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SOLEIL — SOMMEIL


les dieux solaires sémitiques. Cf. Revue biblique, 1907, p. 620.

2° La transgression. — Sous certains rois de Juda, particulièrement Manassé et Amon, le culte du soleil fut établi à Jérusalem même et aux environs. On offrait des parfums à Baal et au soleil. À l’entrée du Temple, des chevaux étaient dédiés au soleil et il y avait des chars du soleil. Josias chassa les prêtres qui pratiquaient ce culte, fit disparaître les chevaux et brûla les chars. IV Reg., xxiii, 5, 11. On sait que les Perses offraient des sacrifices au soleil, Hérodote, i, 131, que les mages lui immolaient parfois des chevaux blancs, Hérodote, vii, 113, et que ces mêmes Perses consacraient au soleil un char et des chevaux. Xénophon, Cyrop., vin, 3, 12. Les chars de Jérusalem étaient sans doute destinés à promener l’idole solaire, et les chevaux étaient gardés vivants pour traîner ces chars et ensuite servir de victimes en l’honneur du dieu. Mais il n’est guère probable que ! e culte pratiqué à Jérusalem à l'époque de Manassé ait pu dériver de celui des Perses. Il n’y a entre les deux formes de culte qu’une simple analogie. Les honneurs divins rendus au soleil étaient d’ailleurs si répandus dans l’ancien monde qu’on ne peut s'étonner d’en constater l’usage en Palestine. La forme qu’ils y prennent s’inspirait vraisemblablement d’exemples plus voisins que ceux des Perses. — L’auteur de la Sagesse, xiii, 2, se moque de ceux qui, prenant les créatures pour des dieux, ont honoré en conséquence les « flambeaux du ciel ». D’après Josèphe, Bell, jud., II, viii, 5, 9, les Esséniens, sans adorer le soleil, lui rendaient cependant une sorte de culte ; ils « lui adressaient des vceux traditionnels, comme pour le prier de se lever, ? et ils dérobaient à sa lumière tout ce qui aurait pu offenser les rayons du dieu, Ta ; a-liyai toû 6ea0. — Au commencement de l'ère chrétienne, le culte du soleil se perpétuait encore à Ascalon, à Gaza, à Damas et dans le Hauran. Cf. Schùrer, Geschichte des jûdischen Volkes im Zeit. J. C, 3e édit., t. ii, p. 22, 25, 30, 35.

Sur l’arrêt du soleil à la bataille de Bethoron, Jos., x, 9-14 ; Eccli., xliv, 4-6, voir Bethoron 1, t. i, col. 1703. — Sur le cadran solaire d'Ézéchias où l’ombre rétrograde, voir Cadran solaire, t. ii, col. 27. — Sur la fontaine du soleil, Jos., xv, 7 ; xviii, 7, voir Ensémès, t. ii, col. 1815. — Sur la cité du soleil, Jos., xix, 41, voir Hirsémès, t. iii, col. 722, et Bethsamès, t. i, col. 1732. — Sur la cité du soleil, Is., xix, 18, voir Héliopous, t. iii, col. 572. — Sur la maison du soleil, Jer., xliii, 13, voir Héliopolis, t. iii, col. 572, et

Bethsamès, t. i, col. 1737.

H. Lesêtre.
    1. SOLEIL##

SOLEIL (FONTAINE DU) (hébreu : 'Ên-èéméS ; Septante : -S) K-tfr toô ^a(ou), aujourd’hui « Fontaine des Apôtres », à l’est de Jérusalem et du Mont des Oliviers, Jos., xv, 7 ; xviii, 17. Voir Ensémês, fig. 575, t.ii, col. 1815-1816.

    1. SOM ER##

SOM ER, nom, dans la Vulgate, de quatre personnages qui ont une orthographe différente en hébreu.

1. SOMER (hébreu : Sémér ; Septante : 2ej171p), propriétaire de la montagne sur laquelle Amri, roi d’Israël, bâtit la capitale du royaume d’Israël et qu’il appela Samarie, du nom de celui à qui il en avait acheté l’emplacement. III Reg., xvi, 24. Voir Samarie 1 et 2, col. 1401.

2. SOMER (hébreu : Sômêr ; Septante : Supi^p), nom, dans IV Reg., xli, 21, du père de Jozabad, l’un des deux serviteurs du roi Joas qui le mirent à mort. Dans le passage parallèle, II Par., xxiv, 26, au lien de Somer, nous lisons « Sémarith, la Moabite », qui apparaît ainsi comme la mère de Jozabad. On peut

supposer que la terminaison t est tombée dansIV Reg., xii, 21, ou qu’elle a été ajoutée en trop II Par., xxiv, 26. On a imaginé diverses hypothèses pour expliquer la divergence entre les Rois et les Paralipomènes. Peutêtre le texte a-t-il été corrompu dans un des deux passages. Voir Sémarith, col. 1591.

