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SION


port avec la cité de David. Voir Jérusalem, t. m col. 1363.

C) La réparation des murs sous Néhémie, ii, 11-m, nous conduit à la colline d’Ophel. Voir, pour l’explication de ce passage, le plan de Jérusalem ancienne, t. iii, col. 1355. Les travaux commencent au nord-est par la porte du Troupeau, et se continuent en allant vers l’ouest à la porte des Poissons, puis la porte Ancienne. On arrive ensuite, à l’ouest, à la tour des Fourneaux, à la porte de la Vallée, et, au sud-ouest, à la

395. — L’Ophel. D’après Vincent, Canaan, pi. i-ii.

porte Sterquiline. On répare, au sud-est, la’porte de la Fontaine, et le texte sacré ajoute, II Esdr., iii, 15 : « On fit en outre les murs de la piscine de Siloé, près du jardin du roi, jusqu’aux degrés qui descendent de la cité de David. » Après cela, on « travailla aux réparations jusqu’en face des sépulcres de David et jusque devant la piscine construite et jusqu’à la maison des forts (hébreu : hag-gibbôrim). » II Esd., iii, 16. « Aser, fils de Josué, prince de Maspha, répara une autre section, de devant la salle d’armes, vers l’angle. » ꝟ. 19. Un autre travailla « vis-à-vis de l’angle et de la tour qui est en saillie sur le palais royal d’en haut, et qui est dans le parvis de la prison. » ꝟ. 25. Les réparations se poursuivent « jusqu’à la porte des Eaux à l’orient et à la tour en saillie, … depuis la grande tour en saillie jusqu’au mur d’Ophel. » ꝟ. 26, 27. Enfin, de la porte des Chevaux, on rejoignit la porte du Troupeau. Pour

les difficultés exégétiques de ces chapitres, on peut voir H. Vincenl, Les murs de Jérusalem d’après Néhémie, dans la Revue biblique, 1904, p. 56-70. Il est impossible, en lisant cette description, de n’être pas frappé de l’exactitude avec laquelle elle s’applique à la colline sud-est depuis la porte de la Fontaine jusqu’à la porte des Chevaux en y plaçant la cité de David. Pour la partie méridionale de la colline, murs, piscine de Siloé, escaliers, voir les fouilles de M. Bliss dans Palestine Exploration Fund, Quart. St., 1896, p. 298305 ; 1897, p. 11-26, 91-102, 173-181, ’260-268, avec plans ; cf. résumé et conclusions de P.-M. Séjourné dans la Revue biblique, 1897, p. 299-306 ; 1898, p. 125. Pour les tombeaux de David et des rois de Juda et pour le tunnel-aqueduc de Siloé, voir le très curieux mémoire de M. Clermont-Ganneau, dans son Recueil d’archéologie orientale, t. ii, p. 254-294. La piscine construite, hébreu : hâ’âsûyâh, doit être « la piscine de Salomon » que Josèpbe, Rell.jud., V, IV, 2, mentionne auprès du mur oriental et d’Ophel. Creusée au fond du Cédron, elle était destinée à arrêter les eaux de la vallée, recevoir celles de Gihon et les déverser dans les jardins du roi. La salle d’armes est l’arsenal indiqué par Isaïe, xxii, 8 ; cf. IIIReg., x, 17, où Salomon fait déposer dans ft la maison de bois du Liban » les boucliers d’or et d’argent portés par la garde royale. Enfin le parvis de la prison est localisé par Jérémie dans la maison du roi de Juda. Jer., xxxii, 2-12 ; xxxiii, 1 ; xxxvii, 21 ; xxxviii, 6-13 ; xxxix, 14.

Nous arrivons à la même conclusion en suivant les deux chœurs qui font le tour des murailles, au jour de la dédicace. II Esdr., xil, 31-40. Le point de départ paraît avoir été la porte de la Vallée. « Le premier se mit en marche du côté droit sur la muraille, vers la porte Sterquiline ; … et, à la porte de la Fontaine, ils gravirent droit devant eux les degrés de la cité de David, par la montée de la muraille, vers le palais de David et jusqu’à la porte des Eaux, à l’orient. » Le second, marchant en sens opposé, à gauche, c’est-à-dire vers le nord, rencontre l’autre du côté de l’est, et les deux s’arrêtent dans la maison du Seigneur. — Ce double récit de Néhémie est absolument incompréhensible si l’on cherche Sion sur la colline occidentale.

D) Les Psaumes et les prophètes donnent au mot Sion un sens un peu plus étendu, en l’appliquant à la montagne du Temple, mais Sion reste encore sur la colline orientale. Asaph, dans le Ps. lxxvii (hébreu, lxxviii), 68-69, racontant les bienfaits de Dieu, s’écrie :

Il choisit la tribu de Juda,

La montagne de Sion qu’il aimait ;

H éleva comme les hauteurs son sanctuaire.

On cite surtout ce début du Ps.xlvii (hébreu, xlviii), 1-3 :

II est grand, Jêhovah, et très digne d’être loué,

Dans la cité de notre Dieu,

Sa montagne sainte, belle dans son élévation,

Déh’ces de toute la terre ;

C’est le mont Sion, l’angle du nord,

La ville du grand roi.

L’expression yarkfê sâfôn, « les extrémités du nord », est une apposition à har Çiyôn, « la montagne de Sion ». On peut discuter sur son sens exact ; il est difficile cependant de l’appliquer à Jérusalem prise dans son ensemble. Il s’agit ici d’une colline regardée comme un lieu saint, qui frappe agréablement la vue par sa hauteur, situé au nord. Il est naturel de penser à la colline du Temple, revêtue d’une sainteté spéciale depuis que l’arche d’alliance avait été transportée dans la maison de Dieu. La colline occidentale n’est belle à voir que du côté du sud, où elle s’élève d’une manière abrupte du fond de la vallée. La colline orientale, au contraire, couronnée au nord par le Temple, faisait l’admiration du Psalmiste.