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SORT — SOT


3° Dans les cas douteuse. — Achan ayant attiré la colère de Dieu par une contravention grave à la loi de f anathème, Josué demande au sort la désignation du coupable inconnu. Le sort indiqua successivement la tribu de Juda, la famille de Zaré, la maison de Zabdi et enfin Achan. Jos., vii, 16-18. Saül fit décider par le sort qui était responsable, de lui ou de son fils Jonathas. I Reg., xiv, 38. Les marins de Joppé procédèrent de même pour savoir qui d’entre les passagers attirait sur eux la tempête, et le sort désigna Jonas. Jon., i, 7. Dans ces cas, le sort était manifestement dirigé par Dieu ; il ne s’en suit nullement qu’il le soit toujours dans les cas analogues. Habituellement, Dieu laisse agir les causes naturelles et il ne s’engage nullement à faire connaître la vérité ou sa volonté par la voie du sort. À la fête de l’Expiation, le sort réglait celui des deux boucs qui devait être immolé et celui qui devait être chassé au désert. Lev., xvi, 9, 10. On recourait au sort pour savoir, en certains cas, le parti à prendre. Jos., xviii, 6, 8. Voir Urim et Thummim. À l’instigation d’Aman, les Perses décidèrent par le sort le jour où les Juifs seraient massacrés dans tout l’empire. Voir Phurim (Fête des), col. 338. Le roi de Babylone demandait au sort la désignation du pays qu’il devait attaquer. Ezech., xxi, 26, 27. Voir Rabdomancie, col. 920. Cf. Ose., iv, 12. — Josèphe, Bell, jud., III, vin, 7, raconte un curieux exemple de désignation par le sort. — Dans beaucoup d’autres endroits, la Vulgate appelle « sort » le résultat du partage, la destinée de chacun, les conditions de la vie humaine. Voir Coupe, t. ii, col. 1075 ; Héritage, t. iii, col. 611 ; Part, t. iv,

col. 2171.

H. Lesêtre.
    1. SORTS##

SORTS (FÊTE DES). Esther, ix, 26. Voir Phurim, col. 338.

    1. SOSIPATER##

SOSIPATER (grec : 2Wîi «  « Tpo ; , « sauveur de son père » ), nom de deux Israélites.

1. SOSIPATER, un des généraux de Judas Machabée. Avec Dosithée (voir Dosithée 2, t. ii, col. 1494), il s’empara d’une forteresse qui n’est pas nommée et où les Juifs massacrèrent dix mille de leurs ennemis. II Mach., XII, 19. Timothée, le chef de l’armée syrienne battu par Judas Machabée, tomba entre les mains de Dosithée et de Sosipater qui lui rendirent la liberté sur son engagement de renvoyer libres les nombreux prisonniers juifs qu’il avait entre les mains, ꝟ. 23-25.

2. SOSIPATER, parent de saint Paul qui était avec lui lorsque l’Apôtre écrivit aux Romains. Il est énuméré parmi ceux qui envoient leur salutation aux destinataires de PÉpltre. Rom., xvi, 21. Beaucoup admettent qu’il est le même que celui qui est appelé Sopater (de Bérée), Act., xx, 1. D’autres le nient et la question est douteuse. Voir Acta Sanctoruni, t. v, junii 25, p. 4. Le nom de Sosipater se lit sur une liste de politarques de Thessalonique. Voir Secundus, col. 1556.

    1. SOSTHÉNE##

SOSTHÉNE (grec : S<o<jôivi, c). 1° Chef de la synagogue de Corinthe du temps de saint Paul, après la conversion de Crispus. Voir t. ii, col. 1119. Les conversions opérées par saint Paul dans cette ville ayant irrité les Juifs, ils l’amenèrent de force au tribunal du proconsul Gallion, t. Tir, col. 98, .qui leur répondit dédaigneusement qu’ils démêlassent eux-mêmes les affaires concernant leur loi, et il les éconduisit de la sorte. La foule battit alors Sosthène devant le tribunal et le proconsul romain laissa faire. Act., xviii, 12-17. Les plus anciens manuscrits grecs et le texte latin ne précisent point si ce sont les Juifs ou les païens qui maltraitèrent Sosthène, le textus receptus grec dit que

ce furent oi "EàXyjveç, et il semble plus vraisemblable que ce soient les païens, peu favorables aux Juifs, qui voyant le mépris que faisait d’eux Gallion, en profitèrent pour satisfaire leurs mauvaises dispositions à leur égard en s’en prenant à leur chef. D’autres pensent cependant, et saint Jean Chrysostome est du nombre, In Act. hom. xxx, 2, t. lx, col. 278, que Sosthène était disciple et ami de saint Paul et que ce sont les Juifs qui en cette circonstance le traitèrent comme un ennemi dont ils voulurent se venger.

