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SEVRAGE — SIBYLLINS (ORACLES)


qu’elle l’a allaité durant trois ans. II Mach., vii, 27. Les Hébreux ne sevraient donc leurs enfants que vers l'âge de trois ans. Les Égyptiens faisaient de même. Voir t. ii, col. 1787. Mahomet, Koran, ii, 233, veut que les mères allaitent leurs enfants deux ans complets, si le père veut que le temps soit complet. — Dans sa description de l'âge messianique, Isaïe, xi, 8, dit que l’enfant à peine sevré mettra sa main, sans dommage, sur la prunelle du basilic. Les Israélites de son temps accusent le prophète de répéter toujours les mêmes choses, comme s’il voulait enseigner la sagesse à des enfants à peine sevrés et détachés de la mamelle. Is., xxxviii, 9. Pour exprimer son humilité et sa confiance en Dieu, l’auteur du Psaume cxxxi (cxxx), 2, s’exprime, ainsi :

l Je tiens mon âme dans le calme et le silence, Comme un enfant sevré sur le sein de sa mère, ,

Comme l’enfant sevré, mon âme est en moi.

Le petit enfant qui vient d'être sevré se tient tout humi ble sur le sein de sa mère ; il attend avec confiance qu’elle remplace par une autre nourriture celle dont

elle vient de le priver.

H. Lesêtre.

SIAA (hébreu : Sï'âhâ ; Septante : Siaà), chef d’une famille de Nathinéens revenue de la captivité avec Zorobabel en Palestine. I Esd., ii, 44 ; II Esd., vii, 48 (hébreu : Si'à", II Esd., vii, 47). Voir Siaha.

    1. SIAHA##

SIAHA (hébreu : $îha ; manque dans les Septante), chef ou ancêtre éponyme d’une famille de Nathinéens qui habitèrent à Ophel au retour de la captivité de Babylone. II Esd., xi, 21. Ce nom peut être identique à Siaa.

SIBA (hébreu : $ibâ', Septante : 2161 SigSâ), serviteur de la maison de Saùl. Il avait lui-même quinze fils et vingt serviteurs ou esclaves. David, à cause des promesses qu’il avait faites à son ami Jonathas, fils aîné de Saùl, s’informa auprès de lui du sort des enfants de Jonathas et il apprit qu’un de ses fils, infirme et boiteux, nommé Miphiboseth, vivait à l’est du Jourdain dans le pays de Galaad. Le roi fit venir ce dernier à Jérusalem, lui rendit les biens de Saûl, lui fit partager sa table etchargea Siba d’administrer ses biens. 1, 1 Sam. (Reg., ix). Siba fut infidèle à son maître au moment de la révolte d’Absalom. Il amena au roi fugitif les ânes et les provisions de Miphiboseth et lui dit que le petit-fils de Saül était resté à J érusalem pour remonter sur le trône de son grand-père. David le crut et donna à Siba tous les biens du malheureux fils de Jonathas. Il Sam., xvl, 1-4. Celui-ci n’eut pas de peine à se justifier au retour de David à Jérusalem, mais le roi ne lui rendit cependant que la moitié de ses biens et laissa l’autre à l’intendant infidèle, II Sam., xix, 24-30, voulant sans doute réparer l’injustice qu’il avait commise envers lui, mais récompenser aussi en même temps le service que lui avait rendu Siba en l’approvisionnant dans sa détresse.

    1. SIBAN##

SIBAN, orthographe dans la Vulgate, Es th., viii, 9, du nom du troisième mois hébreu appelé Sivan. Voir Sivan.

    1. SIBBOLETH##

SIBBOLETH (hébreu : Sibbôlél), prononciation défectueuse du mot Sibbôlêt, « épi », qui fit reconnaître les Ephraïmites par les Galaadites au gué du Jourdain. Jud., xii, 6. Voir Jephté, t. iii, col. 1256.

    1. SIBYLLINS##

SIBYLLINS (ORACLES). Sous le titre de « Oracles des sibylles » (ot ÊiêuXXiaxoî xp » W>0> il exista un recueil de vers en quatorze livres, qui par ses morceaux les plus anciens appartient à la littéra ture hellénistique juive, et qui a été longtemps tenu pour un authentique recueil d’oracles des sibylles païennes. Michel-Ange a peint cinq de ces sibylles à côté de sept prophètes de l’Ancien Testament, à la voûte de la chapelle Sixtine.

