Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/867

Cette page n’a pas encore été corrigée
1699
170
SICHEM

O

mélech complota avec les parents de sa mère et les autres habitants de Sichem la ruine de la maison de son père et l’établissement de la royauté en sa faveur. Jud., ix, 1-6. La discorde ne tarda pas d’éclater entre les Sichémites et leur roi, d’où une guerre civile qui ne se termina que par la mortd’Abimélech. Jud., ix. Voir Abimélech’3, 1. 1, col. 54 ; Joatham 1, t. iii, col. 1558 ; Baal-Berith, col. 1236 ; Mello, t. iv, col. 947. —4° Après la mort de Salomon, Sichem avait été désignée pour la tenue de l’assemblée où Roboarn devait être reconnu roi par tout Israël. L’ineptie du prince, favorisant les intrigues de Jéroboam, y fit éclater le schisme. III Reg., xii, 1. Accepté pour roi par les tribus du nord, Jéroboam restaura Sichem dont il fit d’abord sa résidence, mais il ne devait pas tarder à l’abandonner. III Reg., xii, 25 ; xiv, 17 ; cf. II Far., x, 1 ; Ant jud., VIII, viii, 4. soit le même que Josèphe appelle Manassé, à qui il attribue l’établissement du temple de Garizim et auquel il fait remonter l’origine de la secte samaritaine proprement dite. Cf. Ant. jud., ibid., 2et4 ; Garizim, t. iii, col. 111. La Chronique samaritaine est d’accord avec la Bible pour faire remontera Sanaballat et aux premiers temps après le retour de Babylone la restauration (c’est-à-direl’origine ) du culte samaritain. Edit. luynboll, ch. xlv, p. 46-47. — Le fils de Joïada conçut le projet d’opposer Sichem à Jérusalem. Sichem avait pour la recommander des titres divers. C’est « au lieu de Sichem » qu’Abraham avait élevé dans la Terre Promise le premier autel à Jéhovah. Gen., xii, 7. Jacob avait acheté l’endroit et relevé l’autel. Gen., xxxiii, 19-20. Moïse avait désigné positivement ce lieu pour y établir l’autel des sacrifices et y proclamer la loi. Deut, xi, 29-30 ; xxvii. Josué

365 — Sichem et ses environs. Carte mosaïque de Madaba. D’après une photographie.

5° Au temps de Nabuchodonosor et au moment de la ruine du temple de Jérusalem et de la captivité des Juifs, Sichem avait une population sinon tout entière israélite, du moins en partie et ralliée au culte légitime. Sur les 80 pèlerins se rendant de la Samarie à Jérusalem, en habit de deuil, pour offrir au temple des présents et de l’encens et qui furent presque tous égorgés à Maspha le surlendemain de l’assassinat de Godolias par Ismahel, un grand nombre étaient de Sichem. Jer., xli, 5.

II. swhbmet les samaritains. — Dépossédée depuis longtemps de l’hégémonie politique transférée à Thersa par Jéroboam, puis à Samarie par Amri, Sichem devait acquérir la suprématie religieuse sur toute la Samarie et devenir la rivale de Jérusalem. Quand Esdras et Néhémie, après le retour de Babylone, expulsèrent les prêfcres et les autres Juifs compromis par des mariages mixtes, II Esd., xiii, 23-30, ceux-ci se retirèrent « à Sichem au pied du Garizim ». Ant. jud., XI, viii, 6, 7. A leur tête se trouvait le fils même du grand-prêtre Jojïada qui avait épousé la fille de Sanaballat le Horonite, satrape de la Samarie pour le roi de Perse. H Esd., x

, 28. — On ne peut guère douter, le fait et toutes 1 es circonstances essentielles étant identiques, qu’il ne

n’avait pas manqué d’établir à Sichem « le sanctuairede Jéhovah » et d’en faire le lieu des réunions. Jos., viii, 30-35 ; xxiii, xxiv, 1-27.

D’ailleurs, par sa situation et sa disposition, Sichem paraissait créée tout exprès pour cette destination. Ces arguments dont jusqu’aujourd’hui se prévalent les Samaritains en faveur de la prééminence de Sichem, devaient frapper les Israélites. Cf. Chronique samaritaine, loc. cit. L’appui du gouverneur et probablement en même temps, comme le disent les Samaritains, ibid., l’approbation des rois des Perses, avec des concessionsaux superstitions des diverses populations implantées en Samarie, ne pouvaient manquer de les rallier bientôt toutes à Sichem. La première concession de ce genre et la plus marquante fut la translation du sanctuaire de Moréh au sommet du Garizim, où sansdoute l’élément non israélite de Sichem avait établison haut-lieu, peut-être là même où antérieurement se trouvait le temple de Baal-Bérith. Ainsi le Garizim devait devenir « la montagne bénie », et Sichem « la ville sainte », comme s’expriment les Samaritains. Moins d’un siècle après Esdras, le groupement de tous les cultes si disparates des colonies de la Samarie s’était fait autour de Sichem, et, dès avant l’arrivée des-