3. SOMER (hébreu : Sâmér, à la pause ; Septante : Ssjjnrjp), fils de Moholi et père de Boni, de la tribu de Lévi et delà descendance deMérari.I Par., vi, 47 (hébreu, 32).

4. SOMER (hébreu : Sômér, nnW ; Septante : 2aMp, I Par., vii, 32, et ꝟ. 34, Sàmér, ££ft|ir, p), de la tribu d’Aser, le second nommé des quatre fils d’Héber. Il eut quatre fils : Ahi, Roaga, Haba et Aram. I Par., vu, 32, 34.

    1. SOMMEIL##

SOMMEIL (hébreu : Sênà', sênâh, Senât, nûmdh, tenûtnâh, miskàb ; chaldéen : sendh ; Septante : îmvoç ; Vulgate : somnu$, dormitio, dormitatio), état de repos durant lequel la vie active, intellectuelle et consciente est comme suspendue. Se livrer au sommeil ou dormir se dit yâsan, râdam, nûm, ûîrvdw, vv<TTà?M, xotŒ-JSw, dormire, dormilare, obdortnire.

1° Ses conditions. — Le sommeil est une nécessité de nature et le besoin s’en fait sentir régulièrement chaque jour. Voilà pourquoi l’expression « se coucher et se lever » est mise pour l’ensemble des différentes actions de la journée. Deut., vi, 5 ; Marc, IV, 27. Le sommeil est un besoin si impérieux qu’on ne peutfacilement y résister. Lorsque saint Paul discourut à Troade jusqu'à minuit, le jeune Eutyquene put s’empêcher de dormir et tomba par la fenêtre. Act., xx, 9. Celui qui dort n’entend pas, Eccli., xxii, 8, et ii, 'a pas conscience de ce qui se passe autour de lui. Pour se livrer au sommeil, on se couche en s'étendant horizontalement de manière à assurer au corps un équilibre stable. En Palestine, on dormait habituellement sur un lit, Lev., xv, 4, voir Lit, t. iv, col. 285, et dans une chambre haute. I Reg., ix, 25. Voir Maison, t. iv, col. [590. Mais souvent on dormait dans des conditions moins confortables, sur une simple natte, II Reg., xi, 13, sur le toit, Jos., ii, 8, sur le sol même, Gen., xxviii, 11, auprès des gerbes, pendant la moisson, Ruth, iii, 7, sous un arbre, III Reg., xix, 5, sous le rebord d’un toit, Tob., ii, 11, dans un cilice, en temps de deuil. III Reg., xxi, 27. On dormait en barque quand on naviguait. Prov., xxiii, 34 ; Jon., i, 5 ; Matth., viii, 24 ; Marc, iv, 38. En temps de guerre, on couchait dans le camp, au milieu des chars. I Reg., xxvi, 5. — Différentes précautions étaient prises en vue du sommeil. On avait au moins une pierre pour servir d’oreiller. Voir Pierre, col. 417. On s’enveloppait d’une couverture ou d’un manteau, contre le froid de la nuit. Exod., xxii, 27. Ceux qui couchaient ensemble se réchauffaient mutuellement. III Reg., i, 2-4 ; Eccle., iv, 11. Le guerrier gardait sa lance auprès de lui. I Reg., xxvi, 12. Pendant la nuit, le dormeur ne manquait pas de conserver à ses côtés sa cruche d’eau et sa lampe allumée. Voir Cruche, t. ii, col. 1136 ; Lampe, t. iv, col. 59. On était heureux alors de pouvoir dormir en paix. Ps. vi, 9 ; Prov., iii, 24 ; Ose., ii, 18. Mais une femme se rendait gravement imprudente en faisant coucher son petit enfant avec elle. 1Il Reg., iii, 19. — Au sommeil de la nuit, on ajoutait la méridienne. II Reg., iv, 5. Le paresseux abusait du sommeil et subissait les conséquences de son inaction. Prov., vi, 9, 10 ; xx, 13 ; xxiii, 21 ; xxiv, 33. — La Sainte Écriture signale spécialement le sommeil d’Adam, Gen., ii, 21, celui de Jacob, Gen., xxvii, 11, celui d'Élie, III Reg., xix, 5, celui de NotreSeigneur, Matth., viii, 24, celui des Apôtres, Matth., xxvi, 40, etc.