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SIHA — SILENCE


(hébreu, 46). Ils retournèrent en Palestine avec Zorobabel. Dans les Septante et la Vulgate, le nom est écrit 2*]â et Soha. Voir Soha.

    1. SIHOR D’EGYPTE##

SIHOR D’EGYPTE (hébreu : ëîhôr Misraïm ; Septante : àn6 êpiwv AiyûnTou ; Vulgate : Sihor jEgypti), ruisseau d’Egypte qui formait la frontière de l’Egypte et la séparait de l’Asie. David, pour le transport de l’arche de Cariathiarim à Jérusalem, rassembla tout Israël depuis Sihor au sud jusqu’à l’entrée d’Émath au nord. I Par., xiii, 5. — Ce ruisseau est appelé aussi Sihor dans Josué, xiii, 3, texte hébreu, où la Vulgate traduit : a fluvîo turbido qui irrigat Mgyplunx ; elle l’a pris pour le Nil, qui est en effet désigné par ce nom dans Isaïe, xxiii, 3, et dans Jérémie, ii, 18, où elle a mal traduit « qui arrose l’Egypte » ; l’hébreu porte : « qui est en face de l’Egypte » et le distingue ainsi du fleuve qui coule au milieu de l’Egypte dans sa longueur. Voir Egypte 3, t. ii, col. 1621. — Pour sihôr désignant le Nil dans le texte hébreu, Is., xxiii, 3 ; Jer., ii, 18, voir Chihôr, t. ii, col. 1702 ; Nil, t. iv, col. 1622.

S1HOR-LABANATH (hébreu : Sihôr LibnàÇ ; Septante, Codex Vaticanus : Sstràv stai AaëavàO ; Codex Alexandrinus : Seiwp xat Aaêavâû ; Vulgate : Sihor et Labanath), nom qui sert à déterminer la limite méridionale de la tribu d’Aser. Jos., xix, 26. Les Septante et la Vulgate voient ici deux noms distincts, unis par la conjonction « et », ce qui suppose la lecture du vav hébreu. On peut joindre à leur témoignage celui de la Peschito. Eusèbe et saint Jérôme, Qnomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 136, 152, 275, 294, distinguent également Sior et Labanath dans la tribu d’Aser. À quel texte donner la préférence ? Il est difficile de le savoir. II peut aussi y avoir eu dans ce passage un déplacement de noms. Cependant, comme le mot sihôr est pris ailleurs, Jos., xiii, 3, pour désigner un fleuve ou une rivière (voir Sihor d’Egypte), on accepte plus généralement le texte massorétique. Mais où trouver ce « fleuve de Labanath » ? On le cherche au-dessus ou au-dessous du Carmel, auquel il est associé dans le tracé de la frontière. Quelques-uns, s’appuyant sur le mot Libnaf, qui veut dire « blancheur », veulent identifier la rivière en question avec l’ancien Bélus, aujourd’hui Nahr Na’mdn ou Na’min, dont le sable servait à la fabrication du verre, cf. Pline, H. N., xxxvl, 26, et qui se jette dans la Méditerranée au sud et près de Saint-Jean d’Acre. Cf. G.Armstrong, W. Wilson et Conder, Nantes and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 164. Mais, d’après le texte de Josué, le fleuve qui servait de limite à Aser devait se trouver au sud plutôt qu’au nord du Carmel. D’ailleurs, si l’on avait voulu indiquer près de la montagne un cours d’eau important, pouvant avec elle marquer la frontière, on eût plus naturellement choisi le Cison. Aussi beaucoup d’auteurs assimilent plutôt le sihôr Libnat au Nahr ez-Zerqâ, qui se jette dans la mer au sud de Tantàrah, l’ancienne Dor. C’est leflumen Crocodilon de Pline, II. N., v, 17, dans lequel on signalait encore en 1870 la présence de petits crocodiles. Cf. V. Guérin, Samarie, t. ii, p. 317. Y aurait-il eu dans le texte une leçon primitive, jnnb Timw, Sihôr livyâfdn, « le fleuve du crocodile », qui se serait changée en rjnb nnnr, Sihôr libnat ? Il est permis de faire ici toutes les conjectures. Cf. F. de Hummelauer, Comment, in Josue, Paris, 1903, p. 429. On peut objecter à cette hypothèse que c’est transporter bien loin la frontière méridionale d’Aser. Mais nous savons par Josué, xvii, 11, qu’elle s’étendait primitivement jusqu’à Dor et ses dépendances, et qu’elle fut englobée plus tard dans la tribu de Manassé. Il n’est donc pas impossible de l’arrêter au Nahr ez-Zerqâ. Cf. A. Dillmann,

Josua, Leipzig, 1886, p. 560.

