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1865
1866
STELE — STIGMATES


xliii, 13, en parlant des obélisques d’Héliopolis, ce qui indique que les massebôt pouvaient atteindre de grandes dimensions ; et parÉzéchiel, xxvi, ii, à propos des colonnes de Tyr. Septanle : arvioi, inzôuzairii ;  ; Viilgate :

statuas.

H. Lesêtre.

STELLfON. Voir Lézard, 5°, t. iv, col. 226.

    1. STÉPHANAS##

STÉPHANAS (grec : ÏTeqjavâi ; ), chrétien de Corinthe. Il fut un des premiers convertis de saint Paul dans cette ville et l’apôtre lui conféra lui-même le baptême, ainsi qu’à « sa maison », c’est-à-dire à toute sa famille, y compris ses serviteurs. I Cor., T, 16. Il appelle, xvi, 15, « la maison de Stéphanas » àira ?xi> « les prémices (de son apostolat) en Achaïe ». La Vulgate ajoute à son nom celui des familles de Fortunat et d’Achaïque, mais le texte grec nomme Stéphanas seulement dans le versetl5, et beaucoup de critiques pensent que Fortunat et Achaïque ne doivent se lire qu’au ꝟ. 17. Saint Paul loue donc Stéphanas comme son premier converti à Corinthe et, de plus, à cause des œuvres de bienfaisance spirituelle et corporelle qu’il a faites in ministerium sanctorum, ꝟ. 15. Il était auprès de l’Apôtre, ꝟ. 17, et, d’après la conclusion du texte grec de l’Epitre, il fut chargé par saint Paul de porter sa lettre à Corinthe, avec Fortunat et Achaïque, ce qui est cependant contesté. Voir t. ii, col. 986.

    1. STÉRILITÉ##

STÉRILITÉ (Vulgate : sterilitas), impossibilité de produire des fruits, des rejetons, des enfants. Ce qui est stérile est appelé galmûd, ’âqâr, ’âqârâh, ayovoç, areïpa, sterilis. Le verbe Sâkôl, « priver de rejetons », s’applique à la stérilité par avortement.

1° Les choses. — Le sol du désert est stérile. Job, xxx, 3. Le juste, sous la pression de l’épreuve, souhaite que la nuit qui l’a vu naître soit comme un désert stérile. Job, iii, 7. Si le peuple est fidèle à Jéhovah, la vigne ne sera plus stérile. Mal., iii, 11. — 2° Les animaux. — Dieu promet que, si son peuple lui obéit, il n’y aura pas de bêtes stériles dans les troupeaux. Deut., vii, 14. Il n’y en eut point dans les troupeaux que gardait Jacob, Gen., xxxi, 38, ni dans ceux de l’Épouse. Cant., iv, 2 ; vi, 5. — 3° Les hommes. — Si le peuple est fidèle, il n’y aura point d’homme stérile, c’est-à-dire impuissant à remplir les devoirs du mariage. Deut., vii, 14. La maison de l’impie est stérile, l’homme n’y a pas d’enfants. Job, xv, 34. Jérémie, xxii, 30, parlant du roi de Juda, Jéchonias, dit qu’on l’inscrira comme un « homme stérile », qui ne réussit pas dans ses jours et dont les descendants ne régneront pas. C’est en effet ce qui arriva. D’après le Zohar, ii, 109°, « si un homme prend femme, mais n’a point d’enfants, son existence ici-bas est considérée comme nulle et non avenue. » Cf. Sépher ha-Zohar, édit. Lafuma, t. iii, 1908, p. 429. — 4° Les femmes. — La même promesse divine est répétée au sujet des femmes ; si l’on obéit à Dieu, il n’y aura en Israël ni femme stérile ni femme qui avorte. Exod., xxiii, 26 ; Deut., vii, 14. La stérilité est considérée comme un châtiment. Ose., ix, 14. Plusieurs femmes célèbres sont stériles, c’est-à-dire n’enfantent pas dans les premières années de leur union et s’en désolent. Telles sont Sara, Gen., xi, 30 ; Heb., xi, 11 ; Rébecca, Gen., xxv, 21 ; Rachel, Gen., xxix, 31 ; la femme de Manué, Jud., xiii, 2, 3 ; Anne, I Reg., i, 2 ; ii, 5 ; Elisabeth, Luc, i, 7, 36. Elles regardent ensuite leur fécondité comme une faveur de Dieu, qui fait de la stérile une mère joyeuse au milieu de ses enfants. Ps. cxm (exil), 9. L’impie dévore la femme stérile, qui n’a pas d’enfants pour la défendre. Job, xxrv-, 21. Les gens de Jéricho se plaignirent à Elisée que les eaux de la ville étaient mauvaises et causaient l’avortement. Le prophète assainit ces eaux, au nom de Jéhovah, en y versant du sel, et dans la

