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SOCHO — SOGOTH


après SamiretJéther. On en retrouve les ruines à seize kilomètres au sud-ouest d’Hébron. « Ces ruines considérables couvrent les flancs de deux collines que sépare un ravin. Le nombre et la direction des rues de cette ancienne cité sont faciles à reconnaître. Beaucoup de maisons sont encore debout. Elles affectent toutes la même forme, … celle d’un carré ou d’un rectangle couronné extérieurement par une terrasse plane et voûté à l’intérieur, la voûte étant soit cintrée, soit légèrement ogivale. Les portes d’entrée sont ordinairement rectangulaires et consistent en deux pieds droits supportant un linteau monolithe ; plusieurs aussi sont cintrées.' Des citernes et des magasins souterrains pratiqués dans le roc abondent de tous côtés et sont pour la plupart assez bien conservés. Les débris de deux mosquées bâties en belles pierres de taille et qui ont remplacé deux églises chrétiennes attestent que cette localité a joui encore d’une certaine importance depuis l’invasion musulmane. Au nord s'étendait une espèce de faubourg dont il ne reste plus qu’une trentaine d’habitations renversées, plusieurs citernes et un bîrket. » V. Guérin, Judée, t. iii, p. 201. Socoth de la montagne de Juda n’a joué aucun rôle dans ce que nous connaissons de l’histoire sainte.

3. SOCHO (hébreu : has-Sekû ; Septante : 2e ?i)> localité où se trouvait une grande citerne et où Saûl, à la poursuite de David et de Samuel, demanda de leurs nouvelles aux gens du pays qui lui répondirent qu’ils étaient à Naïoth. I Sam. (Reg.), xix, 22. D’après le contexte, cette citerne était dans les environs de Rama ; elle pouvait être dans la ville même de Socho ou dans le voisinage. On a proposé diverses identifications, près de Gabaon, près d’el Biréh, etc., mais aucune n’est satisfaisante et le site de Sekû est inconnu.

    1. SOCHOTH##

SOCHOTH, orthographe de Socoth dans la Vulgate, III Reg., vii, 46, et II Par., iv, 17. Voir Socoth 2.

    1. SOCHOTH-BENOTH##

SOCHOTH-BENOTH (hébreu : Sukkôp Benôf, Septante : Smh^ùjô Bevi’O), idole que les Babyloniens transportés en Samarie par les Assyriens continuèrent à adorer dans le lieu de leur exil. IV Reg., xvii, 30. Avant les découvertes assyriologiques, les commentateurs traduisaient ces deux mots comme s’ils étaient hébreux : « les tentes des filles », et y voyaient une allusion à la coutume infâme dont parle Hérodote, i, 199, et d’après laquelle à Babylone les jeunes filles devaient se prostituer une fois en leur vie en l’honneur de la déesse Milytta, à la fête des Sacées. Cf. Strabon, XI, viii, 5. Voir Calmet, Dictionnaire de la Bible, Socoth Benoth, édit. Migne, t. iv, col. 593 ; Fr. Lenormant, Manuel d’histoire ancienne de l’Orient, t. ii, p. 249 ; Id., Commentaire de Bérose, p. 167-174. L’analogie porte à croire que Sukhôf benôp cache un nom de divinité comme tous les autres noms propres énumérés IVReg., xvii, 30-31. H. Rawlinson suppose (dans G. Rawlinson, Herodotos, 3e édit., note, t. i, p. 654), qu’il faut reconnaître dans les mots hébreux, auxquels on a donné un sens dans cette langue, selon une tendance linguistique bien connue, la déesse Zarbanit (cf. la transcription des Septante), épouse du dieu Mardouk, laquelle était en effet spécialement adorée à Babylone. Cf. Jensen, Literarisches Centralblatt, 1896, n. 50, col. 1803 ; E. Schrader, Succoth -Benoth, dans E. A. Riehm, Bandwôrterbuck biblischen Altertums, 2e édit., t. ii, p. 1600.

