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STIGMATES — STYLE À ÉCRIRE


naître ensuite. Vegèce, De re mil., 1, 8 ; ii, 5. Il se pourrait encore, d’après quelques commentateurs, que l’Apôtre fit allusion à ces stigmates militaires, figurant l’engagement qui le liait au Christ. Il n’y a donc pas lieu d’inquiéter l’Apôtre au sujet de sa mission, puisqu’il porte, douloureusement écrit sur son corps, le témoignage qu’il appartient à Jésus-Christ, dont il est l’esclave, le serviteur et l’envoyé. Ses stigmates sont ses lettres de créance. Il ne faut pas songer à identifier ces stigmates avec les phénomènes mystiques qui se sont produits dans le cours des siècles sur le corps de plusieurs saints personnages. Voir Ribet, La mystique divine, Paris, 1879, t. ii, p. 454-467 ; Fillion, £a Sainte

Bible, 1904, t. viii, p. 321.

H. Lesêtre.
    1. STORAX##

STORAX, dans la Vulgate, Gen., xliii, 25, est la traduction de l’hébreu neko’t, qui, Gen., xxxvii, 25, est rendu par « aromates ». C’est probablement la gomme qui découle de l’astragale, t. i, col. 1188. Dans l’Ecclésiastique, xxiv, 21, le mot slorax de la Vulgate n’a pas de correspondant en grec. Voir Styrax.

    1. STRANGULATION##

STRANGULATION, asphyxie qui se produit quand on serre la gorge de manière à empêcher la respiration. — Achitophel se donna la mort en s'étranglant luimême. II Reg., xvil, 23. Après la défaite de Benadad, ses serviteurs se présentèrent devant Achab pour implorer sa clémence. Ils s'étaient mis des sacs sur les reins et des cordes sur la tête. III Reg., xx, 32. Ils voulaient sans doute signifier par là qu’eux et leur maître méritaient d'être étranglés ou pendus. — Le lion étrangle sa proie pour nourrir sa lionne et ses petits. Nah., Il, 13. — La strangulation ne figurait pas parmi les supplices mentionnés par la loi mosaïque. Mais d’après Sanhédrin, vii, 3, elle aurait été en usage après l’exil. Pour l’infliger, on fixait le coupable dans le fumier jusqu’auxgenoux, pour l’empêcherde remuer, puis on lui passait autour du cou une bande de linge que deux hommes tiraient de chaque côté jusqu'à ce qu’il expirât. Ce genre de supplice passait pour le plus doux de tous : on l’appliquait dans les cas où l'Écriture ne spécifiait pas de quelle manière devait mourir le condamné. On étranglait six sortes de coupables : 1° celui qui avait frappé son père ou sa mère ; 2° celui qui avait injustement réduit en esclavage un Israélite ; 3° le vieillard rebelle aux décisions du sanhédrin ; 4° le faux prophète ou celui qui prophétisait au nom d’une idole ; 5° l’adultère masculin ; 6° celui qui avait déshonoré ou faussement accusé de déshonneur la fille d’un prêtre. Cf. Iken, Anliquitates hebraicse, Brème, 1741,

p. 420.

