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SOUFRE — STACTE


coufre, dans lequel sont plongés Satan, les démons et les impies. Apoc, xiv, 10 ; xix, 20 ; xx, 9 ; xxi, 8. ^Cette image est empruntée à la catastrophe de Sodome et des

villes coupables.

H. Lesêtre.
    1. SOUILLURE##

SOUILLURE (hébreu : m'ûm, mûm ; Septante : àxaôapo-ia, àxpowia, gjiO.o ;  ; Vulgate : macula, immunditia, sordes), difformité morale provenant du vice on du péché. Sur la souillure physique, voir Impureté légale, t. iii, col. 857. — La souillure de l'âme vient de l’infidélité à Dieu, Deut., xxxii, 5 ; Eccli., xlvii, 22 ; de l’iniquité, Jer., ii, 22 ; Ezech., xxiv, 13 ; de l’idolâtrie, Rom., i, 24 ; vi, 19 ; II Cor., xii, 21 ; de la fréquentation des méchants, Eccli., i, 33 ; de la mauvaise langue, Jacob., III, 6 ; de l’hypocrisie, Matth., xxiii, 25 ; des doctrines perverses, II Petr., ii, 10, 13 ; Jud., 8, 12 ; des œuvres de la chair. Gal., v, 19 ; Eph., iv, 19 ; v, 3 ; Col., iii, 5 ; Jud., 23. Les démons, instigateurs de toute souillure, sont ordinairement appelés « esprits impurs ». Matth., x, 1 ; xii, 43 ; Marc, i, 23, 27 ; iii, 11 ; Luc, iv, 33 ; vi, 18 ; Act., v, 16 ; viii, 7 ; Apoc, xvi, 13 ; xviii, 2 ; etc. Les méchants appellent « souillure » la conduite des bons. Sap., Il, 16. La souillure est une cause de ruine. Mich., ii, 10. — Ce n’est pas à la souillureque Dieu appelle ses serviteurs. I Thés., iv, 7. Job, fidèle à Dieu, s’est abstenu de toute souillure. Job, xi, 15 ; xxxi, 7. Le chrélien doit rejeter toute souillure, Jacob., i, 21, et garder les commandements sans souillure. I Tim., vi, 14. L'Église est l'épouse sans souillure du Christ. Eph., v, 27. Les âmes sans souillure seront près du trône de Dieu. Apoc, xiv, 5. Voir Mal, t. iv, col. 598 ;

Péché, t. v, col. 11.

H. Lesêtre.

SOULIER. Voir Chaussure, t. ii, col. 631.

    1. SOUPER##

SOUPER (Vulgate : cœna). Voir Repas, col. 1046 ; Cène, t. ii, col. 408.

SOURCE. Voir Fontaine, t. ii, col. 2302.

    1. SOURD##

SOURD (hébreu : héréS ; Septante : xwpô ;  ; Vulgate : survins), celui qui est privé du sens de l’ouïe. — Jéhovah a faille sourd et le muel, c’est-à-dire a permis leurs infirmités. Exod., iv, 11. La loi défend de proférer des malédictions contre le sourd, bien qu’il ne les entende pas. Lev., xix, 14. Le persécuté est délaissé par ses amis, comme un sourd duquel on ne peut se faire entendre. Ps. xxxviii (xxxvii), 14. Le juge inique ressemble à la vipère qui fait la sourde oreille. Ps. lviii (lvii), 5. Voir Charmeur de serpents, t. ii, col. 598. Les idoles sont sourdes. Ps. cxv (cxm), 5. Il y a une surdité volontaire qui empêche d’entendre la parole du Seigneur. Is., xlii, 18, 19 ; xliii, 8. — À la venue du Messie, les sourds entendront. Is., xxix, 18 ; xxxv, 5. La prophétie s’est accomplie au moral et au physique. Matth., xi, 5 ; Luc, vii, 22. Saint Marc, vii, 32, 37 ; ix, 24, raconte la guérison d’un sourd et celle d’un possédé que le démon rendait sourd et muet. Voir Muet, t. iv, col. 1331.

— Les nations devaient être assourdies à la nouvelle du salut d’Israël. Mich., vii, 16. Voir Oreille, t. iv,

col. 1857.

H. Lesêtre.
    1. SOURIS##

SOURIS (hébreu : 'akbâr ; Septante : pù>s ; Vulgate : mus), petit quadrupède, du genre rat, au pelage grisroussâtre, plus clair en dessous, â l’allure très vive et se multipliant prodigieusement. La souris est originaire d’Europe. Elle est actuellement répandue partout et depuis longtemps. Le mot hébreu 'akbâr désigne en général tous les animaux du genre rat. Il peut donc s’appliquer aux souris, surtout dans deux passages ds la Sainte Écriture. Lev., xi, 29, et Is., lxvi, 17. Voir Rat, col. 990.