A. Legendre.
    1. SILAS##

SILAS (grec. SiXa ; ), un des chrétiens importants de l’Église primitive de Jérusalem. On admet communément que le Silas des Actes est le même que le Silvain ou Silvanus des Épitres. Silvas peut être une contraction de Silvanus, comme Apollos d’Apollonius ; ou bien Silvanus est une forme latinisée du nom sémitique Silas. Cf. I Par., vii, 35 ; Josèphe, Ant. jud., XIV, m, 2 ; XVIII, vi, 8 ; Vita, 17. Il paraît avoir eu comme saint Paul le titre de citoyen romain. Act., xvi, 37. —

— C’était un des principaux chrétiens de Jérusalem et il fut envoyé par les Apôtres et l’Église de cette ville à Antioche, en même temps que Judas Barsabas, avec Paul et Barnabe, afin d’y porter la lettre qui contenait les décisions du concile de Jérusalem. Act., xv, 22-29. Il demeura quelque temps en Syrie et y consola et instruisit les nouveaux chrétiens, j. 32, 34. Saint Paul se l’adjoignit comme auxiliaire, après s’être séparé de Barnabe et de Jean-Marc, ꝟ. 40. Il l’emmena avec lui en Syrie, en Cilicie, en Lycaonie, en Phrygie, en Galatie, à Troade, en Macédoine, à Philippes où ils furent battus et emprisonnés ensemble, à Thessalonique et à Bérée, et il le laissa dans cette dernière ville, lors de son départ pour Athènes. Act., xvi, 1-xvii, 14. Silas devait aller l’y rejoindre avec Timothée, xvii, 15, mais on n’a pas la preuve que le voyage ait eu lieu. Nous retrouvons Silas avec saint Paul à Corinthe, où il était venu le rejoindre de Macédoine, xviii, 5. Les Actes ne nous apprennent plus rien de son ministère apostolique. Saint Paul, II Cor., i, 19, lui rend le témoignage qu’il a prêché Jésus-Christ dans cette ville avec lui et Timothée. Saint Jérôme, In Gal., i, 19, t. xxvi, col. 330-331, dit qu’il a été apôtre avec Judas : Ab apostolis apostoli nominantur. Saint Paul, dans ses deux Épitres adressées de Corinthe aux Thessaloniciens, i, 1, leur écrit au nom de « Paul, Silvain et Timothée ». Silvain est certainement Silas. On admet aussi généralement que le Silvanus ou Silvain, mentionné I Pet., v, 12, comme porteur de cette Épltre aux chrétiens du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et de la Bythinie, n’est pas différent de Silas. Saint Jérôme, Epist. xviii, ad Damasum, t. xxii, col. 376, dit même : Titiose Silvanus legitur pro Sila. Le pseudo-Dorothée, De LXX discipulis, 15, 17, t. xcii, col. 1061, et Hippolyte, De lxx Apost., 16, 17, t. x, col. 956, distinguent, comme les Grecs, Silas et Silvain et font le premier évêque de Corinthe et le second de Thessalonique.

    1. SILENCE##

SILENCE (hébreu : dûmâm ; grec : <nfî> Vulgate : silentium), cessation de tout bruit, particulièrement de la parole.

1° On commande le silence quand on veut se faire entendre. Jud., iii, 19 ; Is., xli, 1 ; Judith, xiii, 16 ; Act., xii, 17 ; xiii, 16 ; xix, 33 ; xxi, 40. Quand on veut entendre, on fait silence et, au besoin, on se met la main sur la bouche, Jud., xviii, 19 ; Job, vi, 24 ; xxix, 21 ; Sap., viii, 12 ; Act., xv, 12 ; xxii, 2, et l’on fait taire les autres. Matth., xx, 31 ; Marc, x, 48 ; Luc, xviii, 39. — 2° On garde le silence quand on ne veut pas répondre, Gen., xxxiv, 5 ; Is., xxxvi, 21 ; IV Reg., xviii, 36 ; Luc, ix, 36 ; Matth., xxvi, 63 ; Marc, xiv, 61, ou quand on ne sait pas que répondre. II Esd., v, 8 ; Eccli., xx, 6 ; Matth., xxii, 34 ; Marc, iii, 4 ; IX, 33 ; Luc, xiv, 4 ; xx, 26. — 3° Dansles tempsde calamités, on ensevelit les morts en silence. Am., vi, 11 ; viii, 3. — 4° Il y a temps de se taire et temps de parler. Eccle., m, 7. Le silence peut parfois devenir coupable. IV Reg., vii, 9. Il est souvent une preuve d’intelligence et de prudence, Prov., xi, 12 ; Eccli., XIX, 28 ; xx, 7 ; xxxii, 9, au point que le sot qui se tait peut passer pour sage. Job, xiii, 5 ; Prov., xvii, 28. Dans l’assemblée chrétienne, il est prescrit aux femmes. I Cor., xiv, 34 ; I Tim., ii, 11, 12. Celui qui possédait le don des langues