On avait dès longtemps, en effet, cru à l’existence de. recueils d’oracles des sibylles. Varron, dans un passage de ses Libri divinarum rerum cité par Lactance, raconte que les livres sibyllins ne sont pas d’une seule sibylle, mais qu’on les appelle sibyllins parce que chez les anciens (les anciens de Varron) toutes les femmes qui vaticinaient portaient le nom de sibylles. Ce nom leur venait de la sibylle de Delphes, suppose Varron. Une étymologie est risquée par Varron : en dialecte éolien, dit-il, on disait oioit pour Œoùï et ëoOXXav pour ëo-jXriv : sibylle était donc synonyme de 8so30-jXyi, volonté ou décret des dieux. Celte étymologie est controuvée, mais on n’en a pas proposé de plus sortable depuis Varron, et le mot sibylle reste d’origine inconnue.

Varron énumère, dans.ce même passage cité par Lactance, les sibylles qu’il connaît, au nombre de dix : — la sibylle de Perse, la sibylle de Libye, la sibylle de Delphes, la sibylle Cimmérienne (en Italie), la sibylle d’Erythrée (en Ionie), la sibylle de Samos, la sibylle de Cumes, la sibylle d’Hellespont, la sibylle de Phrygie, enfin la sibylle de Tibur. Varron rapporte encore que la sibylle de Cumes vint trouver Tarquin l’Ancien et lui offrit neuf livres de prophéties pour trois cents pièces d’or. Le roi ayant refusé de les payer si cher et ayant traité la sibylle de folle, celle-ci jeta trois de ses livres au feu, et offrit les six restants au roi pour le même prix que d’abord. Le roi refusa déplus belle. La sibylle jeta trois autres livres au feu, et offrit les derniers restants toujours pour le même prix. Du coup, le roi se décida à les payer. Tel est le récit de Varron. Lactance, Divin. Institut., i, 6, édit. Brandt, t. i, p. 20-23.

Un auteur du temps d’Auguste, cité là même par Lactance, Fenestella, rapporte que le temple de Jupiter Capitolin, qui avait été incendié en 83 avant notre ère, ayant été relevé, le sénat fit quérir les vaticinia de la sibylle d’Erythrée et recueillit ainsi environ mille vers qui furent apportés à Rome. Lactance ajoute, et ce témoignage vaut pour son temps, c’est-à-dire le commencement du ive siècle : Harum omnium Sibyllarum carmina et feruntur et habentur, prssterquam Cymaise, cujus libri a Romanis occultantur, nec eos ab ullo nisi a quindecimviris inspici fas habent, et sunt singularum singuli libri. Lactance, ibidem. Quoi qu’il en soit des oracles de la sibylle de Cumes soi-disant réservés aux seuls Quindecim vin sacris faciundis, Lactance connaissait des carmina des sibylles qui étaient dans le domaine public. Il en cite de ceux que nous possédons.

Nos Oracula sibyllina ont été édités pour la première fois par Xystus Betulejus à Bâle en 1545 ; réédités en 1555, en 1599, en 1689 ; insérés par Gallandi au tome I er de sa Bibliotheca veterum Patrum, Venise, 1788. Remarquable édition par Alexandre, Oracula sibyllina, Paris, 1841-1856, et editio minor, 1869. Une édition critique récente a été donnée par J. Geffken, Die Oracula sibyllina, Leipzig, 1902, dans Die griechischen christlichen Schriftsteller de l’Académie de Berlin. On doit à M. Geffken un mémoire qui a pour titre Komposition und Entstehungszeit der Oracula sibyllina, Leipzig, 1902. Consulter aussi l’article de Bousset, Sibyllen und sibyllinische Bûcher, dans la Bealencyklopâdie de Hauck, t. xviii (1906) ; O. Bardenhewer, Geschichte der altkirchlichen Literatur, Fribourg, 1903, t. ii, p. 651-625 ; E. Schûrer, Geschichte des jûdischen Volkesim ZeitalterJesu, 3 c édit., Leipzig, 1898, t. iii, p. 421-450.

Les Oracula sibyllina nous sont parvenus dans un grand désordre et avec bien des lacunes. On n’a long-