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ibid., xxiv, 1, 25, la grande assemblée convoquée par Josué, vers la fin de sa vie, se serait tenue également à Silo. Le texte hébreu et la Vulgate nomment Sichém, et cette leçon paraît la meilleure. Outre les souvenirs se rattachant à cette ville avec lesquels Josué voulait mettre le peuple en contact, à cause de l’abondance de ses eaux, elle convenait mieux pour une assemblée plénière que Silo. Ce motif fut vraisemblablement un de ceux qui à celle-ci firent encore préférer Maspha et Béthel, quand il s’agit de l’affaire du lévite de Belhléhem, Jud., xx, xxi. Et c’est à tort que le traducteur de la Vulgate prend, ibid., xx, 18, et xxi, 2, la localité de Béthel, pour bel’élôhîni, « la maison de Dieu », c’est-à-dire le lieu du tabernacle, et qu’à cette traduction erro son épouse, priant devant le tabernacle et bénie par le grand-prêtre Héli, obtint de devenir la mère du prophète. I Sam., 1, 4-23. Quand l’enfant fut sevré, elle vint à Silo avec son mari, pour le consacrer au service du Seigneur, ꝟ. 24-28 ; ii, 1-10. Samuel y grandit et y entendit pour la première fois l’appel de Dieu au ministère prophétique. Il l’inaugura en venant répéter à Héli les menaces du Seigneur, que déjà lui avait annoncées un homme de Dieu, contre sa maison, à cause des scandales donnés par ses fils Ophniet Phinées.I Sam., ir, 11-36 ; iii, l-18. — Le Seigneur continua à se manifester à Samuel à Silo et on s’y rendait de tout Israël pour le consulter, ꝟ. 19-21. La ruine prédite de la maison d’Héli ne tarda pas d’arriver et d’entraîner avec elle la

375. — Ruines de Silo. D’après une photographie de M. L. Heidet.

née il ajoute la glose hoc est in Silo ; et ce n’est pas moins arbitrairement qu’il remplace, ibid., xxt, 9, l’adverbe Sâm, èxel, « là », c’est-à-dire à Maspha, par cum essent in Silo. Josèphe, égaré de même, par l’expression « ils se réunirent devant le Seigneur, » de xx, 1, l’interprète aussi sîç tr|v St’Xouv, « à Silo ». Ant. jud., V, ii, 9. Le peuple y revint en effet, la guerre contre la tribu de Benjamin terminée, pour y rapporter l’arche sainte, et c’est là qu’on amena au camp les 400 jeunes filles de Jabès de Galaad épargnées au sac de cette ville. Jud., XXI, 12. Les 600 Benjamites survivants furent invités à y venir pour les prendre. Les 200 qui restaient sans épouse, suivant l’avis des anciens, se cachèrent dans les vignes, et quand les filles de Silo, au jour de la fête, sortirent de la ville pour exécuter leurs danses usitées, ils se jetèrent sur elles, pour s’emparer chacun d’une compagne. Jud., xxi, 13-23. Pouraccomplir la loi, Deut., xvi, 16, tous les Israélites devaient monter plusieurs fois l’an à Silo où était le Sanctuaire. Elcana, père de Samuel, s’y rendait régulièrement, avec sa famille. I Sam., i, 3. C’est dans une de ses visites qu’Anne,

ruine du Sanctuaire de Silo. L’armée des Philistins avait fait invasion sur le territoire de leurs voisins ; les Israélites en voulant les repousser avaient été battus à Aphec et avaient envoyé chercher l’arche à Silo. Défaits une seconde fois, les deux fils d’Héli avaient péri dans la bataille et l’arche sainte était tombée aux mains de l’ennemi. La triste nouvelle était arrivée à Silo le même jour, apportée par un Benjamite aux habits lacérés, à la tête couverte de terre, échappé du combat. Toute la ville s’était aussitôt remplie de tumulte et de cris. Héli, qui était assis sur son siège à l’entrée du tabernacle, « en apprenant le sort de l’arche, tomba à la renverse et mourutsur le coup. » I Sam., IV. — L’arche ne devait plus revenir à Silo ; le tabernacle devait être transporté ailleurs, suivi par les restes de la famille d’Héli. Samuel quitta Silo pour retourner à Ramatha sa patrie. À cause des profanations commises, « le Seigneur avait répudié le tabernacle de Silo, la tente où il avait habité parmi les hommes. » Ps. txxvii, 60. Silo délaissée restera l’exemple des sévérités divines. Jer., vii, 1213 ; cf. xxvi, 6, 9. Vers la fin du règne de Salomon, le