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SIMON


Ion et occupa.Joppé, xii, 33. Il bâtit aussi Adiacla et la fortifia, dans la Séphéla, jr. 38. Voir Adiada, t. i, col. 216.

Sur ces entrefaites, Jonathas devint prisonnier par trahison de Tryphon. Voir Jonathas, t. iii, col. 1623. Cet événement remplit les Juifs de terreur. Simon releva leur courage. Ils le proclamèrent leur chef. Aussitôt, il acheva de relever les murs de Jérusalem et de la fortifier. Tryphon partit de Ptolémaïde avec son armée pour l’attaquer. Il avait emmené Jonathas prisonnier à sa suite, et prétendant qu’il s’était emparé de sa personne à cause de l’argent dont il lui était redevable, il demanda à Simon pour le délivrer de payer cette dette et de lui envoyer les deux fils de son prisonnier comme otages. Simon ne crut pas à sa bonne foi, mais il fit ce qu’il lui demandait, afin qu’on ne pût point l’accuser de la mort de son frère. Tryphon ne tint pas parole. Ayant conduit son armée sur la route d’Ador ou Adaram (voir ADARAM, , t. i, col. 245), les Syriens, qui tenaient garnison dans la citadelle de Jérusalem, lui envoyèrent demander de leur porter secours et de les ravitailler en passant par le désert (de Thécué). Il partit, mais la neige arrêta sa marche et il alla en Galaad, d’après le texte grec, en contournant la mer Morte par l’est. À Bascama, il mit à mort Jonathas et ses fils (voir Bascama, t. i, col. 1490), et il retourna en Syrie, xin, 1-24. Simon fit recueillir les ossements de Jonathas et il éleva à Modin un magnifique tombeau à toute la famille des Machabées, xiii, 25-30. Tryphon ayant fait périr le jeune roi Antiochus pour s’emparer de sa couronne, Simon, après avoir remis toutes les places de la Judée en état de défense, envoya des ambassadeurs à Démétrius II pour lui faire acte de soumission. Démétrius II reconnut l’indépendance des Juifs. Simon porta le titre de grand-prêtre et d’ethnarque (142 avant J.-C), jꝟ. 31-32. Bientôt après, il s’empara de Gazara ou Gazer (voir Gazer, t. iii, col. 131), ꝟ. 43-48, où il faut lire Gazara au lieu de Gaza ; cf. xiv, 7, 34 ; xv, 28, 35. Il força ensuite la garnison syrienne de la citadelle de Jérusalem à se rendre en la tenant étroitement assiégée, }. 49-52. Il s’établit sur la montagne du temple qu’il fortifia et il nomma son fils Jean (Hyrcan) général de ses troupes avec résidence à Gazer, ꝟ. 53-54. Désormais la Judée fut en paix pendant quelque temps et elle jouit sous le gouvernement de Simon d’une grande prospérité, xiv, 4-15. Il renouvela alors l’alliance avec les Romains et les Spartiates, ji. 16-24 a.

Le peuple juif (le latin porte à tort 4 romain », qui n’est point dans le texte grec ni dans la version syriaque ) exprima alors sa gratitude à Simon en érigeant en son honneur une inscription gravée sur une tablette de bronze, qui rappelait ce qu’il avait fait avec ses rères pour l’indépendance de la nation et qu i fu placée sur une stèle dans le péribole du Temple, avec une copie dans le trésor, xiv, 24M9.

Antiochus VII Sidètes (voir t. i, col. 704) ; lorsque son frère Démétrius II Nicator eut été fait prisonnier par les Parthes, I Mach., xiv, 3, pour s’assurer des alliés afin de monter sur le trône écrivit à Simon une lettre dans laquelle il confirmait les privilèges qui lui avaient été déjà accordés et lui concédait le droit de battre monnaie, xv, 1-9. Simon lui envoya à Dor deux mille hommes et des présents. Antiochus qui triomphait de Démétrius II refusa de les recevoir et lui expédia Athénobius (voir t. i, col. 1220) pour lui réclamer Joppé, Gazara et la citadelle de Jérusalem ou bien mille talents d’argent. Simon offrit cent talents d’argent. Athénobius ne lui répondit même pas, ꝟ. 25-36. Après qu’il eut raconté l’échec de sa mission à Antiochus, celui-ci envoya contre Jnda son général Cendébée. Voir t. ii, col. 406. Simon, trop vieux pour se mettre à la tête de l’armée israélite, en confia le commandement à ses deux fils aînés, Judas et Jean, qui remportèrent

sur les Syriens une éclatante victoire, xv, 38-xvi, 10(138 avant J.-C.). En 135, au mois de sabath (janvier-’février), le dernier des frères de Judas Machabée succomba assassiné avec deux de ses fils, à Jéricho, par son gendre Ptolémée, fils d’Abobus, dans la forteresse de Doch, xvi, 21-17. Tous les glorieux fils de Mathathias moururent ainsi de mort violente, payant de leur sang l’indépendance de leur patrie.

