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SIFFLEMENT — SIGNE


xxii, 1 (grec). On sifflera sur la nation israélite, sur son Temple, et sur Juda devenu infidèle. III Reg., ix, 8 ; II Par., xxix, 8. Jérémie annonce les sifflets de moquerie qui poursuivront Juda et Jérusalem, xviii, 16 ; xix, 8 ; xxv, 9, 18 ; xxix, 18 ; Édom, xlix, 17, et Babel, L, 13 ; li, 37. La prophétie s’accomplit pour Jérusalem prise par les Chaldéens. Lam., ii, 15, 16. Les sifflets moqueurs sont encore prédits à Israël, Mich., vi, 16, à Tyr, Ezech., xxvil, 36, et à Ninive. Soph., ii,

15.

H. Lesêtre.
    1. SIGGÂYÔN##

SIGGÂYÔN (Septante : i|/a).(i.ôç, ùSr, ; Vulgate : psalmus. pro ignorantiis), est un terme musical désignant vraisemblablement un hymne strophique. Il se lit au titre du Psaume vu et au cantique d’Habacuc, m, 1, sous la forme plurielle sigyànôt. La traduction des Septante : p.età œ3 ? É ; , Hab., iii, 1, répond à celle du targum chaldéen NrPTiN, « louange ». Ps. vii, 1.

La racine est ni* II. Cf. nsto et **ito, « se multiplier, grandir », Syr. j) » /w, « être grand, nombreux » ; causatif : « grandir, magnifier ». Le terme siggâyôn, de même forme que higgâyôn (voir Musique des Hébreux, t. iv, col. 1348), semble correspondre au terme liturgique syiaque J A. ^-i » * *y désignation d’hymnes composées de plusieurs strophes. Il est vrai que les psaumes sont généralement des pièces strophiques ; mais siggdyôn pourrait s’appliquer à des morceaux d’un rythme déterminé. Or le psaume vu et le Cantique d’Habacuc, qui portent cette indication, étant écrits suivant lamesure heptasyllabique à trois parallèles distincts, E. Bouvy, Le rythme syllabique, dans Lettres chrétiennes, l. ii, p. 280 ; siggdyôn désignerait ce mètre ou la mélodie applicable à ce mètre. Il est vrai que ce même rythme est suivi par d’autres psaumes et cantiques, auxquels notre indication n’est pas attribuée ; mais on sait que les indications rythmiques ou musicales, ajoutées au texte sans doute par les copistes, ayant perdu dans la suite leur signification, ne se trouvent ni constamment ni exactement portées dans le psautier. — La traduction pro ignorantiis, à cause du pluriel sigyànôt, Hab., ^jn, 1, de la Vulgate provient de la racine nsfcr I, « errer, s’égarer, changer, pécher par ignorance ». C’est sans doute aussi le sens de « changer, varier », qui a fait donner à sûgîfâ et à iigyônôt le sens de « tons variables ». La sanla Biblia traducida de las lenguas originales. Version moderna, New-York, 1899, p. 830. — Gesenius, Thésaurus (continué par Roediger), p. 1362, donne à Siggdyôn le sens de poème analogue au dithyrambe, ode irrégulière {voir Psaumes, col. 808), et cette explication est acceptée par un grand nombre d’hébraïsants. J. Parisot.

    1. SIGNATURE##

SIGNATURE (grec : arifizXov, Vulgate : signum), marque personnelle servant à authentiquer un écrit. — Souvent on se servait du sceau comme de marque personnelle. Voir Gravure, t. iii, col. 308 ; Sceau, t v, col. 1522. D’autres fois, on traçait un signe à la main à la fin de l’écrit. Job, xxxi, 35, parlant de sa défense, dit en l’achevant : « Voici mon tdv. » Les versions ne rendent pas ce mol. Le (dv est la dernière lettre des alphabets sémitiques ; il avait fréqu3mment la forme d’une croix ou d’un X. Voir Alphabet, 1. 1, col. 406-414. On s’en servait comme de signe pour marquer des personnes, ou des choses. Ezech., IX, 4. Il est possible que Job, arrivé à la fin de son plaidoyer, veuille dire simplement : « Voici ma dernière lettre », mon dernier mot. Cf. Frz. Delilzsch, Dos Buch Job, Leipzig, 1876, p. 421. On croit cependant que le (dv pourrait être aussi la signature de Job, de même qu’une croix a été longtemps et est encore la signature de ceux qui ne savent pas écrire. Cf. A. Le Hir, Le livre de Job, Paris, 1873, p. 364 ; S. Cox, BookofJob, Londres, 1880, p. 400 ;

