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1807
1808
SLAVES (VERSIONS) DE LA BIBLE — SMITH


VI. Tchèques. Versions bohèmes de la bible. — Les Slaves de Bohême, de Moravie et de Silésie emploient la langue tchèque. Le christianisme fut apporté en Bohême d’Allemagne. Le besoin d’une traduction de livres liturgiques et bibliques en langue vulgaire tchèque fut bientôt senti. Le Psautier glossé du musée tchèque de Prague offre le document le plus ancien. Il est écrit en latin et n’a que peu de notes tchèques interlinéaires. (Publié par Patera dans la revue Casopis ôeského Musea (6&M.1879, p. 398). Il date dela fin du xiii" siècle. Un autre Psautier « du musée » dit du commencement du XIVe siècle offre déjà quelques spécimens d’une traduction tchèque (GCM. 1886, 129-139). Le Psautier de la bibliothèque de Wittenberg, daté de la seconde moitié du XIVe siècle, a une version tchèque interlinéaire de tous les Psaumes. La version n’est pas parfaite ; quelquefois on n’a pas compris les mots latins. Publié par Gebauer en « Ëaltâf Wittenbersky » à Prague, 1880.

Un autre Psautier de Podëbrady (1395) offre toute la version de l’original comme le Psautier précédent. Les Bibles ont le texte de ces Psautiers.

Les Nouveaux Testaments tchèques sont à Mikulov (en Moravie) de l’année 1406, de 1422(aumusée tchèque à Prague) et de 1425.

Parmi les Bibles tchèques anciennes on peut nommer : La Bible de Dresde (nommée aussi Leskoveckâ) ; sans date, peut être de 1390-1410. La bible de Litomërice, écrite entre 1411-1414 par Mathié de Prague. La Bible d’Emm’aus ou glagolitique (tchèque) en écriture glagolitiqué de 1416 (à la bibliothèque universitaire de Prague). La Bible de Olomûc (en Moravie) écrite en 1417. La Bible de la reine Christine de Suède (la bible du Vatican) n’est pas complète ; le texte est semblable au texte des Bibles nommées.

. Les Bibles postérieures offrent la nouvelle orthographe de Hus et un texte, qui est plus différent et corrigé. Hus lui-même a fait une revision du texte biblique tchèque selon une Vulgate plus ancienne et il l’a corrigé, comme on peut l’observer dans la Bible de Schaffhouse, 1450. Dans cette Bible on trouve le texte du Nouveau Testament arrangé par un prêtre en 1406 et les corrections de Hus. La revision du Nouveau Testament faite par Martin Lupéô († 1468), hussite, est conservée en manuscrit à la bibliothèque de la cour impériale à Vienne et dans le texte de la Bible de Lobkovic (à Stockholm) 1476-1480. Les Bibles d’autres recensions sont : La Bible de Tâbor (1420-1430), Moscou, Litomërice 2., Mikulov 3., Padarov (1433-1435), Prague (.1435-1450), Musée (1462), etc. Toutes ces Bibles sont fondées sur la Vulgate, Jean Warlowsky de Warta a fait une. version de l’hébreu et du grec, mais selon la paraphrase d’Érasme de Rotterdam. … Lès Tchèques ont fait usage de l’imprimerie très tôt. En 1475 on a imprimé le Nouveau Testament à à Plzen (Pilsen), une nouvelle édition en 1480. L’édition de Plzen est catholique ; celle de Prague (1488) et de Kutnâllora (1489) était dans les mains desUtraquistes. L’édileur de Mladâ Boleslav (1500), Litomysl (1507), Bëlâ (1519) sont des Frères bohèmes.

La première Bible de Prague (1488) a le texte de Martin Lupâë, revisé. Les lettres sont dites des moines ou des Schwabes. Les Psaumes sont traduits de l’hébreu selon la version de saint Jérôme. Cette Bible a tous les livres deutérocanoniques. Le même texte biblique se trouve dans la Bible imprimée à Kutné Hory, 1489. La Bible de Venise, 1506, est des utraquistes et son texte est la base de beaucoup d’éditions postérieures. Un texte amélioré et plus moderne se trouve dans la Bible de Prague, 1529, 1537.