4. SIMON, intendant du Temple, sous le grand-prêtre Onias III (t. iv, col. 1816). Il était, d’après II Mach., iii, 4, de la tribu de Benjamin, et, si la leçon n’est pas fautive, il ne pouvait être chargé que des affaires du dehors relatives au Temple, puisqu’il n’appartenait pas à la tribu de Lévi. Son frère Ménélas (t. iv, col. 964} parvint plus tard à acheter le souverain pontificat. C’est ce qui a fait supposer à divers critiques que c’était par erreur que Simon était appelé benjamite, Ménélasdevant être de la tribu de Lévi pour aspirer au suprême sacerdoce. On a proposé de lire Mïnydmîn (Vulgate : Miamin), nom d’un chef de famille sacerdotale, II Esd., xil, 17, au lieu de Benjamin, par le changement de 6 en iii, mais il est difficile dans ce cas d’expliquer le mot <puXr| qu’emploie II Mach., iii, 4. Si Simon était de la tribu de Lévi, on comprendrait plus facilement qu’il exerçât une fonction dans le Temple. Quoi qu’il en soil, cette fonction consistait sans doute à fournir des victimes pour les sacrifices au nom du roi Séleucus IV Philopator.qui avait pris cette dépense à sa charge. II Mach., iii, 3. La Vulgate traduit ꝟ. 4, que Simon « entreprenait quelque chose d’inique dans la cité, » et c’est ce <jue porte le grec du manuscrit Vaticanus. Mais V Alexandrinus porte une leçon qui paraît bien préférable : « Simon était en désaccord avec le grand-prêtrerelativement au règlement du marché ; » au lieu de 7tapovo|i ! aç, « chose inique, désordre », il lit àyopavofvt’aç, o règlement du marché », différend qui se comprend sans peine, dès lors que Simon était chargé de procurer les victimes qui devaient être offertes en sacrifice.

Ce qui est certain, c’est qu’une querelle surgit entre Onias et Simon, probablement à cause de ces achats, et qu’elle s’envenima de telle sorte que Simon cédant à un mouvement de vengeance, dénonça à Appollonius, gouverneur de Ccelésyrie et de Phénicie, et, par lui, , au roi de Syrie, les trésors qui étaient accumulés, disait-il, dans le Temple de Jérusalem. Séleucus envoya Héliodore pour s’en emparer, mais il fut miraculeusement empêché d’exécuter sa mission. Voir Héliodore, . t. iii, col. 570. II Mach., iii, 5-40. — Cet événement n’était pas propre à ramener la bonne entente entre Onias et Simon. Celui-ci disait du mal du grandprêtre, qui, pour arrêter ses calomnies, alla s’en plaindre auprès du roi Séleucus IV. Le texte sacré ne nous fait pas connaître le résultat de sa démarche et ne nous apprend plus rien sur Simon, iv, 1-6, mais il ne dut pas êtredifficile à Onias de démasquer son ennemi.

5. SIMON, nom du prince des Apôtres, auquel Notre-Seigneur donna le surnom de Céphas ou Pierre, ce quifait qu’il est appelé aussi, en réunissant les deux noms, Simon Pierre. Matlh., iv, 18 ; x, 2 ; xvi, 16, etc. ; Marc, m, 13 ; Luc, VI, 14 ; Joa., i, 42, etc. ; Act., x, 5, 18. 32 ; . xi, 13 ; Il Petr., i, 1. Voir Pierre, col. 366 ; Céphas, . t. iii, col. 429.

6. SIMON LE CHANANÉEN ou CANANÉEN (6 Ka vavÎTT] ; ), ainsi appelé, Matth., x, 4, et Marc, iii, 18, pour le distinguer des autres Simon ses contemporains, , un des douze Apôlres. Saint Luc, vi, 15 ; Act., i, 13, lui donne le surnom de Z/iÀtotjJç, qui est la traduction grecque de l’araméen p* : ?, et a le même sens ; il doit indiquer que Simon faisait partie de ces Juifs à qui le zèle pour la Loi et toutes les pratiques du culte mosaïque