suite il n’y eut plus ni mort, ni avortement, mesahkalét, ârsKvoy(isvï], sterilitas. IV Reg., ii, 19-21. Voir Elisée (Fontaine d’), t. ii, col. 1696. La stérilité accompagnée de la vertu est préférable à une postérité nombreuse avec le vice. Sap., iii, 13. Notre-Seigneur proclame bienheureuses les femmes qui seront stériles au moment de la catastrophe nationale, car il leur sera plus facile de se dérober au danger. Luc, xxra, 29. Le père de famille se demande avec anxiété si sa fille, une fois mariée, ne sera pas stérile. Eccli., xlii, 10. — Au figuré, Sion rendue stérile doit se réjouir, car désormais ses fils seront nombreux. Is., xlix, 20, 21 ; uv, 1 ; Gal., iv, 27. Voir Famille, t. ii, col. 2172.

H.Lesêtre.

    1. STHUR##

STHUR (hébreu : Setûr, « caché » ; Septante : Sado-jp), fils de Michaël, de la tribu d’Aser, un des douze espions qui furent envoyés par Moïse dans la terre de Chanaan pour l’explorer. Num., xiii, 14 (hébreu, 13).

    1. STIER Ewald Rudolf##

STIER Ewald Rudolf, théologien protestant, né le 17 mars 1800 à Fraustadt in Posen, mort le 16 décembre 1862 à Eisleben. Après de nomBreuses variations et occupations, il devint pasteur en 1829 à Frankleben, près de Merseburg, et ensuite (1838-1846), à Wichlinghausen in Wupperthal. Plus tard, en 1849, il fut Superintendent et Oberpfarrer à Schlenditz et en 1857 à Eisleben où il finit sa vie. Il publia à Bâle en 1833, Lehrgebâude der hebrâisclier Sprache ; Der Brief an die Hebrâer, in-8°, Halle, 1842 ; Berlin, 1849 ; lier Brief Jacobi, in-8°, Barmen, 1845 ; Die Reden des Herrn Jesu, 1844-1846, 1847 ; 1851-1853 ; Polyglotten-Bibel fur praklisches Handgebrauch (avec R. Theile. Voir Polyglotte, col. 528) ; Der Brief Judà, in-8°, Berlin, 1850 ; Jesaias, nicht Pseudo-Jesaias. Auslegung seiner Weissagung Kap. 40-66. Nebst Einleitung wider die Pseudo-Kritik, in-8°, Barmen, 1851 ; Die Apokryphen. Vertheidigung ihres althergebrachten Anschlusses an die Bibel, in-8°, Brunswick, 1853 ; etc. — Voir G. et F. Stier, E. R. Stier, 2 parties, Wittenberg, 1867-1871 ; K. J. Nitzsch, iî. Stier als Theologe, Barmen et Elberfeld, 1865.

    1. STIGMATES##

STIGMATES (hébreu : kî, qa’âqa’; grec : cttc’yuatoc ; Vulgate : sligmata), marques imprimées sur la chair. — Il était défendu aux Hébreux de se faire ni incisions ni qa’âqa’, Ypâ(A.naTa « tiixtô, stigmata, des figures incrustées dans la peau, comme une sorte de tatouage. Lev., xix, 28. Cette pratique avait un caractère idolâtrique ou superstitieux. — Isaïe, iii, 24, dit aux élégantes de Jérusalem qu’un jour il y aura pour elles kî (ah.af yofî, « stigmate au lieu de beauté ». Le mot kî, pour kevî, vient de kavah, « brûler », et désigne des marques faites sur le corps par le feu, des brûlures. Les versions n’ont pas rendu ces trois mots.

— Saint Paul demande qu’on ne lui suscite plus d’embarras, parce qu’il porle sur son corps les « stigmates de Jésus ». Gal., vi, 17. Les stigmates étaient des marques au fer rouge que l’on imprimait sur le corps des prisonniers de guerre réduits en esclavage. Cf. Hérodote, vu, 133 ; Pétrone, Sat., ciii, 2 ; Senèque.De benef., iv, 37 ; Quintilien, Instil., VIII, iv, 14 ; Suétone, Calig., xxvii, 2 ; Pline, H. N., XXX, iv, 10 ; etc. L’Apôtre veut donc dire qu’il porte sur lui, comme de glorieuses marques, les cicatrices des coups qu’il a reçus pour le nom de Jésus-Christ, et les traces de toutes les souffrances qu’il a endurées dans son ministère apostolique. Ces stigmates sont les « stigmates de Jésus », cf. II Cor., iv, 10, parce qu’ils ont été reçus à cause de lui et à l’imitation des blessures que le Sauveur a reçues lui-même pour le salut des hommes. D’autres stigmates étaient tracés à la pointe sur le bras des conscrits engagés pour le service militaire, de manière à les recon-