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PESTE — PETAU


en campagne, au point de lui faire donner le nom de typhus des camps. « Le typhus est une des affections les plus graves, les plus meurtrières. La proportion de mortalité ne saurait être calculée ; elle varie essentiellement suivant les lieux, les circonstances au milieu desquelles la maladie éclate. Ainsi, dans quelques épidémies, presque tous les malades succombent, ou bien la mortalité en enlève la moitié, les deux tiers. » Grisolle, Traité de pathologie interne, Paris, 1874, t. i, p. 71. L’intervention de Dieu aurait rendu le mal particulièrement meurtrier pour les soldats de Sennachérib. Hérodote, ii, 141, confirme le fait, tout en le dénaturant. D’après cet historien, l’armée assyrienne campait devant Péluse, dans le delta du Nil, quand une multitude de rats rongèrent dans le cours d’une nuit les carquois, les arcs et les courroies des soldats, si bien que, devenus incapables de se servir de leurs armes, les Assyriens n’eurent plus qu'à prendre la fuite le lendemain. Cette invasion de rats est curieuse à noter. Peut-être pourrait-elle être l’indice d’une peste à laquelle, comme il arrive d’ordinaire, ces rongeurs auraient succombé les premiers. — Sur la maladie du roi Ézéchias, voir Ulcère. — 4. Amos, iv, 10, mentionne une peste qui sévit de son temps, sous le roi Jéroboam II, bedérék, « à la manière » de la peste d’Egypte, et non iv i&&, in via, « sur le chemin » de l’Egypte, comme traduisent les versions, qui ont pris dérék dans son sens ordinaire de « route ». Le prophète fait également allusion à la puanteur des camps montant jusqu’aux narines, ce qui permet de penser que l'épidémie s'étendit surtout sur les armées de Jéroboam. — Bien d’autres pestes que celles-là se produisirent sans nul doute dans le cours de l’histoire d’Israël. La plupart furent limitées, moins meurtrières et dues à des causes purement naturelles. Josèphe, Ant. jud., XV, vii, 7, cite une peste qui, au temps d’Hérode, fit périr beaucoup d’hommes du peuple et de courtisans. Quelques années plus tard, la disette fut accompagnée d’une nouvelle peste ; le double mal se prolongea durant deux ans et causa de grands ravages. Ant. jud., XV, ix, 1. NotreSeigneur avait prédit que des pestes et des famines précéderaient la ruine de Jérusalem. Matth., xxiv, 7 ; Luc, xxi, 11. Pendant le siège de la ville, la peste ne put manquer de se joindre aux autres maux, quand il fallut laisser les cadavres sans sépulture dans les rues, dans les maisons et autour des murailles. Cf. Josèphe, Bell, jud., V, xii, 3 ; xhi, 7 ; VI, i, 1, etc.

3° Lesmenaces de peste. —1. Le Seigneur menace les Israélites infidèles de trois fléaux : l'épée, c’est-à-dire la guerre, la peste et la famine. Lev., xxvi, 25. Après une révolte du peuple au désert, Jéhovah veut le détruire par la peste et ne pardonne que sur les instances de Moïse, en stipulant cependant qu’aucun des coupables ne verra la Terre Promise. Num., xiv, 12, 23. La menace de la peste et de toutes sortes de maladies est encore rappelée dans le Deutérbnoræ xxviii, 21-26. Dans son cantique, Moïse y joint la mention de la famine, des bêtes féroces et de l'épée. Deut., xxxii, 24, 25. Cette menace répondait à une crainte déjà ancienne parmi les Hébreux. Quand Moïse se présenta pour la première fois devant le pharaon, il lui demanda l’autorisation d’emmener son peuple à trois jours de marche dans le désert, « pour offrir des sacrifices à Jéhovah, afin qu’il ne nous frappe pas de la peste ou de l'épée. » Exod., v, 3. — 2. Des prières sont adressées au Seigneur dans le Temple de Salomon, pour qu’il préserve les Israélites de la peste et des autres fléaux, III Reg., viii, 37 ; II Par., vi, 28, et le Seigneur promet de les exaucer. II Par., vii, 13. Ces prières sont réitérées sous Josaphat. II Par., xx, 9. Du reste, la peste est le châtiment de l’infidélité ; quant au juste, qui met sa confiance dans le Seigneur, il est à l’abri « de la peste funeste », mid-débér havvôt, et non mid-dâbâr, àirè X<S-j ou Tap*-^û80yç, a verbo aspero, « de la parole funeste », comme ont lu les versions. Il n’a à craindre, Ps. xci (xc), 3, 6 :

Ni la peste (débér) qui marche dans les ténèbres, Ni la contagion (qétéb) qui ravage en plein midi.