H. Lesêtre.


    1. SPARTIATES##

SPARTIATES (grec. EmxpTuiTai). I Mach., xii, xiv, xv. Voir Lacédémoniens, t. iv, col. 7.

    1. SPIRITUEL##

SPIRITUEL (SENS). C’est le nom principal, donné par les Pères et les exégètes catholiques au sens mystique ou typique de l'Écriture Sainte. Voir t. IV, col. 1370. Il a été emprunté à saint Paul. L’Apôtre a nommé pptojia 71veu(j.aTiy.ôv, nô|xa itvEu(iatixôv èx irvsopiaTtXïjç TUTpaeç, la nourriture des Hébreux au désert (manne), l’eau qui sortait du rocher, nourriture et breuvage, qui étaient des tûxoi. I Cor., x, 3-6. Il déclarait donc que ces événements historiques du séjour des Hébreux au désert avaient une signification spirituelle, désignant des faits analogues qui se produisent dans l'Église. La Loi tout entière était même à ses yeux wveuîiaTixoç, Rom., vii, 14, c’est-à-dire par la volonté du Saint-Esprit et par l’esprit du chrétien figurative de l'économie nouvelle du christianisme. Il opposait la lettre à l’esprit, Rom., ii, 29 ; vii, 6, et il reconnaissait que la lettre tue et l’esprit vivifie. II Cor., iii, 6. Par suite, on a donné le nom de spirituel à un sens, que la lettre ne signifie pas immédiatement, mais qui appartient à l’esprit animant ce corps, qui est perçu sous cette lettre par les yeux de l’esprit, et qui désigne des choses spirituelles et supérieures au sens littéral. Cette dénomination, dont la dérivation biblique n’est peut-être pas très heureuse, a été et est encore d’un emploi général dans l'Église. Les théoriciens de nos jours lui préfèrent la désignation, également paulinienne, de sens typique ; mais l’usage a fixé la signification précise du sens spirituel, qui est identique aux termes de sens mystique et de sens typique. Il est nécessaire toutefois de distinguer soigneusement les sens spirituels certains, voulus par le Saint-Esprit, auteur principal de l'Écriture, et exprimés médiatement sous le sens littéral, des interprétations spirituelles, proposées avec plus ou moins de fondement par les Pères et les exégètes catholiques. Chacun sait que l’exégèse allégorique a multiplié au delà de toute limite les explications spirituelles de l'Écriture. L’abus de cette interprétation a nui, dans les temps modernes, à la reconnaissance des véritables sens spirituels. Voir t. iv, col. 1369-1376. Sur les recueils d’interprétations spirituelles de l’Ecriture, voir l’article Allégories bibliques, dans Je Dictionnaire de théologie catholique, t. i, col. 835-836.

E. Mangenut.

    1. STACHYS##

STACHYS (grec : Sts/o ; , « épi de blé » ), chrétien de Rome, salué par saint Paul, Rom., xvl, 9, qui l’appelle dilectum meum. Quoique le nom soit rare, on le trouve néanmoins parmi les membres de la maison impériale. Corpus inscript, lat., t. VI, n. 8607. D’après Nicéphore Calliste, H. E., vnr, 6, t. cxlvi, col. 28, il fut établi, par l’apôtre saint André, évêque de Byzance, dont il occupa le siège pendant seize ans et où il eut pour successeur Onésime. D’après Hippolyte, De LXX Apostoiis, 23, t. x, col. 955, et Dorothée de Tyr, Chron. pasc., t. xcxii, col. 521, n. 11, il fut un des soixante-douze disciples.

STACTE. Traduction latine du grec <rrax-cf|, « goutte », ce mot désigne ordinairement une sorte de gomme de myrrhe. Mais dans la Vulgate il s’applique à divers produits. Ainsi il sert deux fois à traduire le mot hébreu lot, le ladanum, Gen., xxxvil, 25 ; xliii, 11 ; une fois pour rendre qiddâh, la casse, Ezech., xxvii, 19, enfin une fois plus exactement pour exprimer le sens du mot nataf, qui a proprement le sens de « goutte », Exod. xxx, 34, et désigne le styrax. Sauf dans Ezech., xxvii, 19, où ils semblent avoir lu une leçon différente, les Septante ont mis également araxTrj dans les passages ci-dessus mentionnés. Ils l’ont aussi employé pour 'âhâlôp, l’aloès, Ps. xlv (Vulgate, xliv), 9 ; pour môr, la myrrhe, Cant., i, 13 (Vulgate, 12) ; pour beià

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