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SESAG — SESAGH


oct. 1904, p. 22-36 ; Ed.Meyer, Die Isræliten und ihre Nachbarstâmme, 1907, p. 266 ; cf. Revue biblique, 1908, p. 457, tous noms d’obscures bourgades de Juda destinés, semble-t-il, à allonger la liste et qu’on ne peut identifier. Il demeure à glaner le n. 100, Adraa, sans doute Adar ou Addar en Juda ; les n. 108 et 110, deux Aarouda, dont l’une doit être VArad du désert méridional de Juda ; le n. 124, la Beth-Analh de Nephtali, Jos., xix, 33, ou mieux la Beth-Anoth de Juda, Jos., xv, 59 ; et le n. 125, la S’aro/iendeJuda, mais appartenant à la tribu de Siméon, Jos., xix ; 6, la Saruhen égyptienne de 17nscriplion d’El-Kab, lig. 15, dans Champollion, Monuments de l’Egypte et de la Nubie, t. i, p. 656, et des Annales de Thothmès III, lig. 12. Récemment deux nouveaux registres ont été mis au jour et on y a lu les noms du Jourdain ; de Raphia ; de Leban, la Lebna (aussi Lobna et Labana), une des stations de l’Exode, Num., xxxiii, 20-21, ou plutôt une place de la Séphclah, Jos., xv, 42, de Ram ou Yehem, Annales de Thothmès III, lig. 12, entre Gaza et Arouna, car il ne peutguère être question de la Ham transjordanienne, Gen. (texte hébreu), xiv, 5. Jérusalem devait se trouver dans l’un des cartouches mutilés ou disparus, peut-être le n. 133.

Reste le n. 29 que nous avons réservé à cause des discussions dont il a été l’objet : You-d-h-melek. Voir Roboam, fig. 237, col. 1103. Par une erreur bien explicable à son époque, Champollion, Lettres écrites d’Egypte, 2e édit., 1833, p. 99-100, le traduisit par « royaume de Juda ». Il fut suivi par Rosellini, Monumenli storici, t. ii, p. 79-80 ; t. iv, p. 158-159, qui lut « roi de Juda », et par E. de Rougé, Mémoire sur l’origine égyptienne de l’alphabet phénicien, datant de 1859, mais publié seulement en 1874, p. 53, et l’on voulut voir dans la tête qui surmontait l’ovale le portrait de Roboam. Cependant, depuis Rrugsch, Geographische. Inschriften, t. ii, 1858, p. 62-63, les égyptologues sont unanimes à ne reconnaître là qu’un nom de ville, tout comme dans les noms qui précèdent et dans ceux qui suivent, portant comme eux le déterminatif d’une contrée, non d’une personne, dans l’ovale crénelé qui caractérise les places fortifiées. « Les deux interprétations — roi ou royaume de Juda — sont impossibles, dit Sayce, The Egypl of the Hebrews, 3e édit., 1902, p. 109. Mélék, il est vrai, signifie « roi » en hébreu, mais pour « roi de Juda » nou3 devrions avoir mélék-Yehoudah, et pour « royaume de Juda », malkout-Yehouda, dans les langues sémitiques le génitif suivant nécessairement le nom qui le gouverne. » Où il y a divergence entre les égyptologues, c’est dans la manière d’expliquer ce nom. Brugsch, loc. cit., avait déjà cru trouver dans le |~l], h égyptien, la transcription de l’article hébreu. W. M. Mûller, The supposed name of Judah in the list of Sheshonq, dans Proceedings of the Society of Biblical Archxology, t. x, 1887-1888, p. 81, et Asien und Europa, p. 163, admet aussi que [l] est l’article hébreu, et, de plus, il lit la première partie du’nom v, yad, ce qui donnerait l ; bErn>, yad-ham-mélék, « la main ou le fort du roi ». Mais une pareille lecture pour la première partie ne répond

pas à l’égyptien 1 1 _ »., youd, et, de plus, comme

chez Brugsch, elle implique la transcription de l’article sémitique par le scribe égyptien, tandis que dans les listes de ce genre, et dans celle de Sésac en particulier, il y a toujours traduction de l’article : ii, ha,

devient "V[, pa. Cf. n. 71, 77, 87, 90, 92, 94, etc.

