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1869
1870
STYLE À ÉCRIRE — SUA


d’un rebord pour garantir le contenu du frottement. Il y en avait à deux et plusieurs feuillets. Nous ne voyons pas dans l’Écriture que les Hébreux aient connu cet emploi de la cire. Voir Cire, t. ii, col. 780.

    1. STYRAX##

STYRAX (hébreu : nâtdf ; Septante : oraxr/i ; Vulgate : stricte), arbuste et son exsudation odorante, laquelle s’appelle aussi storax.

I. Description. — Le Styrax officinale (fig. 416) est un arbuste de la région Méditerranéenne, surtout orientale, d’où il s’élève des forêts de la plaine sur les premières pentes des montagnes. Son écorce jaune est entièrement recouverte de poils étoiles. Ses fleurs sont blanches, odorantes comme celles de l’oranger, mais légèrement duvetées et groupées en petites cyme ren dantes à l’extrémité des rameaux. C’est le type dune petite famille longtemps rattachée aux Ébénacées, parmi les gamopétales à étamines plus nombreuses

416. — Styrax officinale.

que les lobes de la corolle, mais qui en diffère surtout par ses fleurs hermaphrodites. Le fruit ovoïde, coriace, enchâssé à sa base dans le calice persistant, s’ouvre au sommet en 3 valves, et renferme une seule graine arrondie. Les feuilles ovales et entières sont alternes le long des rameaux d’où s’écoule par incision le Storax ou Stacté, baume de couleur brune à saveur piquante et odeur de vanille. F. Hy.

II. Exégèse. —Le nâtâf est un des trois ingrédients qui devaient s’ajouter à l’encens pour composer le parfum sacré destiné aux encensements. Exod., xxx, 34. Avec l’encens on mélangeait en proportions égales le galbanum, l’onyx et le nataf, que les Septante rendent par atax-ri) et la Vulgate par stade. Le nom hébreu, comme le grec et le latin, a la signification de « goutte ». Dans Job, xxxvi, 27, il a gardé son sens premier et original, nitefê mayim, « gouttes d’eau », tandis que dans l’Exode, xxx, 34, il a pris l’acception spéciale de « gouttes du styrax ». Le même mot devait se trouver dans l’original hébreu de l’Ecclésiastique, xxiv, 21, qui s’inspire du passage de l’Exode dans cette comparaison :

Comme le galbanum, l’onyx et le stacte,

Et comme une exhalation d’encens dans une demeure,

Celsius, Hierobotanicon, in-8, Amsterdam, 1748, t. i, p. 529, pense avec Théophraste, iv, 29, et Pliæ H. N., xii, 40, que le nâtâf ou stacte n’est que la plus pure espèce de myrrhe. Mais la myrrhe supérieure et liquide a un nom en hébreu, mor deror. Exod., xxx, 23. Il ne s’agit pas non plus du Baume Liquidambar,

fourni par le Liquidambar (Liquidambar styraciflua), qui croit dans les parties méridionales des États-Unis, la Louisiane, la Floride, etc. : il n’était pas connu des anciens Hébreux. Le nâtâf est l’exsudation résineuse du Styrax officinale, la seconde espèce de stade, décrite par Dioscoride, i, 73, commune en Cilicie, au Liban, et dans les régions subalpines de Palestine. Il ne fallait pas que les produits entrant dans la composition de l’encens sacré fussent trop rares et trop difficiles à se procurer, lbn El. Beithar, Traité des simples, t. iii, n. 2096, dans Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale, in-8°, Paris, 1883, t. xxvi, p.350. Les Arabes l’appellent a’bher ou lobna. L’arbre se nomme aussi hauz. Le nom deLobna par lequel les Arabes désignentle Styraxofficinale, l’aliboufieret sonproduit, aportéquelquesauteurs à identifier cet arbre avec le libnéh hébreu, Gen., xxx, 37, et Ose., iv, 13. Mais il nous semble préférable d’y voir le peuplier. Voir t. v, col. 176. Le Styrax officinale commun en Syrie, était aussi connu en Egypte. Les Scalse coptes ont un mot aminakou traduit par styrax, qui rappelle un arbre de l’ancienne Egypte

nommé 555. I, minaqu, et son produit parfumé 5555,

minaqi. V. Loret, La flore pharaonique, 2e édit., in-8°, Paris, 1892, p. 63. Peut-être cet aromate était-il déjà mélangea l’encens dans les encensements de l’ancienne Egypte ? H. B. Tristram, The natural history of the Bible, 8= édit., in-12, Londres, 1889, p. 395. — La Vulgate rend par storax le mot nétiot de Gen., xliii, 11, qui est l’astragale, t. i, col. 1190. Dans Eccli., xxiv, 21, elle ajoute au texte grec le mot storax, qui paraît être une explication marginale de stacte, le styrax, introduite ensuite dans la version latine.

E. Levesque.

SUA (hébreu : So’; Septante : Sr^wp ; Sibu, dans les inscriptions assyriennes. Annales de Sargon, lig. 27, 29 ; Inscription des Plaques, lig. 26, 27, dans Winckler, Die Keilschrifttexte Sargons, 1889, 1. 1, p. 7, 101), roi d’Egypte. La forme massorétique So’est incorrecte et la forme assyrienne montre qu’il faut la vocaliser Sève. Le v est une corruption du b, ce qui donne pour la lecture originale Sib’e. W. M. Mùller, art. So, dans Cheyne-Black, Encyclopedia biblica, t. iv, col. 4665. On cite onze manuscrits grecs, dont trois semblent remonter à une source égyptienne, qui portent Soba, Zoba, Somba. Olmstead, Western Asia in the Days of Sargon of Assyria, 1908, p. 55, note 29.

I. Histoire. — Vers 725, Sua intrigua contre l’Assyrie auprès d’Osée, roi d’Israël. Ce dernier lui envoya des ambassadeurs, « pour n’être plus obligé de payer le tribut aux Assyriens, comme il faisait tous les ans. » IV Reg., xvii, 4. En conséquence, Salmanasar accourut, bloqua Samarie et la prit après un siège ds trois ans, IV Reg., xvii, 4-6 ; xviii, 9-10, vérifiant ainsi la prophétie d’Isaïe, viii, 4 ; xviii. Olmstead, loc. cit., p. 45, note 9, montre que la Samara’in de la Chronique babylonienne, i, 28, est bien Samarie et que sa prise eut lieu en 723. Voir la thèse contraire du P. Dhorme, Les pays bibliques et l’Assyrie, dans la Revue biblique, juillet 1910, p. 370. En 722. Sargon succéda à Salmanasar. Profitant du changement de règne, la Syrie tenta de secouer le joug. Hannon, dépossédé naguère de la ville de Gaza, reprit possession de son trône avec l’appui de Sua. Annales de Sargon, et Fastes, loc. cit. Mais en 720, Sargon, victorieux des Élamites, se retourne contre la Syrie, la soumet et reprend Gaza pendant qu’Hannon gagne la frontière d’Egypte, suivi de près par son vainqueur. À Raphia les troupes égyptiennes unies à celles de Gaza font face aux Assyriens. Sargon les défait en ce même endroit où les Lagides et les Séleucides devaient plus tard se disputer la possession de la Syrie méridionale et où se trouve aujourd’hui