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SIGNE — SIHA


échapper à l’extermination. Jos., ii, 12, 18. La fumée s’élevant de Gabaa sera pour les Hébreux le signe que le moment est venu de sortir de leur embuscade. Jud., XX, 38. Jonathas convient avec son étuyer que, si les Philistins les appellent, ce sera le signe qu’ils peuvent monter les attaquer. I Reg., xiv, 10. Toutefois ce signe implique une convention tacite avec Dieu, qui seul peut faire réussir l’entreprise. On élevait des signaux sur la montagne, probablement en allumant un feu, pour annoncer l’approche des ennemis. Jer., vi, 1. On employait le même procédé pour faire connaître à tout le pays le jour de la néoménie. Voir Néoménie, t. iv, col. 1590. Tobie donna à son fils l’écrit de son parent concernant sa dette, afin que celui-ci le reconnût. Tob., v, 2. Judas fit d’un baiser donné à Jésus le signe auquel la cohorte reconnaîtrait celui qu’elle devait arrêter. Matth., xxvi, 48 ; Marc, xiv, 44. — Il y avait des signes adoptés pour distinguer dans les campements les familles des diverses tribus, Num., ir, 2, les combattants des différentes nations. Ps. lxxiv (lxxiii), 4, etc. Voir

    1. ÉTENDARD##

ÉTENDARD, t. II, Col. 1998.

4° Signes commémoratifs. — Par la volonté de Dieu l’arc-en-ciel devient le signe de son alliance avec l’humanité. Gen., ix, 12, 13, 17. L’alliance de Dieu avec la race d’Abraham a pour signes la circoncision, Gen., xvii, 11 ; Rom., iv, 11, et le sabbat. Exod., xxxi, 13 ; Ezech., XX, 12, 20. Les phylactères sont les signes des commandements divins, spécialement de ceux qui concernent les azymes et les premiers-nés, et rappellent ainsi la délivrance de l’Egypte. Exod., xiii, 9, 16 ; Deut., vi, 8 ; xi, 18. Voir Phylactères, col. 349. Les encensoirs de Coré et de ses compagnons de révolte furent réduits en lames et appliqués à l’autel, comme signes de la faute et de son châtiment. Num., xvi, 38. La verge fleurie d’Aaron fut placée devant l’Arche, comme signe de la répression exercée sur ceux qui s’étaient révoltés contre le grand-prêtre. Num., xvii, 10. Josué fit dresser douze pierres prises dans le lit du Jourdain, comme signes, pour la postérité, du passage miraculeux des Hébreux. Jos., iv, 6. Judas Machabée fit attacher à la citadelle la tête de Nicanor, en signe de la protection accordée par Dieu à ses serviteurs. II Mach., xv, 35.

5° Signes indicatifs. — Dieu mit un signe sur Caïn afin qu’on le reconnût. Gen., iv, 15. Coré et ses complices furent engloutis, pour servir de signes de la colère de Dieu. Num., xxvi, 10. Cf. Deut., xxviii, 46 ; Job, xxi, 29 ; Ezech., xiv, 8. Gédéon demanda un signe de la volonté de Dieu qui l’envoyait combattre les Madianistes. Jud., vi, 17, 39. Le persécuté est pour la foule un signe de la protection de Dieu, parce que ses ennemis ne peuvent venir à bout de lui. Ps. lxxi (lxx), 7. Saint Paul donne comme signes de la légitimité de son apostolat ses vertus et ses miracles. II Cor., xii, 12. — Le Sauveur doit « être un signe en butte à la contradiction, et ainsi seront révélées les pensées cachées dans le cœur d’un grand nombre, n Luc, ii, 34, 35. L’attitude que l’on prendra vis-à-vis de lui indiquera ce que l’on pense et ce que l’on veut au fond de l’âme.

6° Signes prophétiques. — Le signe que Dieu sera avec Moïse, c’est qu’il sera servi sur la montagne où il lui parle. Exod., iii, 12. Ici les deux faits sont futurs et le second confirmera le premier. Mais la parole de Dieu doit donner toute certitude à Moïse. La mort des deux fils d’Héli le même jour prouvera la réalité des événements annoncés comme devant suivre. I Reg., Il, 34. Samuel indique à Saül différents signes qui vont se produire et confirmeront la légitimité de son titre de roi. I Reg., x, 1, 7-9. L’autel de Béthel se fend sous les yeux de Jéroboam en signe de sa destruction future. III Reg., xiii, 3, 5. Isaîe, vii, 11-14, donne à Achaz le signe de l’Emmanuel, pour annoncer le prochain châtiment de la Syrie et d’Israël. La récolte de la troisième année sera le signe de la restauration de Sion.