Deux prophètes, Jérémie et Ézéchiel, reviennent fréquemment sur la menace de la peste. Ils joignent ordinairement trois fléaux : l'épée, la famine et la peste. Jer., xiv, 12 ; xxi, 7, 9 ; xxiv, 10 ; xxvii, 8, 13 ; xxix, 1718 ; xxxii, 24, 36 ; xxxiv, 17 ; xxxviii, 2 ; xui, 17, 22 ; xuv, 13 ; Ezech., vii, 15 ; xii, 16. Dans une ville assiégée, les trois fléaux s’appellent l’un l’autre. L’ennemi empêche le ravitaillement et souvent.accapare les sources ; la famine et les maladies infectieuses sont bientôt la conséquence du siège. C’est là ce dont les prophètes menacent Jérusalem. Ézéchiel, xxviii, 33, appelle contre Sidon la peste et l'épée ; il ne parle pas de famine, parce que la ville pouvait se ravitailler par mer. Une autre fois, faisant écho à la menace de Moïse, il annonce l’envoi contre Jérusalem de « quatre châtiments terribles, l'épée, la famine, les bêtes malfaisantes et la peste. » Ezech., xiv, 19, 21. La mention des trois principaux fléaux s’est perpétuée dans l'Église. L’une des invocations des litanies des Saints demande encore que les fidèles soient préservés a peste, famé et belle.

4° La veste des animaux. — Jérémie, xxi, 6, prédit qu'à Jérusalem Dieu frappera dé. la peste hommes et bêtes. Les animaux d’Egypte furent atteints par les pustules de la sixième plaie, ix, 9-10. La plaie précédente avait été particulière à ceux qui se trouvaient dans les champs, chevaux, ânes, chameaux, bœufs et brebis. Exod., ix, 3, 6. Les animaux domestiques ont toujours été extraordinairement nombreux dans les champs de la Basse-Egypte et parfois les épizooties y exercent de prodigieux ravages. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. ii, p. 329. Le texte sacré ne permet pas de préciser le genre de peste qui constitua la cinquième plaie. Le typhus du gros bétail, la fièvre charbonneuse, la péripneumonie contagieuse ou d’autres causes infectieuses ont pu facilement entrer en activité sur l’ordre de Dieu, tout en résultant naturellement de la putréfaction engendrée. par les cadavres des grenouilles de la seconde plaie, ou des piqûres envenimées des cousins et des mouches des deux plaies suivantes. Cette plaie n’atteignit du reste que les animaux laissés dehors, dans les champs. Cf. S. Augustin, In Heptat., ii, 33, t. xxxiv, col. 608. Les autres devaient être frappés par la sixième plaie, sans cependant en périr. C’est ce qui permit ensuite au pharaon de pouvoir atteler sa charrerie pour la mettre à la poursuite des Hébreux. Exod., xiv, 6-9. — 5° Les versions parlent quelquefois de pest-ilence, Ps. i, 1, et d’homme pest-ilent, Prov., xv, 12 ; xix, 25 ; xxi, 11 ; xxix, 8 ; I Mach., x, 61 ; xv, 3, 21, dans des passages où il n’est question que d’impiété ou d’impies. Les Juifs appellent saint Paul « une peste », tbv avSpa toûtov).oi|j.ôv, hune hominem pestiferum, Act., xxiv, 5, c’est-à-dire un homme qu’ils jugent dangereux comme

la peste.

H. Lesêtre.
    1. PÉTASE##

PÉTASE (grec : nhanoi), chapeau à fond bas et à larges bords dont était coiffé le dieu Mercure. II Mach, , iv, 12, dans le texte grec. Voir Mercure, 2°, t. iv, col. 992.

    1. PETAU Denis##

PETAU Denis, théologien français, né à Orléans en 1583, mort à Paris le Il décembre 1652, entré au noviciat de Nancy en 1605, professa d’abord la rhétorique puis, pendant 22 ans, la théologie dogmatique au collège de Clermont à Paris avec un rare succès. Petau n’appartient à l’exégèse que par la paraphrase en vers grecs de tous les Psaumes de David et des cantiques de la Bible : Aïowufov toO LTsTaêtou… nxpaopâut ; e|/.tUTpo ; àirévTwv twv to0 àxvŒox) W<x.iû>v, mal