Breasted, Ancient Records of Egypt, t. IV, p. 351, note d. Il est donc préférable, et le nom égyptien nous y invite, de rattacher |"[] au premier composant et de lire in>, yehoud {-mélék), que, après Blau, Brugsch,

loc. cit., et Maspero, Histoire ancienne, loc. cit., p. 773, note 3, rapprochent de la Yehoud, Jud de la tribu de Dan, Jos., xix, 45, aujourd’hui el-Yehoudîeh au sud-est de Jaffa. Le titre qui lui est adjoint, Yehoud du roi, la désignerait comme étant un apanage de la couronne. Sayce, loc. cit. On pourrait encore songer à la ville de Jota, Yuttâh, Jos., xv, 55, de la tribu de Juda, à dix kilomètres au sud d’Hébron. Mais l’on ne voit pas très bien d’après quel principe philologique le scribe égyptien de Yuttâh aurait fait Yud-h, à moins qu’on admette que le td, t, =-tm..

Au sujet des villes d’Israël mêlées à celles de Juda dans la liste de Sésac, un point d’histoire a été soulevé : Quelle fut la part de Jéroboam dans l’invasion ? Ou il ne lit aucun appel au pharaon, Stade, Geschichte des Volkes Israël, t. i, 1881, p. 354 ; ou, s’il fit appel, le pharaon conquit les villes d’Israël pour son allié. C. Niebuhr, Chronologie der Geschichte Isræls 1896, p. vinIX ; Winckler, Geschichte Tsræls, t. i, 1895, p. 160. On ne peut guère douter que Jéroboam ne fût l’allié de Sésac qui avait reçu le fugitif à sa cour, III Reg., xi, 40, et dont il était même le beau-père, s’il faut en croire les Septante. III Reg., xii, 24. Au milieu des embarras que lui suscitait son rival, Jéroboam implora tout naturellement le secours de l’Egypte. La présence des villes d’Israël dans la liste ne nous oblige nullement à supposer que ces villes aient été attaquées ou prises par Sésac, même pour le compte de son allié, ni que la campagne ait dépassé les limites indiquées par le récit biblique. « En fait, dit Maspero, loc. cit., Sheshonq se borne à suivre l’usage égyptien, d’après lequel toutes les contrées et toutes les villes qui paient le tribut à un pharaon, ou qui reconnaissent sa suzeraineté, figurent ou peuvent figurer sur les listes triomphales, qu’elles aient été prises ou non : la présence de Mageddo, deMakhanaim et des autres prouve, non pas qu’elles aient été conquises par Sheshonq, mais que le prince auquel elles appartenaient était l’allié ou le tributaire du roi d’Egypte. » Cf. W*. M. Millier, Asien und Europa, p. 166, et art. Shishak, loc. cit., §2.

Voir, pour le texte de la liste de Scheschanq, outre Lepsius déjà cité, Champollion, Monuments, pi. ccxxxivcclxxxv ; Rosellini, Monumenli storici, pi. cxlviii ; Mariette, Voyage dans la Haute Egypte, t. ii, pi. 42, Pour l’étude du texte, Blau, Sisaq’s Zug gegenJudaaus den Denkmâler, dans Zeitschrift der deutschen morgenlàndischen Gesellschaft, t. xv, 1875, p. 233-250 ; Brugsch, Geographische lnschriften, t. ii, p. 56-57, et Geschichte Aegyptens, p. 661-663 ; Maspero, Notes sur différents points de grammaire et d’histoire, dans Zeitschrift fur âgyptische Sprache, t. xviii, 1880, p. 44-49 ; Id., Etude sur la liste de Sheshonq à Karnak, dans Transactions of Victoria lnstitute, t. xxvii, 1893-1894, p. 63-122 ; W. M. Miiller, Asien und Europa, p. 166172 ; Breasted, Ancient Records of Egypt, t. iv, p. 348-354. C. Lagier.

2. SÉSAC (hébreu : Sâsdq ; Septante : 2W » ; x), un des fils de Baria, de la tribu de Benjamin. Ses descendants habitèrent Jérusalem. I Par., viii, 14, 25.

    1. SÉSACH##

SÉSACH (hébreu : SéSak ; omis dans Vaticanus ; Alexandrinus : Unaây), désignation cryptographiquede Babylone, selon l’explication la plus commune. D’après le procédé désigné sous le nom d’athbasch, consistant à mettre la dernière lettre de l’alphabet à la place de la première, et ainsi de suite, le if = b et le c = 1, c’est-à-dire Babel. Jer., xxv, 26 ; li, 41. Dans ce dernier passage, Sésach est mis, en effet, en parallélisme avec Babylone. Saint Jérôme, In Jer., xxv, 26, expliqueen détail comment Sésach = Babel, Babylone, t. xxiv, col. 838-839. Cf. A. Berliner, Beitrâge zur hebrâischen