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SILŒ — SIMEON


plus élevé pour servir de rempart. De puissants contreforts en blocs à bossage, au nombre de sept, soutiennent le mur, et semblent avoir été construits pour l’empêcher de céder sous la poussée de l’eau. Divers autres ouvrages en maçonnerie assez grossière sont venus dans la suite renforcer cette digue. Le bassin resserré entre les montagnes était de forme irrégulière et pouvait se développer du midi au nord sur une étendue de plus de cent mètres. La muraille, dont M. Bliss a retrouvé les restes en même temps que la porte, arrivée de celle-ci àla pointe sud-est du Sion et au barrage, remontait vers le nord en suivant le bord de la piscine. Au delà un escalier large de 7 à 9 mètres et dont on a découvert 34 degrés, descendait sur le flanc de la montagne occidentale le long de l’escarpe et aboutissait à la piscine à son angle nord-ouest. Il y a tout lieu de croire que c’est bien l’escalier descendant de la Cité de David et par conséquent que le birket el-J}.am.ra n’est pas différent de la « piscine de Siloé » de II Esd., iii, 15. — Dans son excursion nocturne pour reconnaître l’état des murs de Jérusalem, Néhémie, venant par « la vallée », gê’[Hin nom], était « passé à la porte de la Fontaine et à la piscine du Roi », avant de remonter par ce le torrent », nahal [de Cédron]. Les exégètes admettent cependant communément que cette piscine n’est pas autre que la piscine de Siloé.

2° La piscine de Siloé où l’aveugle-né fut envoyé par le Sauveur est, d’après une tradition séculaire, au débouché du tunnel. On voit là un bassin formé de mauvais murs dont celui de l’est est éboulé depuis quelques années. La longueur est de 15 mètres sur 5 de largeur et autant de profondeur. Quelques tronçons de colonnes gisent au fond et les eaux du canal le traversent. Les indigènes le nomment birkét Silôân. Dans les fouilles pratiquées aux alentours en 1896, M. Bliss a découvert les restes d’une piscine beaucoup plus importante dont ce bassin n’occupe qu’une partie. Fresque carrée, elle mesure 22 mètres du nord au sud, 23 d’est à ouest et 5 et demi de hauteur. Sur le bord de la piscine, au nord, était une église à une nef. — Voir Revue biblique, 1897, p. 299-306 ; F. I. Bliss, Excavations of Jérusalem (1894-1897), Londres, 1898, p. 132210.

IV. Siloé (La. tour et le quartier de). — Jésus fait allusion, Luc, xur, 4, à une tour qui, s’étant écroulée, écrasa dix-huit Galiléens, Turris in Siloë. La tour ici mentionnée est-elle la tour découverte par M. Bliss près de la porte de la fontaine ou quelque autre, rien n’autorise à formuler une identification précise. Il ressort toutefois de l’expression que le vocable de Siloé se donnait encore à la région en général. Plusieurs fois Josèphe, dans les passages cités, l’emploie avec cette signification. Les saints Pères en usent fréquemment de même, particulièrement saint Jérôme. Cf. In Jer., vii, 31, t. xxiv, col. 735 ; In Soph., i, 11, t. xxv, col. 1349 ; In Matth., x, 28, t.xxvi, col. 66. Cf.Épiphane, Vitse prophet., vii, t. xliii, col. 397. Voir Ch. Warren et Conder, Survey of Western Palestine, Londres, 1884, part. 2, p. 345-371 ; Cari Mommert, Siloah, Brunnen, Teich, Kanal zu Jérusalem, in-8°, Leipzig, 1908.

L. Heidet.

    1. SILONI##

SILONI (hébreu : èilônî ; Septante : Etjïwv ! ), descendants de Séla, de la tribu de Juda, qui habitèrent à Jérusalem à une époque difficile à préciser. I Par., ix, 5. Dans les Nombres, xxvi, 20, les descendants de Séla sont appelés Sélaïles. Dans Néhémie, Siloni ou Silonite, IIEsd., xi, 5, désigne un descendant de Phares.

  • . 4, 6. L’article qui précède ce dernier nom dans le

texte hébreu, has-Sïlônt, indique que c’est unappellatif, . ce qui peut signifier qu’il était de Silo. Voir Silonite.