Enabenbauer, In Job, Paris, 1885, p. 366. — Les Chaldéens signaient les contrats en mettant l’empreinte de leur ongle sur l’argile encore fraîche qui avait reçu le texte (fi g. 374). Voir Ongle, t. IV, col. 1814. — Saint Paul a signé plusieurs de ses Épîtres avec la formule : « Salutation, de ma main à moi, Paul ». I Cor., xvi, 21 ; Col., iv, 8 ; Philem., 19. Aux Galates, vi, 11, il écrit : « Voyez quelles lettres j’ai tracées pour vous de

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374. — Signatures d’ongles.

D’après Scheil, Textes èlamitiques-sémi tiques,

Paris, 1902, p. 173, 175, 179, 181.

ma propre main, » faisant allusion sans doute aux grosses lettres que son mal d’yeux l’obligeait à former. A la fin de sa seconde Jipilre aux Thessaloniciens, iii, 17, il écrit : « La salutation est de ma propre main, à moi Paul ; c’est là ma signature dans toutes mes lettres : c’est ainsi que j’écris. » Le nom de l’auteur d’une lettre se mettait ordinairement au début. L’Apôtre ajoutait une signature de sa propre main, à la fin de l’Épître qu’il avait dictée, afin de mettre ses correspondants en garde contre les entreprises des faussaires.

H. Lesêtre.
    1. SIGNE##

SIGNE (hébreu : ’ôt, et beaucoup plus rarement mô’êd, môfê’, mihydh, mas’êt, nés ; Septante : <n)( ; .eîov, ujffdïiixov ; Vulgate : signum), attestation visible d’une chose qui ne se voit pas.

1° Signes dans le ciel. — Les grands astres, le soleil et la lune, sont les signes du temps, ils en marquent la division en jours et en années. Gen., i, 14. Il se produit dans le ciel différents phénomènes astronomiques ou météorologiques dont les gentils tirent des conséquences fâcheuses. Voir Astrologues, t. i, col. 1191. Jérémie, x, 2, dit qu’il ne faut pas se laisser effrayer par ces signes du ciel. Les idoles sont incapables de faire apparaître de pareils signes. Bar., vi, 66. On tirait de l’aspect du ciel des pronostics sur le temps. Matth., xvi, 2-4 ; Luc, xii, 54-56. Les pharisiens et les sadducéens demandèrent à Notre-Seigneur un signe dans le ciel, en preuve de sa mission. Il leur refusa ce miracle de pure curiosité. Matth., xvi, 1-4 ; Marc, viii, 11, 12. Luc, xi, 16. Il y aura dans le ciel des signes précurseurs de la lin du monde. Matth., xxiv, 3 ; Luc, xxi, 7, 25 ; Marc, xiii, 4.

2° Signes naturels. — De ce nombre sont les signes de la lèpre, Lev., xiii, 10, 24, et ceux de la virginité. Deut., xxii, 15, 17. Les anges disent aux bergers qu’ils reconnaîtront le Sauveur dont ils annoncent la naissance à ce signe : un enfant enveloppé de langes et couché dans la crèche. Luc, ii, 12.

3° Signes conventionnels. — Le sang de l’agneau pascal, sur les montants et le linteau de la porte des Hébreux en Egypte, sera le signe que leurs maisons doivent être épargnées. Exod., xii, 13. Rahab devra mettre sur sa maison le signe qu’on lui indique, pour