1. SOCOTH (hébreu : Sukkôf ; Septante : Soxxtie), premier campement des Israélites en Egypte, lorsqu’ils partirent pour aller à la conquête de la Terre Promise. Exod., xii, 37 ; xiii, 20 ; Num., xxxiii, 5-6 (Vulgate : Soccoth). Le district de Phithom et Phithom lui-même

portent sur les monuments égyptiens le nom de Teku, c’est-à-dire Sukkôt. Voir F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. ii, p. 222, 405. Moïse mit à profit la halte de Socoth pour fixer les détails de la marche et attendre ceux des Israélites qui y venaient rejoindre leurs frères avant de se mettre en marche vers Étham à la frontière du désert. Voir Phithom, col. 321.

2. SOCOTH, soccoth (hébreu : Sukkô}, « tentes » ; Septante : SxYjvat, Gen., xxxiii, 17 ; Eox/wÔâ, Jos., xiii, 27 ; 20y.y_<19, Jud., viii, 5, 6, 7, 8, 14, 15), localité à l’est du Jourdain. La Genèse, xxxiii, 17, raconte que Jacob, à son retour de Mésopotamie, s’arrêta en ce lieu, y bâtit pour lui une maison et y dressa des tentes ou plus exactement des cabanes de feuillages (sukkôt) pour abriter ses troupeaux, d’où le nom de Sukkôt, Socoth, qui lui fut donné. — Les divers passages de la Bible qui mentionnent Socoth la placent toujours à l’est du Jourdain. Jos., xiii, 27, nous apprend qu’elle avait fait partie du royaume de Séhon et qu’elle fut donnée en

405. — Plan de Deir’AUa (Socoth) et de Talûl edh-Dhahab. D’après S. Merrill, East of the Jordan, 1881, p. 390.

partage à la tribu de Gad. — Lorsque Gédéon, après avoir vaincu les Madianites, poursuit les fugitifs, il passe à Socoth après avoir traversé le Jourdain. Jud., vin. Voir Gédéon, t. iii, col. 148. (La Vulgate écrit le nom Soccoth dans Jud., vm.) La vengeance qu’il tira des habitants de la ville, qui lui avaient refusé des vivres est, avec le passage de Jacob, le seul fait connu de son histoire. Socoth est encore nommée III Reg., vu, 46 (Vulgate : Sochoth), et II Par., iv, 17 (Vulgate : Sochot), pour déterminer l’emplacement de la vallée (kikkar) du Jourdain où l’on trouvait le terrain argileux qui fut choisi pour faire fondre les vases d’airain du temple de Salomon. Voir Sarthan, col. 1494. Les Psaumes lx, 8, et cviii, 8 (Vulgate : lix, 8 ; cvii, 8, convallis tabernaculorum), mentionnent la vallée de Socoth. Josué, Mil, 27, nous apprend que Socoth, avec Bétharan, Béthnemra et Saphon, était en effet, dans une vallée ou plaine (hébreu : 'émég), qui devait être d’une certaine étendue, puisqu’elle contenait plusieurs villes, dans le voisinage du Jourdain. — Parmi les diverses identifications qu’on a proposées de l’ancienne Socoth, l’une des plus récentes est celle de Tell Deir’ala, à un kilomètre environ au nord du Jaboc. Ce nom rappelle celui de nbrn, ou nSj-in, donné à Socoth par le Talmud de Jérusalem, Schebiith, vi, 2, qui dit : « Le nom moderne de Succoth est Taréla. » Le Talmud de Jérusalem, trad. M. Schwab, t. ii, 1878, p. 415. Le Tell Deir’ala est une colline artificielle d’environ 20 mètres de hauteur (fig. 405). Voir Selah Merrill, East of the Jordan, 1881, p. 387 ; Conder, Heth and Moab, 1889, p. 183 ; Id., Palestine, 1889, p. 261 ; G. A. Smith, Bis-