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SŒUR — SOIF

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sous les noms d’Oolla et d’Ooliba, Ezech., xxiii, 31, et même Sodome et Jérusalem, Ezech., xvi, 48, etc. — Le mot sœur peut aussi caractériser des relations de diverse nature. On dit à la sagesse : « Tu es ma sœur. » Prov., vii, 4, Job, xvii, 14, dit aux vers : « Vous êtes ma mère et ma sœur, » pour signifier qu’il est tout voisin du tombeau. — Enfin l’expression singulière ^issâh’êl’ôhôtâh, « femme à sa sœur », veut dire simplement « l’une et l’autre, » même en parlant d’objets du genre féminin, comme des tentures, des agrafes, Exod., xxvi, 3, 5, 6, 17, des ailes, Ezech., i, 9 ; iii, 13, etc., <le même que l’expression’i$’él’âhiiv, « homme à son frère », signifie « l’un et l’autre », Gen., Xm, 11 ; xxvi, 31, - même en parlant d’objets. Ezech., xxv, 20 ; xxxvii, 9.

4° Sœurs spirituelles. — Le Sauveur appelle son frère et sa sœur ceux qui font la volonté de son Père. Matth., xii, 50 ; Marc, iii, 35. Les chrétiens sont donc ensemble frères et sœurs. Rom., xvi, 1 ; I Cor., vii, 15 ; Jacob., h, 15. Saint Paul revendique le droit de se faire accompagner par une sœur, comme les autres apôtres. I Cor., ix, 5. Il recommande à son disciple de traiter les jeunes filles comme des sœurs, I Tim., v, 2, lui prescrivant ainsi la réserve absolue au point de vue naturel et le dévouement au point de vue spirituel.

H. Lesêtre.

SOHA (hébreu : Siha, Septante : S-rçâ), chef d’une famille de Nathinéens. II Esd., vii, 47 (hébreu, 46). Dans I Esd., ii, 43, son nom est écrit Siha. Voir col. 1719.

    1. SOHAR##

SOHAR (hébreu : $ôhar ; Septante : Saip), fils de Siméon et petit-fils de Jacob. Gen., xlvi, 10. Son nom est écrit Soar, dans l’Exode, vi, 15 (col. 1814), et, par interversion des deux dernières consonnes, Zaré (Septante : Zapâ), Num., xxvi, 13, et Zara (Zapéç), I Par., iv, 24. Il fut le chef de la famille des Zaréites. Num., xxvi, 13.

    1. SOHORIA##

SOHORIA (hébreu : Seharyâh ; Septante : Saapîaç), le second nommé des six fils de Jéroham, de la tribu de Benjamin, qui habitèrent à Jérusalem. I Par., vin, 26.

SOIE (grec : <n)pixôv ; Vulgale : sericum), étoffe fabriquée avec les cocons du ver à soie. Certains insectes lépidoptères du genre bombyx (fig. 406), particulièrement le bombyx du mûrier, bombyx mori ou sericaria, produisent des larves qui, après différentes mues, filent un cocon dans lequel elles restent enfermées de 15 à 18 jours à l’état de chrysalides, pour en sortir sous forme de papillons. Le cocon est fait d’une matière filamenteuse qu’on peut dérouler et au moyen de laquelle, après différentes préparations, on fabrique les fils de soie. Dès la plus haute antiquité, les Chinois ont su préparer la soie. L’industrie se propagea ensuite dans l’Inde, en Perse, en Phénicie et en Grèce. À l’époque des Ptolémées, elle constituait un des principaux articles du commerce d’Alexandrie. Les étoffes de soie étaient d’un très grand prix. Cf. Aristote, Hist. anim., v, 19 ; Pline, H. N., vi, 20, 21 ; Josèphe, Bell, jud., VII, v, 4 ; Mischna, Kilaïm, 9, 2 ; Suétone, Calig., 52 ; Martial, xi, 9 ; Vopiscus, Aurel., 45 ; Héliodore, JElhiop., x, 25. — Saint Jean nomme la soie parmi les matières précieuses qui affluaient sur les marchés de la grande Babylone. Apoc, xviii, 12. — Ezéchiel, xvi, 10, 13, représente le Seigneur prenant soin de Jérusalem et la revêtant de niésî. D’après les auteurs juifs, ce mot désignerait la soie, et quelques commentateurs ont admis cette interprétation. Le mot méSî, venant probablement de riidsàh, « tirer, extraire », ne fournit par lui-même aucune indication. Les Septante ont traduit par Tpr/omTov, « tissé avec des cheveux » ou « tissu très fin « .Saint Jérôme adopte ce dernier

sens, subtilibus, et explique qu’il s’agit ici d’un tissu de fils ayant la finesse de cheveux. Lés autres versions ne rendent mésî que par à peu près. Il ne serait pas impossible qu’à l’époque de Salomon on eût rapporté de l’Inde quelques tissus de soie. Mais les textes n’en parlentpas et, en tous cas, l’industrie de la soie n’a pas été importée à cette époque en Palestine ou en Phénicie, de manière que les étoffes de soie pussent servir à l’habillement au temps d’Ézéchiel. Il est donc beaucoup plus probable que le prophète ne veut parler ici que d’étoffes fines et précieuses dont la nature ne nous est pas connue ni le nom expliqué. — Amos, iii, 12, dit que les grands et les riches d’Israël sont assis sur des coussins deméséq, ou, selon beaucoup de manuscrits, deméséq. Les Septante et la Vulgate ont reconnu dans ce mot le nom de la ville de Damas, qui s’écrit Daméèéq. Il serait donc ici question de coussins ou de

Fig. 406. — Larve. Ver à soie. Cocon. Papillon.

tapis provenant de Damas, quelle qu’en ait d’ailleurs été la nature. Comme Damas est devenu célèbre par ses soieries, quelques auteurs ont pensé que deméséq désignerait l’étoffe de soie fabriquée à Damas, et qui, du nom même de la ville, s’appelle encore dans nos langues « damas, damask, damast, damasco ». C’est là une conjecture très peu probable. Au temps d’Amos, on fabriquait certainement des étoffes et des tapis de prix à Damas ; mais rien ne permet d’affirmer que ces étoffes fussent de soie. — Isaïe, xix, 9, décrit la consternation de ceux qui, en Egypte, travaillent le lin peigné, èerîqô (, xô Xi’vov t6 ff^terrév, linuni pectentes. Le mot hébreu vient de èâraq, « peigner ». Cf. Lin, t. iv, col. 260. D. Calmet conjecture que ierîqôt désigne la soie. La seule ressemblance de ce mot avec <jr)ptx6v ne suffit pas

à le démontrer.

H. Lesêtre.

SOIF (hébreu : sdtnd, sim’dh ; Septante : èityx ; Vulgate : sitis), besoin de boire.

1° Au sens propre. — Les Hébreux souffrirent de la soif au désert, à Baphidim et à Meriba, et Dieu fit sortir l’eau du rocher. Exod., xvii, 3 ; Num., xx, 5 ; Is., xlviii, 21 ; II Esd., ix, 15, 20 ; Sap., xi, 4. La soif est un des maux dont seront frappés les Israélites inû-