H. Lesêtre.
    1. STRAUSS David Friedrich##

STRAUSS David Friedrich, théologien rationaliste allemand, né à Ludwigsburg en Wurtemberg, le 27 janvier 1808, mort dans son pays natal, d’un cancer, le 6 février 1874. Il devint de bonne heure un adepte de la philosophie hégélienne et résolut de l’appliquer aux Evangiles et à la vie dejésusqui, àsesyeux, n’est qu’une collection de mythes. Le surnaturel pour lui ne peut exister. Jésus était un Juif pieux qui fut touché par la prédication de Jean-Baptiste et en reçut le baptême. Après cela, il se persuada qu’il était le Messie promis et, par l'élévation de ses principes de morale et par toute sa conduite, il se rendit très populaire et réunit un certain nombre de disciples enthousiastes, mais il s’attira la haine des pharisiens qui le firent crucifier. Ses disciples lui restèrent fidèles et leur imagination remplit sa vie de miracles qui ne sont que des mythes. Bas Leben Jesu kritisch bearbeitet, 2 in-8°, Tubingue, 1836 (en réalité 1835) ; 2= édit., 1837 ; 3e édit., 18381839 ; 4e édit., 1840 Voir Mythique (Sens), t. iv, col. 1386 ; Il fut réfuté avec tant de force, qu’il modifia ses conclusions ; mais, comme on lui fit remarquer qu’il tom bait en contradiction avec lui-même, il revint tout simplement, dans sa 4e édition, à ce qu’il avait d’abord affirmé, quoiqu’il en eût reconnu lui-même l’inexactitude. En 1864, réveillé par le fracas que fit la Vie de Jésus de.Renan, parue en 1863, il publia Leben Jesu fur das deutsche Volk bearbeitet, Leipzig. Sur beaucoup de points, elle est la conlradiction de son précédent ouvrage. Il conserve pour la forme le nom de mythes, mais le mythe n’est plus une création inconsciente, c’est une invention plus ou moins réfléchie. Le Christ qu’on admire, c’est le Christ idéal, et le Christ idéal c’est l’Humanité. Strauss devait varier encore dans Der alte und der neue Glaube, Leipzig, 1872. Il est devenu athée et darwiniste. Il confesse que la critique n’avait pu réussir à détruire le miracle, mais Pévolutionisme explique sans Dieu et sans miracle l’origine et le développement de l’univers. Il avait ainsi épuisé toutes les négations et sombré dans le nihilisme. Voir Strauss, C/esanvmelte Schriften herausgpgeben von Zeller, 12 in-8°, Bonn, 1876-1878 ; Ausgewâhlte Briefe von D. Fr. Strauss, herausgegeben von Zeller, Bonn, 1895 ; Zeller, D. Fr. Strauss in seinem Leben und seinen Schriften, in-8°, Bonn, 1874 ; Hettinger, D. Fr. Strauss, Ein Lebensund Literaturbild, Fribourg, 1875 ; Hausrath, D. Fr. Strauss und die Théologie seiner Zeit, 2 in-8°, Heidelberg, 1876-1878 ; F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. i, p. 3696 ; Les Livres Saints et la critique rationaliste, 6e édit., t. ii, p. 513-549.

STROPHES dans la poésie hébraïque. Voir Hébraïque (Langue), t. iii, col. 491.

    1. STYLE##

STYLE (hébreu : 'et ; Septante : ypaqjEÏov), instrument pour écrire. Les meilleures autorités latines

415. — Style à écrire.

D’après A. Rich, Dictionnaire des antiquités romaines

et grecques, 1873, p. 602.

écrivent stilus et non stylus. Dans la Vulgate, stylus traduit 1° le mot hébreu : 'et, Job., xix, 24 ; Jer., viii, 8 ; xvii, 1, et dans le premier et le troisième passage, il est. suivi du. mot barzél, « fer » ; il désigne par conséquent une sorte de ciseau en fer dont on se servait pour graver des caractères sur la pierre, Job., xix, 24, comme on avait coutume de le faire en Egypte, comme l’avait fait Mésa pour son inscription, t. iv, Gg. 268, p. 1019. — 2° Stylus traduit dans Isaïe, viii, 1, hérêt, qui désigne également une espèce de ciseau avec lequel on peut graver des caractères sur un fi’ba, table ou

tablette de bois, de pierre ou de métal, comme le fait le prophète. — 3° Saint Jérôme, IV Reg., xxi, 13, a traduit la phrase hébraïque : « Je nettoierai Jérusalem comme un plat (has-sallahat) qu’on nettoie et qu’on retourne sur sa face » de la manière suivante : « J’effacerai Jérusalem comme on a coutume d’effacer les tablettes et en l’effaçant je tournerai et je repasserai le style sur sa face. x> Le saint docteur a vu dans ce passage une comparaison tirée des tablettes couvertes d’une légère couche de cire sur lesquelles on écrivait de son temps avec un style. Cet instrument, en fer ou en os, était pointu à l’un de ses bouts et portait à l’autre extrémité une large lame plate (fig. 415). La pointe servait à tracer les caractères et la lame plate servait à les effacer, en la passant sur la cire, pour faire des corrections ou pour permettre d’y écrire de nouveau. Les Romains faisaient grand usage des tablettes couvertes de cire. Elles étaient très minces et revêtues