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SIDONIE — SIÈGE


appelée « Sarepta de Sidonie ». Le nom de Sidonie se trouve aussi dans Homère, Odys., xiii, 285.

SIDONIENS(hébreu : Sîdomm ; Septante : 218wviot), habitants de Sidon et, par extension, Phéniciens en général. — Les Sidoniens appellent l’Hermon Sirion. Deut., iii, 9. — Maara, Jos., xix, 4, et Sarepta, III Reg., xvii, 9, sont des villes sidoniennes. — Les Sidoniens savaient travailler le bois, III Reg., v, 6 ; ils adoraient Astarthé et Astaroth. III Reg., xi, 5, 33 ; IV Reg., xxiii, 13.— Salomon épousa des Sidoniennes. III Reg., xi, 1. Ethbaal, père de Jézabel, était roi des Sidoniens. III Reg., xvi, 31.— Voir aussi Jos., xiii, 4, 6 ; Jud., iii, 3 ; x, 12 ; xviii, 7 ; IPar., xxii, 4 ; [ Esd., iii, 7 ; Act., xii, 20.

    1. SIDRACH##

SIDRACH (hébreu : Sadrak ; Septante : ïkSpax), nom chaldéo-assyrien donné à Ananie, un des trois compagnons de Daniel. Voir Ananie 5, t. i, col. 540. Ce nom peut être le babylonien Sudur-Aku, « commandement du (dieu) Lune ». Voir Eb. Schrader, Die Keilinschriften und das aile Testament, 2e édit., p. 429.

    1. SIÈCLE##

SIÈCLE (hébreu : ’ôlâm ; Septante : a’ciôv ; Vulgate : sssculum), long espace de temps, passé ou futur. L’idée de siècle équivalant à une durée de cent ans est étrangère à la Sainte Écriture.

1° Le passé. — Le mot’ôldni s’applique à une durée indéfinie dans le passé. On a ainsi les jours du passé, Deut., xxxii, 7 ; Micb., v, 1 ; Is., lxiii, 9 ; les années du passé, Ps. lxxvii (lxxvi) ; 6 ; les morts du passé, qui le sont depuis longtemps, Ps. cxliii (cxlii)’, 3 ; le peuple du passé, maintenant dans le schèôl, Ezech., xxvi, 20 ; les montagnes du passé, les antiques montagnes, Gen, xlix, 26 ; Deut., xxxiii, 15 ; Hab., iii, 6 ; les portes du passé, les anciennes portes, Ps. xxiv (xxm), 7, 9 ; etc.

2° L’avenir. — Le même mot désigne aussi un avenir plus ou moins long, mais indéterminé. L’esclave’ôlâm l’est à perpétuité. Exod., xxi, 6 ; Deut., XV, 17. La durée supposée par ce mot est naturellement plus longue quand il s’agit d’un peuple. Deut., xxiii, 4 ; II Esd., xiii, 1. On souhaite que le roi vive’ôlâm, c’est-à-dire le plus longtemps possible. III Reg., i, 31 ; Dan., ii, 4 ; iii, 9 ; II Esd., ii, 3. Samuel est consacré à Dieu, ’'ad’ôlâm, pour toujours, pour toute sa vie. I Reg. (Sam.), i, 22. La durée est beaucoup plus considérable et peut même égaler celle de l’humanité sur la terre, quand il est question des promesses ou des institutions divines. Exod., xv, 18 ; I Reg., ii, 30 ; xiii, 13 ; II Reg., vii, 16 ; Ps. xviii (xvii), 51 ; Is., xxxv, 10 ; li, 11 ; lxi, 7 ; Jer., vii, 7 ; etc.

3° L’éternité. — Quand il s’agit de Dieu lui-même, ’ôlâm désigne la durée sans limites. Gen., iii, 22 ; xxi, 33 ; Job, vii, 16 ; Is., ix, 6 ; xl, 28 ; Dan., xii, 7 ; Eccli., xxxvi, 19 ; etc. Voir Éternité, t, ii, col. 2001. — L’éternité est encore indiquée par les expressions suivantes : le’ôlâm vâ’èd, eïç tôv aîûva toû aiwvoç, in sxculum sssculi, n pour le siècle du siècle », Ps. ix, 6 ; ên’atwva xa ËTt, in œtemum et ultra, « éternellement et au delà », Exod., xv, 18 ; Mich., IV, 5 ; in perpétuas asternitates, « pour des éternités sans fin », Dan., xii, 3 ; —’âdê-’ad, et ; tov atâva toû attôvoç, in sæculum sseculi, « jusqu’à toujours », Ps. lxxxiii(lxxxii), 18 ; — ledôrvddôr, ira »-jevewv eî ; ycvsâç, « pour la génération et la génération », Ps. xxxiii (xxxii), 11 ; —’ad’âlmâ’ve’ad’àlam’âlmayyd’, ïu>z ottovo ; tûv aéwvojv, « pour le siècle et le siècle du siècle », Dan., vii, 18 ; — eîç tou ; aiœvaç-rajv aîûvuiv, e. dans les siècles des siècles », Gal., i, 5 ; Phil., iv, 20 ; I Tim., i, 17 ; II Tim., iv, 18 ; Heb., xiii, 21 ; I Pet., IV, 11 ; v, 11 ; Apoc, i, 6, etc. — Saint Jude, 25, donne cette formule de l’éternité : irpô icivtôç toû alûvo ; , xaî vûv, xai eîc TtâvTaç toùç aîûva ; , « avant tout siècle, maintenant et dans tous les siècles (des siècles) ». Ces expressions évoquent l’idée d’une

durée sans commencement ni fin, telle qu’elle convient à l’éternité de Dieu.