    1. SILONITE##

SILONITE (hébreu : haS-Silônî ; Septante : 6 ^.t, Xu>v : ’ttiç), originaire de Silo ou habitant de cette ville. Le

p rophèteÀhias ou Ahiæsl surnommé le Silonite.IIIReg., xi, 29 ; xii, 15 ; xv, 29 ; II Par., ix, 29 ; x, 15. Voir Ahia 3, 1. 1, col. 291.— Sur le Silonide II Esd., xi, 5, voir Siloni.

SI L VAIN (SiXouocvd ; ), nom par lequel Silas est désigné dans les Épîtres. II Cor., l, 19 ; I Thess., i, 1 ; I Pet., v, 12. Voir Silas, col. 1722. Dans la Vulgate le nom est écrit (dans plusieurs éditions) Sylvanus.

SILVESTRE(VALLÉE), nomdelavalléedeSiddim dans la Vulgate, Gen., xiv, 3, 8, 10 : Vallis Sylvestris. Voir Siddim, col. 1702.

    1. SIMÉON##

SIMÉON (hébreu : Sim’ôn ; grec : Eu|j.£cJv), nom d’un patriarche, d’une tribu et de plusieurs personnages d’Israël.

1. SIMÉON, le second fils que Jacob eut de Lia. Gen., xxix, 33 ; xxxv, 23. Sa mère, en le mettant au monde, s’écria : « Jéhovah a entendu (hébreu : iâma’) que j’étais haïe, il m’a encore donné celui-là. Et elle le nomma Siméon (Sim’ôn). » Gen., xxix, 33. L’origine de son nom repose donc sur ce jeu de mots. Quant à son histoire, elle n’est marquée que par deux épisodes. Le premier fut sanglant et imprima sur son front une tache que son père lui-même sut lui rappeler. Gen., xlix, 5, 7. Pour venger l’honneur de sa sœur Dina, il s’unit à Lévi, et tous deux, au mépris de la parole donnée et de l’alliance contractée, traitèrent avee cruauté les Chananéens au milieu desquels ils se trouvaient. Gen., xxxiv, 25-30. Voir LÉvi i, t. iv, col. 199. Le second se passa en Egypte, où Siméon fut retenu comme otage par Joseph et jeté en prison jusqu’à ce que ses frères eussent amené Benjamin. Gen., xlii, 25, 36 ; xliii, 23. Expiait-il ainsi la dureté particulière que son caractère violent lui aurait fait exercer envers Joseph, comme il s’était manifesté contre les Chananéens ? Peut-être. On peut croire aussi qu’il payait la dette de ses frères en sa qualité de second fils de Jacob, Joseph n’ayant pas voulu retenir l’aîné, Buben, dont il venait de découvrir le rôle bienveillant à son égard, lors du crime commis par les autres. Les fils de Siméon furent : Jamuel, Jamin, Ahod, Jachin, Soar, et Saul fils d’une Chananêenne. Gen., xlvi, 10 ; Exod., vi, 15. La liste de I Par., iv, 24-43, diffère un peu et donne plus de détails sur les descendants du patriarche. Voir ce qui concerne la tribu dont il fut le père.

A. Legendre.

2. SIMÉON, une des douze tribus d’Israël.

1. Géographie. — La tribu de Siméon occupait l’extrême sud de la Palestine ou le Négéb. Son territoire avait été détaché de celui de Juda. Jos., xix, 2. L’Écriture ne décrit pas ses limites ; elle donne seulement la liste de ses villes principales.

I. villes principales. — Elles sont énumérées dans Josué, XIX, 1-9, et dans I Par., iv, 28-33. Ces deux listes présentent les mêmes noms, suivent le même ordre, tout en offrant des variantes que nous allons signaler. Les noms se retrouvent pour la plupart dans le catalogue des cités de la tribu de Juda, Jos., xv, 26-32, mais dans un ordre un "peu différent. Nous renvoyons, pour les détails, à ce dernier catalogue, t. III, col. 1758-1759, en dehors des articles consacrés à chaque nom dans le Dictionnaire. Les listes de Josué et du premier livre des Paralipomènes partagent les villes de Siméon en deux groupes. Voir la carte, fig. 378.

i" groupe. — 1. Bersabée, aujourd’hui Bir es-Séba’, 40 à 45 kil. au sud-ouest d’Hébron. Voir Bersabée, t. i, cot. 1629.

2. Sabée (hébreu : Séba’; Septante, Codex Vaticanus : Sijiaa ; Codex À lexandrinus : Sâëse), peut-être la même que Sama. Jos., xv, 26. Mais elle manque dans le texte hébreu de I Par., IV, 28, ce qui ferait