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SION — SIS


était devenue la demeure permanente de Dieu, un foyer de sainteté pour tout le peuple ? Il est difficile d’ailleurs de rattacher cette tradition à l’Ancien Testament, alors que, depuis les Machabées, le nom de Sion est resté dans l’oubli ; on ne le trouve pas dans Josèphe ; leNouveau Testament ne l’a que dans les citations de l’Ancien. Enfin il est aisé de comprendre que la tradition chrétienne l’ait appliqué à la colline du Cénacle, berceau de l’Église, théâtre des manifestations divines, comme la colline orientale avait été le centre de l’Église juive. Il y a donc ici déviation plutôt que falsification, en ce sens qu’on a transporté le nom ancien sur un lieu nouveau en l’appliquant à une

situation nouvelle.

A. Legendre.

SIOR (hébreu Si’ôr ; Septante : Erâp6 ; Alexandrinus : Siiip), ville de la partie montagneuse de la tribu de Juda. Jos., XV, 54. C’est probablement le Sa’ir actuel. V. Guérin, Judée, t. iii, p. 150-151, dit que ce village, de quatre cents habitants, « s’étend dans une vallée et sur les flancs d’une colline… [Il] porte des traces évidentes d’antiquité. Dans les flancs d’une montagne voisine, je remarque plusieurs beaux tombeaux creusés dans le roc ; ils sont précédés d’un petit vestibule dont la porte est cintrée… Ils servent encore aux habitants de Sa’ir à y enterrer leurs morts. » Une mosquée du village renferme un tombeau vénéré sous le nom de tombeau d’Ésaù, sans doute parce qu’on a confondu faussement Sa’ir avec le mont Séir où s’établit Ésaû. Sa’ïr est à deux heures au nord-est d’Hébron sur la route de cette dernière ville à Thécué. Voir Van de Velde, Memoir to accompany the map of the Holy Land, Gotha, 1858, p. 355 ; Ed. Robinson, Biblical Besearches in Palestine, 2e édit., 1. 1, 1856, p. 488.

SIRA (hébreu : has-Sirâh ; Septante : ô Eeeipctu.), puits près duquel se trouvait Abner partant d’Hébron, lorsque Joab le fit rappeler traîtreusement pour le tuer. II Reg (Sam.), iii, 26. D’après Josèphe, Ant. jud., VII, i, 5, il était à vingt stades ou une heure de marche au nord d’Hébron. Plusieurs voyageurs modernes l’identifient avec’Aïn Sarah, à deux kilomètres au nord d’Hébron, un peu à l’ouest de la route de Jérusalem. Son nom arabe moderne « signifie, comme le nom hébreu, retiré, parce que le puits, dit Conder, Tentivork in Palestine, t. i, p. 86, est au-dessous d’un arceau en pierre à l’extrémité d’une petite allée en murs de pierre et est ainsi à l’écart de la grande route. » Cette identification est cependant contestée et n’est pas universellement admise. Voir Palestine Exploration Fund, Memoirs, t. iii, p. 314.

    1. SIRACH##

SIRACH (hébreu : N-i>D, ’Sïrà’; grec : Seipix), père eu grand-père de Jésus ou Josué, surnommé Ben Sirach, auteur de l’Ecclésiastique. Eccli., l, 29 (hébreu, 27) ; li, 1. On n’a aucun détail sur son histoire. Voir Ecclésiastique, t. ii, col, 1543, 1544.

    1. SIRÈNES##

SIRÈNES (Septante : Ssiprjveç ; Vulgate : Sirènes). Ce mot a été employé par une fausse identification dans la version des Septante et dans celle de saint Jérôme, mais non pour traduire le même mot hébreu. En grec il répond, Is., xiii, 21, à l’hébreu benôf ya’ânâh, l’autruche, voir t. i, col. 1279-1280 ; dans la Vulgate, j. 22, à tannim un des noms du chacal. Voir t. ii, col. 474. Les Grecs et les Latins plaçaient les Sirènes qu’on trouve pour la première fois décrites dans l’Odyssée d’Homère, entre Caprée et la côte d’Italie. Ces êtres fabuleux étaient censés avoir un corps de femme jusqu’à la ceinture et au-dessous la forme d’un oiseau (fig. 396), ou bien une tête de femme sur un corps d’oiseau. Elles avaient été transformées par Cérès en monstres marins et elles attiraient par la douceur de

leur chant les voyageurs imprudents, qui se noyaient à leur poursuite dans les flots. Cette fable, très populaire en Grèce et dans l’Italie méridionale, avait porté les

396. — Une Sirène. D’après une figure antique.

anciens traducteurs à voir des êtres analogues dans les animaux sauvages énumérés, Is., xiii, 21-22, dont ils ignoraient la véritable identification.

    1. SIRIUS##

SIRIUS, étoile fixe, la plus brillante du ciel, faisant partie de la constellation du Grand Chien. — Les Égyptiens la nommaient Sopdit (Sothis), etla représentaient, en compagnie d’Orion, sous la figure d’une déesse debout, le sceptre en main et le diadème sur la tête, ou sous celle d’une vache portant entre ses cornes une étoile brillante. Voir t. iv, fig. 494, col. 1891. Cf. Maspero, Histoire ancienne, t. i, p. 96, 97. Dans le Poème de la création, v, 82, le nom de kakkabu qaêtu, « étoile de l’arc », désigne Sirius, comme l’ont démontré les calculs astronomiques d’Epping, dans Die Keilinschriften und das A. T., 3e édit., p. 426. Df. Dhorme, Choix de textes religieux, Paris, 1907, p. 63. — Sirius n’est pas nommé dans la Sainte Écriture, ce qui a lieu d’étonner, étant donnée la splendeur sans égale de cette étoile. Mais Stern, dans Je Geigers Jûd. Zeitschrift, 1865, p. 258, et Hoffmann, dans le Zeitschrift fur die altestestam. Wissenschaft, t. iii, p. 107, pensent que le mot kîmdh, qui désigne les pléiades pour les anciens et la plupart des modernes, voir Pléiades, col. 464, pourrait être le nom de Sirius. Ce nom ne peut se rapporter à Ja fois aux Pléiades et à Sirius, car la constellation du Grand Chien, dont fait partie Sirius, et celle du Taureau, à laquelle appartiennent les Pléiades, sont séparées par la constellation d’Orion. Ce qui détermine à garder le sens des anciens, c’est que, d’une part, kimâh est joint à deux autres noms de constellations, Job, IX, 9, et que, d’autre part, il est supposé que klmâh est serré par des liens, Job, Xxxviii, 31, ce qui convient beaucoup mieux à une constellation qu’à une étoile. L’étymologie de kîmdh, qu’on fait venir d’un radical kûm, « rassembler », conduit à la même conclusion. Cf. Frz. Delitzsch, Das Buch lob, Leipzig, 1876, p. 127, 500.

H. Lesêtre.

SIS (hébreu : ma’âléh has-Sis ; Septante : àv16a<rtç’Adffeiç), montée qui s’élève de la plaine de la mer Morte près d’Engaddi jusqu’au plateau qui forme le désert de Juda. Voir Juda, carte, t. iii, vis-à-vis col. 1755. Les Moabites, les Ammonites et les Maonites, s’étant réunis, pour piller Juda, à Engaddi, en contournant la mer Morte, se préparaient à envahir le territoire du roi Josaphat par la montée de Sis. II Par., xx, 16. C’est encore par ce passage que les Arabes marau -