La version du Nouveau Testament d’Érasme de Rotterdam, faite en tchèque par Optât et Gzell en 1533, a été très estimée.

La fameuse Bible des « Frères bohèmes », imprimée en 1579-1593 en 6 vol. à Krâlice en Moravie, « Bible kràlicczâ », a été souvent réimprimée ; le même texte est dans les Bibles tchèques de la société anglaise de la Bible (protestante).

Pendant les temps de guerre en Bohême on n’a pas pu publier une Bible catholique. L’archevêque Mat. Ferd. de Bietenberg a confié l’édition d’une Bible catholique aux jésuites. Les prêtres Styr, Konstanc et Barner ont travaillé à la traduction de la Vulgate. On a respecté la Bible de Venise (1506) et les Bibles qui ont été faites avant Luther. Le Nouveau Testament catholique a été publié, en 1677, aux frais d’une société, dite de Saint-Wenceslas, ce qui a fait appeler ce Nouveau Testament l’édition de saint Wenceslas. Prochâzka a publié encore une autre revision du Nouveau Testament à Prague 1786, et toute la Bible en 1804. — Les autres éditions du xixe siècle ou sont fondées sur la Bible du Prochâzka ou elles peuvent être considérées comme les améliorations du texte de la Bible des Frères. On peut nommer la Bible de Haase, 1851, de l’hérédité de saint Jean, 1857 et 1883-89, la Bible de Bezdeka, 1860.

Les Bulgares se servaient, dans leurs lectures, de la Bible palœo-slovène. Les versions en langue bulgare vulgaire commencent par l’Évangile de saint Matthieu, 1823. Sapunov et Serafim ont traduit le Nouveau Testament (Bucarest, 1828) ; le moine’Néophyte de Rhodope aussi (1840). D’autres versions sont faites par les sociétés protestantes.

Les Serbes ont le Nouveau Testament traduit par Vuk Karadzic (1847), l’Ancien Testament par Danicic (1868). Katancic a traduit la Bible pour les catholiques.

Les Sloventsi (Vendes) de la Syrie, Carinlhie et Graine ont la traduction du Nouveau Testament par Primus Trubar à Tubingue (1554) ; l’Ancien par-Jurit Dalmatin (1584, à Wittenberg). L’autre version est de Japelj, 17911-1802.

Les Slovaques ont les Bihles tchèques, et une version en leur dialecte par Palkovic (1829-1831).

Les Luzitsi (Vendes de la Saxe et de la Prusse) ont une version catholique faite par Svetlik (1650), dont le Nouveau Testament a été’imprimé en 1707. L’autre version est faite par Lnscansky et Hornik (Nouveau Testament, 1896).

Sur toutes les versions slaves, voir Sedlacek, Vvod do knili Starého Zâkona (Introduction en tchèque, p. 89-139)..1. Sedlacek.

    1. SMITH##

SMITH (William), né à Londres le 20 mai 1813, mort dans cette ville le 20 octobre 1893. En religion il était non-conformiste. Après avoir essayé de diverses carrières, il finit par adopter celle qui convenait le mieux à ses aptitudes intellectuelles et à ses goûts : il fut lexicographe, sinon exclusivement, au moins principalement. Ceux qui l’ont connu semblent s’accorder pour lui attribuer plus de mémoire que de science directe, de savoir-faire que de puissance et d’originalité. Suivant l’un d’eux, dans l’Athenœum, 14 octobre 1893, il emprunta de John Kitto la conception et la disposition de son Dictionnaire de la Bible et probablement de George Long l’idée de grouper, au service de ce beau travail, un grand nombre de collaborateurs. Un autre affirme, dans le Times, 10 octobre 1893, que la part de sir William, dans ses multiples et savantes publications, fut « souvent plus nominale que réelle ». C’est ainsi, continue-t-il, que sir George Grove est le véritable auteur du Dictionnaire de la Bible et le Dr. Henry Wace l’auteur du Dictionnaire de biographie chrétienne. — Quoi qu’il en soit, on ne peut nier que son nom.reste attaché à nombre de travaux importants. Ses publications plus directement bibliques comprennent : 1. À Dictionary of ihe Bible, 3 in-8°, 1860-1863 — 2. À Dictionary of Christian Antiquities, 2 in-8°, 1875-1880, en collabora-