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1861

STATIONS DES ISRAÉLITES À LEUR SORTIE D’EGYPTE — STÈLE

1862

47° Nahaliel. Num., xxi, 19.

48° Bamoth, Num., xxi, 19, 20.

49° Mont Abarim, devant le mont Nébo ou Phasga. Num., xxi, 20 ; xxxiii, 47. Cf. Deut., iii, 27.

50° Plaines de Moab. Num., xxxiii, 48.

51° Bords du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho. Num., xxxm, 49.

    1. STATUE##

STATUE (hébreu : nesîb, sémél, sémêl, félém ; Septante : eixtôv, [iopipTi ; Vulgate : statua), représentation, en plein relief, d’un être animé ou supposé tel, à l’aide d’une matière dure, pierre, bois, bronze, argile, etc. — Les statues étaient nombreuses chez les anciens peuples. Les Hébreux en virent de grandioses et magnifiques en Egypte et plus tard en Assyrie. Mais la statuaire antique était largement au service de l’idolâtrie. L’auteur de la Sagesse, XIV, 15-21, montre comment on fut amené à faire des statues des hommes regrettés ou vénérés, et ensuite à leur rendre un culte et à les adorer. On en vint même à se prendre de passion pour elles. Sap., xv, 5. Des statues de toute taille et de toute nature représentèrent les faux dieux ; on les désigne sous le nom d’idoles. Voir Idole, t. iii, col. 817-822. Il fut expressément défendu aux Israélites de représenter aucun être vivant et de se prosterner devant de pareilles représentations. Exod., xx, 4, 5 ; Deut., iv, 15-19. Par contre, il leur fut ordonné de détruire toutes celles qu’ils trouveraient dans le pays de Chanaan. Exod., xxiii, 24 ; xxxiv, 13 ; Num., xxxiii, 52 ; Deut., vii, 5 ; xii, 3. — La décoration du Temple ne comporta aucune statue. La loi ne tolérait en ce genre que les deux chérubins de l’Arche, dont l’attitude était celle de serviteurs de la divinité, et non de personnages divins. Voir Arche d’alliance, t. î, col. 917, 918. Il y eut toujours grand scandale quand des rois impies osèrent introduire des statues idolâtriques jusque dans le Temple. II Par., xxxiii, 7 ; II Mach., vi, 2. Des statues des faux dieux furent néanmoins fabriquées à presque toutes les époques. Aaron avait commencé au désert, en faisant le veau d’or, Exod., xxxii, 4, 8 ; Jéroboam l’imita, III Reg., xii, 28, et les instincts idolâtriques du peuple trouvèrent toujours des fabricants disposés à les satisfaire. Isaïe, xliv, 12-17, montre ceux-ci à l'œuvre ; le forgeron façonne la statue à la lime et au marteau, après l’avoir passée au feu. « Le sculpteur étend le cordeau, il trace la forme au crayon, la façonne avec le ciseau, et en fait une figure d’homme, la belle figure humaine. » Voir Maçon, t. iv, fig. 163, col. 514. Un autre fabrique l’idole avec un tronc d’arbre, dont une partie lui a servi à se réchauffer. — Dans un songe, Nabuchodonosor vit une grande statue, immense et d’une grandeur extraordinaire ; son aspect était terrible ; elle avait la tête d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre et les cuisses d’airain, les jambes de fer, les pieds en partie de fer et en partie d’argile ; une petite pierre vint la frapper, tout se brisa et fut emporté par le vent. Daniel expliqua au roi que cette statue symbolisait les différents empires qui devaient se succéder : celui des Babyloniens, des Mèdes, des Grecs et des Romains ; la petile pierre qui la ruinerait serait le royaume du Messie. Dan., ii, 31-45. Plus tard, Nabuchodonosor lui-même érigea, dans la plaine de Dura, une immense statue d’or, haute de soixante coudées et large de six, et il commanda de se prosterner devant elle et de l’adorer. Voir Or, t. IV, col. 1845.

H. Lesêtre.
    1. STÈLE##

STÈLE (hébreu : massëbah, massêbéf, siyyûn ; Septante : (tttiXïi, <r/ ; (uTov, ).î80ç ; Vulgate : titulus), pierre dressée, avec ou sans inscription, pour consacrer un souvenir.

1° Chez les anciens peuples. — Rien n’est plus naturel que de dresser des pierres pour perpétuer, d’une manière durable, le souvenir d’un événement impor tant, une victoire, une alliance, la mort d’un personnage puissant, etc. Aussi constate-t-on cet usage chez tous les anciens peuples. Les Égyptiens gravaient sur des stèles l’image et le récit des hauts faits de leurs rois. Cf. Maspero, Histoire ancienne, t. i, p. 237, 251, 253, 291, 485 ; t. ii, p. 102, 295 ; t. iii, p. 45, 109. La plus curieuse, au point de vue biblique, est la stèle de Ménephtah I « > Voir Ménephtah, t. iv, fig. 253, vis-à-vis col. 967. Les Assyriens dressaient aussi des stèles partout où ils passaient. Cf. Maspero, Histoire ancienne, t. ii, p. 657, 659 ; t. iii, p. 17, 208, 213, 260, 374, 375, 543. Certaines stèles servaient au bornage des propriétés

412. — Stèle-limile égyptienne (Thothmoès IV). D’après Mariette, Monuments divers, pi. 47.

(fig. 412). En Chaldée, elles étaient consacrées à la divinité afin que celle-ci prît les champs sous sa protection, comme en témoignent les inscriptions : « Nabù, garde la borne des champs, » ou « Ne franchis pas la limite, n’enlève pas la borne, hais le mal, aime la justice. » Cf. Scheil, Textes élamitiques-sémitiques, t. i, p. 91. Voir Bornes, 1. 1. col. 1854. D’autres stèles avaient une destination religieuse. Quand Théglathphalasar I er découvrit les stèles votives de son père Chamchi-Ramman, il les oignit d’huile, épanditdes libations, les remit en place et demanda qu’on en fit autant pour les siennes. Cf. Schrader, Keilinschriftliche Bibliotheh, t. i, p. 44. Mésa, roi de Moab, prit soin de graver sur une stèle le récit des principaux événements de son règne. Voir Mésa, t. iv, col. 1015-1016. On a retrouvé trois stèles dans les ruines du vieux sanctuaire chananéen de Tell es- ! $âfy ; il y avait à leur base des quantités d’ossements d’animaux, indiquant qu’on avait offert des sacrifices en cet endroit. Ces stèles sont en effet dressées à l’intérieur