Luc, de son côté, distingue très bien le ffivSwv, qu’il mentionne seul à propos de la sépulture du Sauveur, d’avec le cjovSâpiov. Toujours est-il que, par la suite, on donna le nom de Saint-Suaire au linceul dans lequel le Sauveur avait été enseveli. Hugues de Saint-Cher (1263) dit, à propos de S. Jean, xx, 7, qu’à son époque on appelait sudarium