2° Saint Paul, dans sa première Épitre aux Corinthiens, i, 1, leur écrit non seulement en son nom, mais aussi au nom de son « frère » Sosthène. Plusieurs en ont conclu que ce Sosthène était celui dont parlent les Actes, lequel était bien connu à Corinthe et qui, s’il était devenu chrétien, devait s’intéresser particulièrement à cette Église et y jouir d’une certaine autorité. Eusèbe, H. E., i, 12, t. xx, col. 117, le mentionne comme un des soixante-dix disciples du Sauveur, d’après quelques-uns, qui par conséquent ne l’identifiaient point avec le chef de la synagogue corinthienne. En réalité la tradition est flottante et indécise à son sujet. Voir Calmet, Dictionnaire de la Bible, édit. Migne, t. iv, col. 610-611.

    1. SOSTRATE##

SOSTRATE (grec : 2w<jrpdcTo ; ), commandant de’la citadelle de Jérusalem au nom du roi de Syrie Antiochus IV Epiphane. Il pressa le grand-prêtre Ménélas, mais inutilement, de payer au roi de Syrie les sommes qu’il lui avait promises pour obtenir le souverain pontificat. II Mach., iv, 27-29. D’après le texte latin, Sostrate et Ménélas furent appelés pour cette affaire à Antioche, et Ménélas fut privé du sacerdoce et remplacé par son frère Lysimaque, tandis que Sostrate reçut le gouvernement de Cypre. D’après le texte grec, Ménélas laissa son frère Lysimaque pour tenir sa place et Sostrate (laissa) Cratès qui était gouverneur des Cypriotes, de sorte que c’est Cratès qui aurait eu le commandement de la citadelle de Jérusalem. Le Vaticanus lit /.pat^aa ; au lieu de KpdrniTa, de sorte’que le sens est le même que dans la Vulgatelatine : Sostrate reçut le gouvernement de Cypre. — Le résultat du voyage de Ménélas et de Sostrate à Antioche est passé sous silence, sans doute parce que lorsqu’ils arrivèrent dans cette ville, le roi en était déjà parti, ꝟ. 30, pour aller réprimer une sédition qui avait éclaté subitement en Cilicie.

SOT (hébreu : ’ëvil, kesil, nâbûb, nâbdl, sâbâl, yâ’al ; Septante : àçpwv, àa-sôr, ; , èrciXïiTrro ;  ; Vulgate : stultus, insipiens, insanus), celui qui n’a pas la dose commune de bon sens ou d’intelligence.

1° Le sot ne sait pas se tirer d’affaire dans les difficultés de la vie, ni même dans la prospérité. Son intervention entraîne toutes sortes d’inconvénients, pour lui et pour les autres, d’autant plus qu’il se croit sage, alors qu’il marche dans les ténèbres. Eccle., ii, 16 ; Prov., xix, 15. C’est donc un homme à éviter. Ces idées reviennent fréquemment, sous différentes formes, dans Job, les Proverbes, l’Ecclésiaste et l’Ecclésiastique. D’après les versions, « le nombre des sots est infini. » Eccle., i, 15. Le texte hébreu dit seulement que « ce qui manque ne peut être compté. » Le Sauveur qualifie de sot celui qui bâtit sa maison sur le sable, Matth., vu, 26, et celui qui pense à élever des greniers pour sa récolte, quand la nuit même il va mourir. Luc, xii, 20.

2° Parmi ceux qui s’accusent ou sont accusés d’avoir agi en sots, il faut ciler Aaron, Num., xii, 11, les Israélites, Deut., xxxii, 6, la femme de Job, ii, 10, Saûl, I Reg., xiii, 13 ; xxvi, 21, David, I Reg., xxiv, 10, Nabal, I Reg., xxv, 25, Asa, II Par., xvi, 9, les sages d’Egypte, Is., xix, 11, et de Babylone, Jer., l, 36, les faux prophètes d’Israël, Ose., iv, 7 ; Jer., xxiii, 13, le peuple de