IV Reg., xix, 29 ; Is., xxxvii, 30. La rétrogradation de l’ombre du cadran solaire est le signe de la prochaine guérison d’Ézéchias et de la délivrance du pays. IV Reg., xx, 8, 9 ; II Par., xxxii, 24, 31 ; Is., xxxviii,

7, 22. Les Israélites fidèles sont le signe et le présage que Dieu n’abandonnera pas son peuple. Is., viii, 18. Le prophète nu et déchaussé est le signe du sort préparé à l’Egypte et à l’Ethiopie. Is., xx, 3. Le pharaon Éphrée livré à ses ennemis est le signe du châtiment qui frappera les Juifs idolâtres. Jer., xliv, 29, 30. Ézéchiel, iv, 3, met une poêle de fer entre lui et Jérusalem, en signe du siège imminent de la ville. Il reçoit l’ordre de fuir par un trou de la muraille, pour signifier la fuite de Sédécias. Ezech., xii, 6, 11. Le silence imposé au prophète est le signe de la prise de Jérusalem, bientôt réduite, elle aussi, au silence. Ezech., xxiv, 24, 27. Le grand-prêtre et ses collègues sont les signes du Messie futur. Zach., iii, 8. Beaucoup d’autres actions symboliques, accomplies par les prophètes, sont les signes des événements qu’ils ont à prédire. La sagesse prédit et interprète ces signes. Sap., viii,

8. — Saint Jean décrit plusieurs signes prophétiques des destinées de l’Église. Apoc, XII, 1, 3 ; xv, 1.

7° Signes miraculeux. — Les miracles sont appelés des « signes », parce qu’ils sont la démonstration visible de la puissance de Dieu, au service de sa bonté ou de sa justice. Des signes nombreux ont accompagné la délivrance du peuple hébreu de l’Egypte. Exod., iv, 8, 9 ; vii, 3, 9 ; x, 1, 2 ; Deut., iv, 34 ; vi, 22 ; vii, 19 ; xi, 3 ; xxvi, 8 ; xxix, 3 ; xxxiv, 11 ; Ps. lxxvih (lxxvii), 43 ; Jer., xxxii, 20 ; Bar., ii, 11 ; II Esd., ix, 10, etc. Les Israélites comptaient si bien sur ces interventions divines qu’à certaines époques ils se plaignaient en disant : « Nous ne voyons plus nos signes. » Ps. lxxiv (lxxiii), 9. Cependant ceux-ci n’ont jamais fait défaut. II Mach., xiv, 15 ; Dan., iii, 99, 100 ; vi, 27 ; xiv, 42. Comme de faux prophètes pouvaient opérer certains signes, il était défendu de les croire, malgré toutes les apparences de puissance qu’ils présentaient. Deut., xm, 2. — Dans le Nouveau Testament, les mincies sont habituellement appelés des « signes », parce qu’ils sont la manifestation visible de la mission et de la divinité de Jésus-Christ. Voir Jésus-Christ, t. iii, col. 1504 ; Miracle, t. IV, col. 1111. Les Juifs veulent voir des signes. Matth., xii, 38, 39 ; I Cor., i, 22. Ils demandent à Notre-Seigneur quel signe il fait pour justifier ses paroles et sa conduite. Joa., ii, 18 ; vi, 30. Ces signes sont opérés par le Sauveur, Luc, xxiii, 8, etc., et par ses Apôtres, Act., ii, 19, 22, 43, etc. ; ils le seront par tous les croyants. Marc, xvi, 17, 20. — Le don des langues est un signe, mais seulement pour les infidèles. I Cor., xiv, 22. Voir Langues (Don des), t. iv, col. 79. — À la fin du monde apparaîtra le signe du Fils de l’homme. Matth., xxiv, 30. D’après S. Cyrille de Jérusalem, Catech., xv, 22, t. xxxiii, col. 899, S. Jean Damascène, De ftd. orthod., iv, 11, t. xciv, col. 1132, et beaucoup d’auteurs, ce signe n’est autre que la croix. C’est ce que suppose également la liturgie des fêtes de l’Invention et de l’Exaltation de la Croix, ad resp. Saint Jérôme, In Matth., IV, 24, t. xxvi, col. 180, dit que ce peut être la croix ou un étendard de victoire. Quelques-uns ont pensé que ce serait le Christ lui-même, mais à tort, car le Christ ne peut être son propre signe. Comme rien n’indique que le Sauveur ait eu l’intention, dans ce passage, de faire mention de sa croix, il est possible que le signe du Fils de l’homme soit la gloire particulière qui appartient au Verbe incarné et qu’il revendique pour lui-même la veille de sa mort. Joa., xvii, 5. Cf. Knabenbauer. Evang.

sec. M al th., Paris, 1893, t. ii, p. 339.

H. Lesêtre.

SIHA (hébreu : §i/ia’; Septante : Sov6îa), chef d’une famille de Nathinéens. I Esd., ii, 43 ; II Esd., vii, 47,