4° Le présent. — Le mot’oldm n’a jamais le sens de « temps présent » dans l’Ancien Testament ; il ne le prend que dans l’hébreu post-biblique. Par contre, les mots a’twv, sxculum, sont employés avec la signification de « temps présent » et, par extension, de « monde », le monde n’étant que la génération qui vit dans le temps présent. Dans le livre de la Sagesse, xiii, 9 ; xiv, 6 ; xviii, 4, le « siècle » désigne déjà le monde physique et l’humanité. Dans le Nouveau Testament, le terme se rapporte à l’humanité présente, avec ses idées, ses mœurs et ses vices. Les sollicitudes du siècle sont les mille liens qui attachent les hommes aux choses de la vie présente. Matth., xiii, 22 ; Marc, iv, 19. Les fils de ce siècle, Luc, xvi, 8, les princes de ce siècle, I Cor., n, 8, les riches de ce siècle, I Tim., vi, 17, sont ceux qui vivent selon les maximes en cours dans le monde présent et ne visent que les intérêts de la terre. Les amis de ce siècle sont donc ennemis de Dieu. Jacob., iv, 4. La justice de ce siècle, II Cor., vii, 10, 1a règle du siècle de ce monde, Eph., Il, 2, sont choses mauvaises, car le siècle présent est mauvais. Gal., i, 4. Le chrétien ne doit donc pas se conformer à ce siècle, Rom., xii, 2 ; il doit se conserver pur de ce siècle, Jacob., i, 27, et vivre pieusement dans ce siècle au milieu duquel il est placé. Tit., ii, 12. Voir Monde, t. iv, col. 1234.

H. Lesêtre.
    1. SIÈGE##

SIÈGE (hébreu : kissê, môSâb ; Septante : Sicpooç, xoc9É8pa, 8pôvoç ; Vulgate : cathedra, sella, sedes, sedile), meuble dont on se sert pour s’asseoir. — Le siège des rois et celui de Dieu prennent le nom de trône. Voir Trône. — Les anciens Égyptiens avaient des sièges ressemblant à nos chaises et à nos tabourets (fig. 370). Les gens du peuple se passaient de ce genre de meubles ; ils se contentaient de s’accroupir à terre. Cf. t. iv, fig. 104, col. 303. Les sages-femmes égyptiennes, en attendant le moment de l’accouchement, se tenaient assises sur un siège bas appelé’ébén, « pierre » ou double pierre, semblable à la roue des potiers et encore en usage aujourd’hui. Exod., i, 16. Cf. Gesenius, Thésaurus, Addenda, p. 63. Les versions ne rendent pas ce mot et certains commentateurs pensent qu’il se rapporte plutôt au sexe des nouveau-nés. Cf. de Hummelauer, In Exod. et Levit., Paris, 1897, p. 35.— Chez les Hébreux, les sièges ordinaires étaient au moins aussi simples qu’en Egypte et en Chaldée. Voir t. iv, fig. 123, col. 422. D’après les Septante et la Vulgate, les Philistins accablés de fléaux à cause de la présence de l’Arche se firent des sièges, é’Bpocç, sedes, de peaux. I Reg., v, 9. Il n’est pas fait mention de ces sièges dans le texte hébreu. Le grand-prêtre Héli avait son siège à la porte du sanctuaire. I Reg., i, 9 ; IV, 13. Il en tomba à la renverse quand on lui apprit la prise de l’Arche. I Reg., iv, 18. Saül avait le sien, placé près du mur, dans sa salle de festin. I Reg., xx, 25. Quand la femme de Sunam voulutmeubler une chambre pour recevoir Elisée, elle y mit un lit, une table, un siège et un chandelier. IV Reg., IV, 10. On prépara deux sièges d’honneur pour l’entrevue de Nicanor et de Judas Machabée. II Mach., XIV, 21. Notre-Seigneur renversa dans le Temple les sièges des vendeurs. Matth., xxt, 12 ; Marc, XI, 15. Il reprocha auxscribes et aux pharisiens de s’attribuer les premiers sièges dans les synagogues. Matth., xxiii, 6 ; Marc, xii, 39 ; Luc, xi, 43 ; xx, 46. — La sagesse est assise sur un siège élevé, du haut duquel elle invite les hommes à venir à elle. Prov., ix, 14. Il est recommandé de ne pas solliciter du roi un siège d’honneur, Eccli., vil, 4, et de ne pas placer un ennemi à sa droite, de peur qu’il ne s’empare du siège de son hôte. Eccli., xii, 12. — Les scribes sont assis sur les sièges de Moïse, c’est-à-dire enseignent à sa place. Matth.,