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SILO — SILŒ


prophète Ahias, habitant de Silo, reçut la mission d’annoncer, en punition des fautes du roi, la division du royaume après sa mort. III Reg., xi, 29 ; xii, 15 ; II Par., ix, 29 ; x, 15. À la femme du roi Jéroboam qui venait déguisée le consulter à Silo au sujet de son fils malade à Thersa, le même prophète lui annonçait qu’à cause de l’infidélité de son mari à répondre au choix que Dieu avait fait de lui, leur fils mourrait. III Reg., xiv, 1-18 ; XV, 29. — Cent trente ans après la prise de Samarie et après la destruction de Jérusalem par les Chaldéens, Silo avait des habitants fidèles au culte légitime : une partie des pèlerins montant à Jérusalem pour y offrir leurs présents et qui furent massacrés par Ismahel àMaspha, étaient de Silo. Jer., xli, 5. — Cette ville resta cependant attachée à la province de Samarie jusqu’à l’époque des Machabées. Elle dut être annexée à la province de Judée, en même temps que la toparchie d’Acrahathène dont elle faisait partie, après la prise de Sichem et du Garizim par Jean Hyrcan (128 av. J.-C). Au IVe siècle Silo était déserte. Cf. S. Jérôme, InSoph., loc. cit. Seiloûn est complètement abandonné aujourd’hui. V. Guérin, Samarie, 1875, c. xxiii, t. ii, p. 21-27 ; The Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1882, t. ii, p. 367-370. L. Heidet.

SILŒ (hébreu : haS-Sîloah et Silôah ; Septante et Nouveau Testament : 6 SiXtoifi), nom d’une source, d’un canal par où coulent ses eaux, de la piscine où elles aboutissent et de’la région au midi de Jérusalem où ils se trouvent. — L’hébreu nlur, slh, II Esd., iii, 15, a été vocalisé Sélah, par les massorètes ; les Septante l’ont traduit par xwSiov, « peau », lui attribuant

la signification de l’arabe Juo, de iL*o, « écorcher » ; la

Vulgate l’a transcrit Siloë comme ailleurs. Rien n’indique que le nom écrit ici comme il devait l’être partout avant la massore soit en effet différent. La glose : ô lp|i.r]VEÛ£Tai à ; ce7Ta).|jivo ; , quod interpretatur Alissus, ajoutée au nom par l’évangéliste, Joa., ix, 7, prouve bien que l’appellation historique et traditionnelle se prononçait avec h et dérivait de la racine lâlah, « il a envoyé » ; la finale y. de la transcription grecque aura été prise par motif d’euphonie et la forme Silôân constamment employée par les Arabes leur sera venue par l’intermédiaire des Byzantins. Un grand nombre d’exégètes croient voir dans cette glose l’intention de l’évangéliste de rattacher ce nom, par un sens prophétique ou mystique, au fait raconté par lui. Signifiant littéralement emissio [aquarum], il est l’équivalent de « canal » et de « tunnel », et le nom lui aura été donné quand ceux-ci auront été faits pour envoyer les eaux de la fontaine aux jardins du roi ou à la piscine. Du canal le nom passa à la source, au réservoir et à la région. Quelques auteurs cependant y voient une allusion au « jet » précipité des eaux intermittentes de la fontaine. Cf. I. Knabenbauer, In Jsaiam, Paris, 1887, t. i, p. 202-204 ; P. Schanz, Commentarium ûber das Evangelium des h. Johannes, Tubingue, 1885, p. 367 ; Gesenius, Thésaurus, p. 1416.

I. Siloé (La fontaine de). — Elle est comprise dans la locution générale : t » ê haS-Siloah, tô Oôtap toy Ei-Xb >x[i, aquse Siloë, Is., viii, 6, désignant en même temps le cours de ses eaux. Le prophète met en opposition « les eaux de Siloé qui coulent en silence, ’» image de la maison de David, et « les eaux tumultueuses et abondantes du fleuve, » c’est-à-dire de l’Euphrate qui représentent * le roi d’Assyrie et toute sa puissance. » La fontaine de Siloé est appelée simplement « la fontaine », hd-’Aîn, II Esd., iii, 15, parce qu’elle est la fontaine unique de Jérusalem ; les autres sont « les fontaines du dehors de la ville. » Il Par., xxxiii, 4. Les Juifs du premier siècle s’expriment de même par la bouche de Josèphe : c Siloé, c’est le nom que nous

donnons à la fontaine. i> Bell, jud., V, iv, 1 ; cf. vi, 1 ; xii, 2 ; Tacite, Hist., v, 12. L’historien juif distingue de même entre « Siloé et les sources du dehors de la ville. » Ibid., ix, 4. Il indique Siloé ou « la fontaine », vers l’extrémité méridionale de la ville et de la vallée du Tyropéon qui court entre la montagne du Temple et la ville haute. Ibid., ii, xvi, 2 ; "V, iv, 1, 2. Il désigne ainsi la bouche du canal par où sortent les eaux. En donnant, IIEsd., iii, 15, le nom de « porte de la fontaine » à la porte la plus voisine de la piscine où aboutissaient

376. — Piscine et église de Siloé.

D’après M. L. Heidet.

ces eaux et qui est sans doute la porte découverte en 1897, par M. Bliss, à la pointe sud-est de la montagne supérieure, à 280 mètres à l’ouest du birket el-Hamrâ, Néhémie, sous le nom de « fontaine », désigne évidemment la même issue. Les indigènes arabes n’ont point cessé de l’appeler’aïn Silôân, tout en donnant parfois le même nom à la source d’où viennent les eaux. Cf. Guy le Strange, Palestine under the Muslems, Londres, 1890, p. 74, 162, 179, 212, 220. Celle-ci est plus communément appelée par eux aujourd’hui « la fontaine des Degrés », ’Ain Umm ed-Deradj, ou « la fontaine de la "Vierge », ’Ain Sitti-Mariam. En décrivant cette source, « dont les eaux ne sont pas continues, mais sortent seulement à des heures irrégulières du jour, en bouillonnant et à grand bruit, des cavités de la terre dans une grotte de rocher très dur, » saint Jérôme la nomme positivement s la fontaine de Siloé ». In Is., viii, 6,